Les négociations entre le gouvernement malien et les groupes rebelles du nord sont au point mort. Le nouveau ministre de la Réconciliation vient donc d’élaborer un plan de relance du dialogue entre les deux parties. Si ce plan de relance est accepté par tous les protagonistes, les négociations devraient commencer à Bamako d’ici deux mois.
Une tournée à l’étranger
Alors que le Conseil de sécurité des Nations unies pressait le Mali d’entamer le dialogue avec les rebelles du Nord « sans délai » et s’inquiétait de l’absence de progrès dans les négociations, Zahabi Ould Sidy Mohamed, ministre malien de la réconciliation nationale a annoncé dimanche un nouveau plan pour relancer le dialogue entre le gouvernement et les groupes armés du nord du pays.
« Sur instructions du Président de la République du Mali, soucieux de faire la paix, nous avons élaboré un plan pour que le dialogue et les négociations reprennent entre tous les fils du Mali », a déclaré à l'AFP le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidy Mohamed.
Le plan prévoit un déplacement du ministre dans plusieurs pays voisins. L’objectif de ces déplacements reste de convaincre les dirigeants des groupes armés, dont le MNLA – mouvement national de libération de l’Azawad – de « rejoindre la table du dialogue ». Ainsi, M. Zahabi se rendra notamment au Burkina Faso, en Mauritanie et en Algérie, en compagnie de l’ancien Premier ministre malien, Modibo Keïta. Ce dernier a récemment été nommé au poste de Haut représentant du chef de l’État pour le dialogue inclusif inter-malien. Les deux responsables maliens rencontreront également les chefs d'Etat des pays visités.
La mission de l’ONU au Mali – Minusma – la France, l’Union européenne, le Maroc ainsi que les pays visités sont invités à « jouer un rôle de facilitateur » dans le processus de paix.
« Le mot ‘groupe rebelle’ me heurte »
Interrogé sur ces accords de paix, le nouveau Haut représentant du chef de l’État pour le dialogue inclusif inter-malien, M. Keïta, s’est dit prêt à faire des concessions.
« Je conçois ma mission avec l’objectif ultime d’aboutir à un accord de paix global et final. » Pour y parvenir, l’ancien Premier ministre malien, reconnu pour son intégrité, explique son état d’esprit : « Le mot ’groupe rebelle’ me heurte. Ceux que je rencontre là, ce sont des Maliens, des Maliens qui ont des préoccupations. Ça suppose des concessions, ça suppose une ouverture d’esprit. »
Pour faire avancer les choses il faut rapidement trouver des réponses à plusieurs questions, que Modibo Kéita énumère : « Comment le Mali va-t-il organiser administrativement et institutionnellement l’ensemble du territoire ? Comment le Mali va définir un programme de développement intégré de collectivité territoriale ? Et comment doit-on s’y prendre pour améliorer la gouvernance ? Et enfin, il y a une question, la réconciliation à la lumière de la justice. »
Eric Freymond