Face à la paresse et la mollesse du PS qui à l'instar de la Macronie et de la Droite (s'entend tout l'arc "majoritaire" du centre à l'extrême droite) refuse toute concession sociale à la gauche (de LFI jusqu'aux Verts en passant par les morts vivants du PC, et toutes les composantes contestataires hors LFI), il ne reste aux citoyens de gauche que de voter avec ses pieds.
La voie des urnes étant impénétrable, la moindre erreur politique provoquera l'étincelle qui embrasera le pays. Parler d'unité à gauche est un voeux pieux voir d'une naïveté confondante. Il n'existe pas d'unité à proprement parler car aucun engagement, aucun "contrat" d'alliance dans le cadre du NFP, aucun débat de fond ne viennent éveiller les esprits et provoquer une perspective digne de ce nom.
L'investiture d'une bonne partie des candidats PS sous le label NFP a frisé la provocation. Hollande n'a pas enfanté un monstre nommé Macron. Non , car Macron est sa déclinaison naturelle. La loi Travail et la réforme Touraine ne sont pas remis en cause par le NFP.
La Loi Travail, car elle a modifié et fait disparaitre des pans entiers des droits des travailleurs et le mode de représentation de ceux-ci au sein des entreprises. Elle a contribué à affaiblir les élus du personnel et développé les pouvoirs des patrons face aux salariés (syndiqués ou non) en les transformant en variable d'ajustement économique. Personne à l'époque à gauche n'a voulu réellement combattre cette régression sociale. les syndicats englués dans leur survie matérielle ont accepté l'inacceptable. La monétisation des heures de relèves, la protection des déroulements de carrière des permanents au détriment des simples militants de base exposés -eux- à la répression patronale.
https://www.cse-guide.fr/guide-reforme-code-travail/loi-el-khomri-2016/
https://www.la-croix.com/Economie/Cinq-loi-travail-donne-main-entreprises-2021-07-21-1201167239
Les accords d'entreprise peuvent être moins favorables que les accords de branche pour les salariés alors qu'avant s'appliquait le principe social du "mieux disant", le temps de travail et son corollaire l'annualisation sont devenus une "modulation" du temps de travail.
Si les moyens de réunions pour une section syndicale avaient été élargis aux entreprises de plus de 20 salariés (contre 200 actuellement), cela aurait grandement facilité la "prise de conscience sociale" de ces mêmes salariés au lieu de quoi ils sont livrés parfois au bon vouloir de petit patrons peu enclin a améliorer les conditions de travail. Aujourd'hui, la politisation du citoyen passe par son implication dans le monde du travail comme le sera l'implication des étrangers dans la vie citoyenne lorsqu'ils seront vus comme des salariés ou citoyens lambdas et non comme des vagues de submersion. La gauche doit s'emparer de ce sujet et ne pas laisser la droite et le RN écrire l'ordre du jour.
La Réforme Touraine, qui a permis une régression sociale saluée en son temps par la Commission Européenne. Première régression, rappelons le adoptée sous un gouvernement dit de gauche. Le passage de 169 à 172 trimestres étant devenu la clé qui permet au PS et à la droite (de la Macronie à l'extrême droite) d'empêcher toute abrogation sérieuse (voir mon précédent billet : https://blogs.mediapart.fr/eric93/blog/060225/abroger-la-reforme-des-retraites-et-la-reforme-touraine) de la dite réforme des retraites. Cette hypocrisie a été allègrement passée par pertes et profit par le PS et surtout n'a pas été mise à l'ordre du jour du NFP lors de sa naissance. Nouvelle faute politique.
Et maintenant ? Comment avec 30% de représentativité dans l'hémicycle la gauche peut proposer un projet social sans l'unité et sans l'engagement des composantes de l'alliance pour une mise en œuvre rapide ?
Comme je l'avais souligné précédemment, si référendum il y a ce ne sera pas sur une mesure sociale ou économique. Jamais Macron ne proposera l'abrogation de la réforme des retraites. Pas plus que les composantes de toute la droite. Aucune concession. Rien.
En revanche il proposera un référendum sur l'immigration et son faux nez, l'insécurité brandi comme les deux faces d'une même pièce. Pièce généreusement données par le RN au titre des renvois d'ascenseurs et des petites compromissions de toutes sortes habituelles sous cette Ve République pourrissante et moribonde. Bayrou comme Barnier issus de formations minoritaires n'ont jamais remis en cause leur engagement réactionnaires et libéraux.
L'étincelle évoquée au début surgira si aucun sursaut, si aucun réalisme et surtout si le sectarisme et la trahison resteront les fondements de la gauche. Les citoyens lassés se tourneront alors vers les sirènes proférant les pires promesses de violence et de dégagisme.
La trahison c'est Valls, la trahison c'est Gandrange, la trahison le traité de Lisbonne, la trahison c'est maintenir deux candidats de gauche face au RN ou à la Droite, la trahison c'est le front républicain. Voilà ce qu'est une Trahison.