Et donc distinguer les pertes en "pouvoir d'achat" - dont rien que la signification réelle permet de tendre justement la perche - des "pertes en niveaux de salaires" qui reflétent réellement l'ampleur de notre déclassement salarial.
De juin 2017 à octobre 2025, l'inflation calculée par l’INSEE est de 18,4 %. Je garde les +5,05 % pour l'augmentation du PI.
Et comme souligné en commentaire, le calcul n'est pas une soustraction mais (1+18,4%)/(1+5,05%)- 1 avec donc une sous indexation de 12,66 %.
Il y a un seul avantage à raisonner en pertes à partir directement de la valeur du PI, c'est de n’avoir à faire qu’un simple calcul mais dont l’interprétation n’est pas pertinente pour le salaire pour dc au moins 5 raisons :
1) Cela ne correspond pas à ce que l’on appelle les « pertes en pouvoir d’achat ». Il faut en réalité parler des pertes en « niveaux de salaires », ce qui rendra alors précisément compte du déclassement subi, via les pertes pour un échelon donné par exemple, voir plus loin.
2) donc faire le jeu de syndicats comme FO via FGF –si, si !- qui de la même façon assimilent les pertes en pouvoir d’achat (PA) à la sous-indexation du PI. Ce qui leur permet alors d’instrumentaliser ces « pertes » pour mieux invisibiliser les enseignants dans leur com’, évitant ainsi d’avoir à reconnaitre le déclassement salarial des profs, les mettant dans le même panier que par exemple des attachés de l’Etat qui touchent 1000 € bruts de primes supplémentaires en fin de carrière. Comme tu le montrais dans un précédent tweet pour des policiers je crois.
Et pour les sceptiques concernant le stratagème de FGF-FO :
3) taire implicitement la façon dt on nous déclasse: tassement salarial via applications de primes dégressives avec pertes d’autant + importantes que l’échelon est élevé. Même des politiques comme P. Vannier persistent à donner ces chiffres… peut-être parce qu’il pense que FO serait un bon conseiller ?
4) cela fait dc le jeu des gouvernants qui brandiront des % d’augmentation moyens, masquant ainsi par la même cette stratégie de tassement de la progression salariale, comme fait systématiquement dans leur com’, comme en sept 2023.
D’ailleurs ils avaient aussi gonflé le % moyen d’augmentation en faisant la moyenne des % d’augmentation pour chaque échelon, donnant alors un % moyen + élevé dans le cas de revals dégressives.
5) Ainsi cela tend une perche aux contradicteurs qui te diront en ayant raison:
- de compter les primes/indemnités pérennes, avec aussi dc les augmentations de pts.
- que c'est pareil pour tous les fonctionnaires, nous mettant ainsi ds le même sac que les autres cat A, pourquoi aurions-nous alors plus à nous plaindre?
- de prendre en compte le GVT+, donc environ +1,5 %, comme fait là encore en 2023.
En fait cette sous-indexation du PI reflète surtout – aux augmentations de points d’indice près – nos futures pertes en montants de pensions, sujet tabou pour l’intégralité des syndicats majoritaires, malgré le travail fait par « Nos services publics », que les syndicats n'avaient "étonnamment » pas voulu relayer", ou a minima pour certains. Mais des pertes qui seraient à moduler avec le recul de l’âge de départ.
On a ainsi dépassé les 10 % de pertes en futures pensions sous Macron, un record.
Il faut donc parler en réalité de pertes uniquement en « niveau de salaire", et en comptabilisant les primes/indemnités "pérennes", + les augmentations de points.
J’en avais fait le calcul en lien avec un certain A. portier, éphémère ministre de la voie pro, qui retourna sa veste une fois au gouvernement : les enseignants qu'ils considérait comme étant déclassés étaient devenu finalement des personnels bien rémunérés …
Des calculs faits à 3 échelons différents de la CN sont pour moi le minimum à donner pour voir une bonne idée du désastre. Je les avais fait pour entre 2011 et 2024, voir image 1 en partant du salaire de base – donc traitement indiciaire + ISOE/ISAE + primes Grenelle (+ prime informatique mensualisée) - retenu par le MEN dans ses tableaux, depuis que Macron s’en était servi pour manipuler avec ses « 10 % pour tous les enseignants » …
Agrandissement : Illustration 1
Pour + de détails :
Remarque : on se réfère souvent logiquement à l’ « inflation » en prenant -comme base de calcul comme le fait l’INSEE– l’IPC ménage hors tabac. Mais comme l’économiste F. Geerholf le prône, on pourrait utiliser l’IPCH, l’IPC « harmonisé », car prenant en compte certains produits/services qui ne le sont pas dans le simple IPC. Ainsi l’inflation entre 1999 et 2024 aurait été supérieure de + de 8 points, passant de 52,8 à 61 % (image 2) :
Agrandissement : Illustration 2
C’est probablement pour cette raison que les salaires du privé augmentent plus que l’inflation IPC. Et c’est donc bien pratique qd un Etat a décidé de déclasser ses profs.
Plus de précisions sur la page de l’économiste :