Vous aurez, avec nous, le Collectif Mosellan pour le Droit au Logement, une pensée particulière pour ces milliers d’enfants qui, par le monde, errent, en quête d’un abri, fuyant les dévastations, les guerres, les catastrophes et autres calamités. Or, l’une de ces calamités, et non des moindres, est la Raison d’État.
La raison d’État
En son nom, un des pays les plus riches du monde décide, dans une de ses villes les plus attrayantes, de laisser des enfants croupir à la rue. Au fil des années, ce choix a pris, ici à Metz, des formes diverses. C’est un choix politique récurrent, de la Ville et de l’État, consensuel au fil des élections où se succèdent la « droite » et la « gauche » dans leurs versions nationale et municipale.

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Souvenirs
Nous avons grelotté avec des enfants et des femmes enceintes sur le pavé de la Place de la Comédie en hiver.

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Nous avons suffoqué à la fumée de cartons et plastiques du feu auquel se chauffaient des femmes et leurs nourrissons sur les parkings de Metz.

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Nous avons suivi l’errance d’enfants hébétés de voir leurs vêtements et cartables jetés à la benne à l’aube par des édiles venus dégager un terrain municipal.

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Nous avons accompagné dans la défense de leurs droits des enfants parqués dans des bidonvilles institutionnels coproduits, avenue Blida, par la Ville de Metz et les services d’État de Moselle unis dans la même obsession de ne surtout pas susciter quelque « appel d’air » risquant d’aspirer sur le sol français « la misère du monde ».

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Nous avons forcé l’entrée de bâtiments publics pour leur éviter le pire. Et nous avons cru que votre sens des responsabilités doublé de votre attachement au droit des enfants nous dispenserait de renouveler l’exploit.

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Nous avons eu tort
Nous avons eu tort de croire que les ressources intellectuelles, matérielles et politiques de la Ville de Metz et des services publics l’État sous la responsabilité du Préfet de Moselle entreraient en synergie pour se pencher sur la défense d’un des droits les plus fondamentaux de l’enfant qui est celui d’un toit.
Nous avons eu tort de croire en l’hospitalité de la ville de Metz pour la famille M… fuyant un pays pillé et pollué par les puissances occidentales, un pays dont la misère est directement au service de notre richesse. Vous avez refusé à H…, R… et leurs trois enfants de trouver dans notre ville la moindre chance d’un emploi, d’une scolarité ou d’une formation, sans même vous intéresser à leurs motivations et leurs talents. H…, R… et leurs trois enfants auront survécu trois mois au camping municipal avant de se réfugier sous un auvent derrière un arrêt de bus afin de rendre visible votre choix de les abandonner.

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Nous avons eu tort de croire que la famille N…, un couple avec deux enfants de onze et douze ans venus de Géorgie, aurait la moindre chance de trouver, ici, à Metz, quoi que ce soit de mieux que la resucée des chauvinismes qui dominent le débat politique. Vous les condamnez à s’abriter dans une voiture en panne au bord de la route.

Même constat pour la famille Z… venue d’Angola, un couple, deux enfants de deux et trois ans et leur grand-mère, condamnés à dormir sur les trottoirs de Metz.

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Faites quelque chose
Quel est donc cet « État » dont la « Raison » commande de telles décisions ?
Quel est le sens d’une célébration des « Droits de l’Enfant » dans l’entre soi d’élus, notables et humanitaires autour d’un buffet ?
Monsieur le Maire de Metz, Monsieur le Préfet de Moselle, le moment est venu de convertir vos belles paroles en actes. Parmi les 8 700 logements actuellement vides à Metz, vous trouverez aisément une solution digne pour défendre le plus élémentaires des droits de l’enfant (mais aussi de l’adulte) : UN TOIT !
Eric Graff, militant au Collectif Mosellan pour le Droit au Logement (CMDAL)
PS:
Aucune réponse à notre courrier adressé publiquement à l'UNICEF il y a un mois (voir ici)