Les déclarations belliqueuses et racistes de certains militaires israéliens pourraient éventuellement nous rappeler celles d'un "quarteron de généraux" comme aurait dit le général de Gaulle dans son discours resté célèbre.
A cette époque, il s'agissait d'hommes virils, largement galonnés au champ d'honneur et au service d'une noble cause, l'Algérie française, pour l'éternité. Toute ressemblance et tout amalgame seraient bien sûr abusifs avec la juste cause israélienne parce que les Palestiens n'ont même plus le droit de travailler. Les Algériens eux travaillaient pour leurs colons. Gentils Algériens contaminés par l'esprit maléfique du FLN. Qu'est-ce qu'il faisait bon vivre avant hein ? Chacun à sa place. Non, les Palestiniens n'en ont plus depuis 1948. Vanished.
Depuis cette funeste "guerre de pacification", les militaires français ne s'expriment pas tout haut, enfin rarement, mais quand ils lâchent leurs bombes pour soutenir le fervent défenseur de la veuve et de l'orphelin Idriss Déby ou bien le régime ultra-démocratique du général coup d'état président dictateur élections truquées François Bozizé en RCA qui a remplaçé l'obtu Ange Félix Patassé comme l'explique notamment l'article suivant du Monde diplomatique de février 2008
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/02/MUNIE/15569
il est préférable en effet qu'ils en parlent peu, qu'on en parle peu.
Qu'on ne parle ni des rebelles écrasés par le canardage des Mirage F1 "mission accomplie chef"' de notre armée ni de la grandeur de la France après les quelques centaines de civils victimes de dégâts collatéraux bien involontaires commis par l'armée centrafricaine aéroportée par nos avions, militaires décidément incontrôlables, ah ces Africains !
On ne s'attardera pas non plus sur la mort d'un vrai démocrate africain, le père Barthélemy Boganda, premier premier ministre de la RCA, disparu dans un mystérieux et inexpliqué accident d'avion en 1959. L'avion n'était pas fiable, probablement.
Derrière cette interventionnite aigüe de l'armée française en Centrafrique, en passant par l'époque si heureuse et rocambolesque du bien-aimé Jean-Bédel Bokassa alias Bokassa Ier, ex-sergent de l'armée française copain, coquin de notre ex-joueur d'accordéon au coin du feu et grand chasseur de fauves Valéry Giscard, il serait certainement malin sinon rusé comme un activiste fanatique du Hamas d'y voir un quelconque interêt minier stratégique pour l'uranium
http://www.centrafrique.com/arevaettotalenrca.htm
Et quand il y de petits soucis entre amis, tout se règle à l'amiable
http://www.wmaker.net/leconfident/AFFAIRE-AREVA-BOZIZE-LACHE-NDOUTINGAi_a3671.html?print=1
Comme dirait Bernard Kouchner : "Realpolitik" antique de la Françafrique. Rama Yade reprendra bien une petite soupe de diamants (virtuels) pour oublier les camouflets ?
Quant au soutien à ce cher Idriss Déby, un vrai ami de la France, sympathique dictateur président à vie de notre pré carré, il serait mesquin d'y attacher l'utilité du développement durable et renouvelable de Total grâce au pétrole qui en sort par le Cameroun ou qui va en sortir encore.
http://www.ialtchad.com/dossierbouladasoudan-tchad.htm (à lire avec prudence toutefois)
au prix de quelques menus désagréments vite enterrés sous un nuage de poussière de latérite. Ah douce France !
L'écrasement des Palestiniens martyrisés par les Israéliens se déroule à notre porte sur la ligne de feu du capitalisme colonial le plus sordide alors nous nous mobilisons encore malgré la propagande. Car il a valeur symbolique : les Israéliens, c'est nous, nous les colons de l'Afrique noire et du Maghreb, des Antilles, de l'Asie du sud-est. Parce que Gaza est un ghetto emmuré, cloaque affamé par les Israéliens, dans lequel leurs frères palestiniens si beaux si nobles affrontent l'ignoble, parce que nous voyons encore les bombes exploser et leurs éclairs de sang malgré l'interdiction des journalistes.
Mais que se passe-t-il au Tchad, au Darfour, en RCA ou pire dans la jungle congolaise autour des richesses minières maintenant que notre ministre des affaires étrangères y a fait sa pirouette ?
Il faut bien avouer notre impuissance. C'est trop loin. La France aurait-elle perdu la main depuis le génocide rwandais ?
Ça va se calmer quand le fascinant Paul Kagamé fort du soutien américain règnera par Laurent Nkunda interposé sur la moitié du Congo sinon sur sa totalité.
Comme dirait Bernard Kouchner, ce joker : "Realpolitik". Realpolitik en toc. Poker perdu par la Belgique et la France. Now it's Americans and Chinese.
Les Noirs suppliciés n'auront pas fait longtemps l'actualité.
Avons-nous manifesté comme nous l'aurions dû partout et dans tous les pays pour nous élever sans faiblir contre la guerre et les massacres en Afrique centrale et pour protéger les populations de nos appétits féroces pour leurs richesses minières ?
Non. Silence. Sad, yes, but not concerned, you know. C'est pas nous, c'est pas nous. Quelques sacs de riz quand même french doctor.
http://www.rfi.fr/actufr/articles/013/article_5538.asp
Non, nous ne sommes pas descendus dans la rue parce que l'ennemi est insaisissable, parce que c'est insoluble comme le conflit israélo-palestinien, parce que c'est la faute aux Américains, parce que ça dure depuis longtemps, parce que c'est compliqué l'Afrique, parce que personne ne veut comprendre, parce que peut être ce sont des Noirs tués par des Noirs et que nous n'y sommes pour rien, c'est ça.
Pour rien.