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Dans un de ses plus beaux poèmes William Blake a livré (à quelques mots près) un vers plein de transgression et de mysticisme que je reproduis infidèlement ci-dessous
"Agneau sacrifié en pardon du péché
est un malicieux éloge à la cruauté "
Frappé par la charge transgressive du vers, j'ai identifié dans le même poème un autre vers que je me suis permis de transgresser à mon tour:
"les logues de l'indigence
gonflées dans le vent de l'excellence
sont parfois l'emblème d'une insignifiance anoblie
pour célébrer la puissance des mécréants qui ont réussi".
Mon imaginaire intranquille et subversif a flambé sous le charme de ces vers et je me suis laissé dire que la transgression peut devenir un projet éducatif pour former des experts contextuels et les amener a lutter contre l'indigence qui déshumanise certains collectifs comme celui d'Haïti. Car dans ce lieu shitholique, il y a une certaine excellence académique et une renommée culturelle qui, gonflées dans le vent des réussites blancophiles, s'associent copine coquine avec la criminalité.
Il est temps que le collectif haïtien apprenne à rejeter ces célébrations et a voir dans leur promotion le reflet des médiocrités anoblies à dessein pour enfumer sa dignité, corrompre son humanité. et le faire errer dans les dédales d'une défaillance locale, combien performante pour l'assistance internationale.
Manifestement, quand l'insignifiance académique est adoubée par la mécréance, elle devient un puissant processeur de déviance, d'errance et d'indigence. Ce constat nous amène a proposer une rime maladroite pou postuler que:
L'excellence académique et culturelle célébrée
pour servir d’adjuvant au succès politique de la criminalité,
processeur absolu de médiocrité et d'indigence,
n'est qu'une insignifiance anoblie pour enfumer
la conscience de certains collectifs en étouffant leur dignité
afin de mieux dérouter leur intelligence.
Il y a là une parfaite application de de la loi de Burn appliquée à la corruption sociale qui sied au contexte haïtien.
En effet, privé de référentiel éthique, boussole de toute société désireuse d’assumer des valeurs pour vivre en cohésion avec son environnement, le collectif haïtien se complait à célébrer une insignifiance académique qui creuse, pourtant, dans sa conscience un bug culturel indigent le transformant en fossile anthropologique, et l'amenant à transformer tout quantificateur de médiocrité anobli en gradient de réussite.
Cette perte de repère et de sens ne peut être rectifiée que si les infrastructures de l’écosystème éducatif du pays sont redimensionnées pour un projet multidimensionnel, plaçant l'homme haïtien et son environnement au centre de toutes les décisions stratégiques qui se prennent au nom d'Haïti.
Je me suis permis d'imaginer que pour une telle refondation, il fallait trouver un référentiel contextuel qui pourrait guider et orienter ce redimensionnement vers axes structurants pour ériger enfin le mur de la performance collective haïtienne. C'est dans ce but que je partage le texte ci-dessous comme première partie d'une réflexion sur l’éducation en Haïti.