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Billet de blog 29 août 2017

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Sommaire du numéro 38

Notre numéro de rentrée témoigne de nos lectures de l’été, de nos découvertes, de nos choix, de notre cheminement propre dans l’actualité.

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Littérature française

Kaouther Adimi, Nos richesses, Seuil
Le troisième roman de Kaouther Adimi, centré autour de la librairie Les Vraies richesses, tenue par l’éditeur Edmond Charlot, reconstitue l’histoire littéraire, éditoriale et intellectuelle de sa ville natale à travers des fragments tirés de plusieurs époques. Une véritable célébration d’Alger comme l’une des capitales mondiales de la littérature.

Joël Baqué, La fonte des glaces, POL
À partir de la découverte incongrue par un charcutier à la retraite d’un manchot empaillé dans une armoire, Joël Baqué, écrivain et policier atypique, entreprend un conte subtil et poétique.  Inventif, très différent de ses livres précédents, il y poursuit une démarche décalée où la loufoquerie est toujours sérieuse et le savoir drolatique.

Lutz Bassmann, Black Village, narrats, Verdier
Le nouveau recueil de textes brefs de Lutz Bassmann, hétéronyme d’Antoine Volodine, continue la vaste entreprise post-exotique. Ce qui compte dans ces brefs textes n’est plus seulement l’éternelle déambulation d’êtres détruits dans un univers apocalyptique, mais la façon dont la narration se suspend, s’interrompt, pour redonner une force superbe à la fiction.

Entretien avec Kamel Daoud

L’écrivain oranais parle des personnages de son roman Zabor, d'Hadjer et Djemila, femmes recluses qui paient pour des fautes qu’elles n’ont pas commises, mais aussi des figures bibliques et de son père, des Mille et Une Nuits et de la mort, du village de son enfance, des mythes et des livres sacrés, de la lecture comme accès au dévoilement du féminin.

Kamel Daoud, Zabor ou les psaumes, Actes Sud
Zabor ou les Psaumes, le deuxième roman de Kamel Daoud, a l’ambition explicite, à travers l’initiation à l’écriture d’un double de l’écrivain, de concurrencer et de remplacer le texte religieux. C’est dire combien le journaliste algérien n’abandonne pas l’audace de son questionnement : comment entretenir un rapport sacré avec la langue qui ne soit pas uniquement celui de la religion ?

Patrick Deville, Taba-Taba, Seuil
Avec pour point de départ un lazaret à Saint-Nazaire et la personne du fou qui répète compulsivement “taba-taba” devant le narrateur enfant, Patrick Deville explore cette fois l’histoire de sa famille, qui le conduit dans des lieux aussi dépaysants que ceux de ses précédents romans, Peste et Choléra ou Equatoria.

Brigitte Giraud, Un loup pour l’homme, Flammarion
Le nouveau roman de Brigitte Giraud, récit du parcours d’un infirmier pendant la guerre d’Algérie, semble écrit dans le pli des précédents, comme en écho. Un loup pour l’homme s’attache à des éclats de souvenirs, à ce que la mémoire impose aux corps, à la douleur permanente de la guerre, à la distance qu’il faut inventer pour survivre.

Bertrand Leclair, Perdre la tête, Mercure de France
Perdre la tête de Bertrand Leclair retrace l’histoire d’un adultère passionnant, d’un imbroglio romanesque, métaphysique, soumis à la furie décisive du désir, celle de l’érotisme, et de la trahison.

Quentin Leclerc, La ville fond, L’Ogre
Après Saccage paru en 2016, le deuxième roman de Quentin Leclerc promeut une littérature qui dynamite les habitudes du récit. Inquiétant retour permanent à un point de départ, La ville fond, loin de consister en un jeu gratuit, est un récit sans cesse interrompu qui fait peser des doutes extrêmes sur le monde, l'identité, la fiction, et arrive à mêler angoisse et comique.

Antoine Mouton, L’imitation de la vie, Christian Bourgois
Au-delà d’une mécanique narrative exponentielle, de la multiplication des personnages et des intrigues, L’imitation de la vie, reprend, comme dans Le metteur en scène polonais,  l’obsession pour la disparition envisagée sous un jour fantastique et humoristique. Éclaté, blagueur, le récit reconduit sans cesse l’angoisse et le malaise qui lui font écrire que « les morts font de nous des gens si seuls que nous nous entourons de fantômes sans croire à ceux qui nous habitent ».

Jacques Réda, Une civilisation du rythme, Buchet Chastel
Jacques Réda dit son amour du jazz, d’une musique vivante, libre, anticonformiste. Il l’aborde en poète, en explore les arcanes et les mystères, en donne le goût. Dans Une civilisation du rythme, il nous rappelle que c’est la musique de l’émancipation, un acte de liberté pure.

