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Billet de blog 24 mars 2014

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La Russie pas inquiétée par les sanctions européennes et américaines

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dimanche 16 mars avait lieu le référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie. Le « oui » l’a emporté avec près de 96 % des suffrages, transformant ce vote en plébiscite pour l’action de Vladimir Poutine. Les résultats de ce vote ont depuis eu des répercussions dans le monde entier.

Lundi 17 mars, au lendemain de l’annonce de la victoire du « oui » les Etats-Unis et l’Union européenne ont annoncé les sanctions qui seront mises en place contre certains politiques russes et ukrainiens. À Washington, c’est une liste de onze noms qui a été dévoilée ; à Bruxelles la liste en comporte vingt et un. Toutefois, les sanctions annoncées par l’Union européenne semblent être moins lourdes que celles des Américains.

Les onze noms présents sur la liste des Etats-Unis sont ceux de sept officiels russes et quatre ukrainiens qui ont été impliqués dans la conception ou la mise en place du référendum en Crimée. Dans cette liste figure notamment le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine, et l’ex-président ukrainien désormais réfugié en Russie, Viktor Ianoukovitch. La première sanction mise en place par Barack Obama et le gel des avoirs de ces onze politiciens qui vient s’ajouter à l’interdiction de se rendre sur le territoire américain. Le président des Etats-Unis a fait savoir qu’il était prêt à mettre en place d’autres sanctions, notamment en cas d’annexion de la Crimée par la Russie. Certains parlementaires américains ont déclaré regretter que Vladimir Poutine ne soit pas présent sur cette liste. La maison blanche a précisé que le fait que des proches du président russe soit sanctionnés envoyait déjà un « message très clair ».

Contrairement à la liste américaine, la liste européenne - même si elle comporte dix noms de plus - ne s’attaque pas aux proches de Vladimir Poutine. L’Union européenne a choisi de viser des personnalités politiques de second plan. « Ils ont fait des choix légèrement différents. Ils ont vingt-huit gouvernements à coordonner » a expliqué un haut responsable politique américain. Mais ce choix de ne pas sanctionner les personnalités les plus importantes est surtout économique. En effet, l’Europe représente 40 % des échanges commerciaux avec la Russie, contrairement aux Etats-Unis qui compte pour à peine 2 %.

Se moquant des sanctions européennes et américaines, Vladimir Poutine à signé, mardi 18 mars, un traité faisant de la Crimée une partie de la Russie. Les responsables russes faisant inscrit sur la liste américaine ne sont pas non plus très impressionnés. À l’image de Vladislav Sourkov, ancien vice-président russe et proche de Vladimir Poutine, qui a déclaré «  La seule chose qui m’intéresse aux Etats-Unis, c’est Tupac Shakur, Allen Ginsberg et Jackson Pollock. Je n’ai pas besoin d’un visa pour accéder à leurs œuvres. Je ne perds rien. C’est un grand honneur d’être sur cette liste ».

Le texte prévoyant le rattachement de la Crimée à la Russie devrait être ratifié dans les prochains jours par le parlement russe. Dans le même temps, la liste des sanctions continue de s’allonger. David Cameron, le premier ministre britannique a déclaré, mercredi 9 mars, que les membres du G7 devraient discuter « de l’exclusion permanente de la Russie » du G8. Toutefois, ces sanctions ne semblent pas inquiéter la Russie qui n’a,  pour l’instant, pas l’intention de faire marche arrière.  

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