Le temps joue contre nous.
Cette après midi, pour ce douzième samedi, indiscutablement les travailleurs en gilets jaunes était encore là. Le mouvement ouvrier révolutionnaire, cette armée sans état major, continue à manifester une rare combativité contre l'ordre bourgeois.
Respect pour nos camarades anarchistes qui ont courageusement et légitimement tenu - un temps- la place de la république face aux CRS.
Mais si le mouvement ne recule pas, il ne progresse plus non plus.
Que veut Macron? Du temps. Du temps pour mettre en place sa nouvelle stratégie, maintenant qu'il sait ses partenaires sociaux bien faiblards et presque hors d'usage.
Macron veut du temps pour faire croire qu'il consulte en profondeur la volonté du peuple.
Le grand débat clos, il va nous la jouer grand démocrate.
Il va s'inviter à la TV et nous crier un tonitruant : " je vous ai compris !"
Vous voulez la prospérité pour le pays ?
Vous voulez l'égalité sociale ? Vous voulez la justice fiscale, et mieux vous voulez moins d'impôts ?
Oui, oui, oui , va répondre enjoué le bon peuple !
Alors peuple français je soumets à référendum ces trois questions :
- Etes vous pour, ne plus entretenir ces fainéants de chômeurs ?
- Etes vous pour, licencier ces 120 000 fonctionnaires qui coûtent si chers, tout aussi fainéants, à l'origine de la lourdeur de votre imposition ?
- Êtes vous pour un régime unique des retraites et la fin des régimes spéciaux ?
Les travailleurs salariés sous statuts, sur la forme comme sur le fond, évidemment voteront contre cette manoeuvre grossière.
Mais le reste de la population, majoritaire dans le pays, travaillée chaque jour par la propagande libérale, comment votera-t-elle ?
Nous voulons éviter ce type de référendum douteux et dangereux ?
Engageons réellement un combat frontal contre la bourgeoisie.
Faisons choir le faiseur de référendum !
Le référendum , avec les questions soigneusement choisies par le pouvoir, est évidemment un immense danger.
En réponse aux manœuvres du pouvoir, on pousse à la grève.
Ce n'est peut être pas la solution.
Une fois de plus, parce que le prolétariat à cause de l'accession à la propriété, des faibles salaires, est très endettés. Parce que les patrons sont de nouveau de droit divin, parce que il y a une insécurité de l'emploi, depuis le début du mouvement, les travailleurs en gilets jaunes ont choisis la rue pour engager le combat.
On veut absolument les pousser à la grève ? Désolé mais il faudra un peu plus qu'une grève de 24 h de Martinez, pour les y pousser.
Il faut un front unique ouvrier.
C'est un tract signé par Martinez -Veyrier - Mélenchon - Hamon - Taubira - Faure - Roussel - Besancenot - Artaud, appelant à la GG illimitée la jeunesse et le prolétariat, sur le mot ordre " macron dégage! ", qui doit être l'objectif minimum pour tout à chacun, pour peu qu'il souhaite être entendu de nouveau par la jeunesse et le prolétariat .
Maintenant si ce front unique ouvrier existe, il peut tout aussi bien, en vue du même objectif, appeler à un rassemblement permanent sur la place de la Concorde. Comme en Égypte sur la place Tahrir.
Un rassemblement central et national à un million de travailleurs en gilets jaunes et plus, devant le palais de l'Elysée , défiant le petit monarque :
"Alors maintenant tu nous tires dessus ! "