Alice Zeniter, L’art de perdre, Flammarion
En explorant l’histoire de sa famille paternelle sur trois générations, Alice Zeniter entrecroise sa trajectoire avec l’Histoire de l’Algérie qui peine à se dire et interroge à la fois notre passé, la manière dont on se le raconte. Elle choisit une forme morcelée, diffractée, qui cherche à exprimer la complexité d’un projet qui s’emploie à concilier roman familial et réflexion plus sérieuse sur la mémoire et le poids de l’histoire elle-même.

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Littérature étrangère

Elizabeth Goudge, Le domaine enchanté, Mercure de France
L’une de nos rédactrices a lu Le domaine enchanté car ce roman un peu désuet mais charmant d’Elizabeth Goudge lui rappelait des souvenirs d’enfance. Face au plaisir de le relire et de se replonger dans cet univers, elle a découvert un livre truffé d’erreurs. Elle nous rappelle, à l’occasion, que les éditeurs et les relecteurs sont plus qu’indispensables à une édition digne de ce nom.

Viet Thanh Nguyen, Le sympathisant, Belfond
EaN s’est entretenu avec Viet Thanh Nguyen, auteur américain d’origine vietnamienne qui a rencontré un grand succès outre-Atlantique avec son roman Le sympathisant qui a reçu le prix Pulitzer. Nous l’avons interrogé sur la manière dont il a écrit et pensé ce roman qui entremêle le roman d’espionnage à la fresque picaresque.

Colson Whitehead, Underground Railroad, Albin Michel
En racontant les voyages d’une esclave en fuite et en reconstituant le réseau qui faisait passer des esclaves vers le Nord abolitionniste, Underground Railroad dresse un portrait impitoyable du Sud des États-Unis. Colson Whitehead traite à la fois de la violence extrême et de la fragilité des utopies émancipatrices qui le traversent.
 
Katharina Winkler, Les bijoux bleus, Jacqueline Chambon
Le premier roman de Katharina Winkler repose sur l’histoire vraie d’une jeune Turque battue. Au-delà de l’hommage que son livre rend aux victimes, l’auteure parvient à transformer la matière réaliste la plus sordide en un récit dont tout l’enjeu réside dans l’invention d’un style qui en soit à la hauteur.

Essais

Serge Audier, La société écologique et ses ennemis, pour une histoire alternative de l’émancipation, La Découverte
L’enquête magistrale que mène Serge Audier entend desserrer l’étau dans lequel l’écologie s’est trouvée prise, entre son appropriation par les penseurs  conservateurs, d’une part, et par le gauchisme utopiste, d’autre part, en proposant de revenir aux sources historiques d’un socialisme solidariste respectueux à la fois de la nature et de l’humain.  

Bernie Sanders, Notre révolution, Les Liens qui Libèrent
Notre Révolution est l’ouvrage que Bernie Sanders a écrit après sa défaite aux primaires démocrates. Il voulait rappeler au pays et à celle que l’opinion désignait comme gagnante aux élections présidentielles le type de société souhaitée par ceux qui refusent le nouvel ordre contemporain de l’inégalité. C’est pourtant Donald Trump qui l’a emporté et l’ouvrage doit se lire aujourd’hui comme un éclairage sur le chantier de longue haleine qui attend la gauche américaine.

Histoire

Robert Gildea, Comment sont-ils devenus résistants ? Une nouvelle histoire de la résistance (1940-1945), Les Arènes
L’historien britannique Robert Gildea cherche à comprendre comment des citoyens français sont entrés en résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que d’autres ont collaboré. Qui s’est indigné ? Qui a résisté ? Il nous offre un portrait attachant, original et fort bien venu, de ce « peuple de l’ombre ».

Michael Goebel, Paris, capitale du tiers-monde. Comment est née la révolution anti-coloniale (1919-1939), La Découverte
Paris, capitale du tiers-monde constitue un apport inédit absolument passionnant à l’histoire de l’anti-colonialisme mondial. L’étude colossale de Michael Goebel montre comment l’expérience de la migration à Paris d’un certain nombre d’intellectuels et d’étudiants issus des peuples colonisés a favorisé, voire généré, leur engagement anti-impérialiste.

Arts

Portraits de Cézanne, Musée d’Orsay, 13 juin-24 septembre 2017
Entièrement consacrée au travail de portraitiste de Cézanne, l’exposition du musée d’Orsay met en avant une pratique du peintre qui demeure trop dans l’ombre de ses paysages et donne matière à en réévaluer l’importance et ce qu’elle révèle d’une recherche picturale lente et obstinée, profondément modeste et généreuse.

Chroniques

Suspense (13) : Hideo Yokoyama, Six-quatre, Liana Levi
Six-quatre de Hideo Yokoyama est un roman policier particulier. C’est à la fois un voyage passionnant au Japon qui en embrasse les contradictions, développe une vision originale de thèmes sociaux et qui détourne les codes du genre et les subvertit radicalement.

Paris des philosophes (24) : Philosophie de l’arbre et des bois (I) : le square d’Ajaccio
Jean Lacoste nous propose de déambuler autour de la Sorbonne, entre la rue Claude Bernard et la rue des Cordiers, en compagnie de Taine et de Barrès, avec les personnages des Déracinés.

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