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Billet de blog 9 octobre 2020

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SIDÉRATIONS VISUELLES

Le TINTORET, suite... 3 /5 épisodes. Une expérience avec... – Le lavement des pieds – Description approfondie, minutieuse et vision en passe-partout numérique d’un dessin du maître – en guise de première réponse esthétique

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Episode 3 :

Illustration 1
ig.5 -Entrée centrale par un tissu et des jambes inégales, détails resserrés © E.T. /SAIF 2020

5-  C’est toute une tessiture d’accroches au trait sur papier; traits des plus fins, aiguisés et maigres jusqu’aux effleurements doux, gras ou floutés qui paraissent à l’œuvre pour articuler le regard. Il y a le fantomatique du vu ou du ressenti et l’allusion analogique, par exemple d’une sorte d'arc (l’inverse des virgules du peloton adipeux de la rotule) dessinant le vaste externe de la jambe pour dévoiler les muscles du jumeau interne, le solaire, le fléchisseur commun des orteils. Donc, des effilements du non-finito et d’ondulations cursives... jusqu’au jambier antérieur, terminé en pointe.

Illustration 2
fig.6 -Ensemble du dessin pour apprécier la couleur du dessin © E.T. /SAIF 2020

6- A la suite de telles observations détaillées, doit-on conclure que le Tintoret ne serait épris que de représentations d’anatomie ? Voire d'expressions du mouvement dans l’espace ?  Disons plutôt qu’il s’agit de description métaphysique. Car nous pouvons percevoir qu’il joue de ce qui est : au-dessus /au-dessous,  devant /derrière,  existe /s’absente,  s'affirme /se suggère, etc.  A cette époque d’accomplissement de la Renaissance, c’est un métier qui pense les êtres et les choses non pas en délimitation de surface mais en profondeur. Certes, « pour jeter sur le papier un personnage, il usait d’une écriture elliptique et nerveuse, faite de courbes brusques qui indiquent avec sûreté l’essentiel d’une forme » [sic], mais observons aussi qu’il crée et fonde cette pensée avec un jeu plastique, celui de proportions expressives. En metteur-en-scène parfait, à chaque coup c'est non seulement de petites formes, mais aussi d’immenses compositions, quelle que soit l’échelle de l’exécution. « Il est sans doute le plus grand décorateur  […] C’est par la mise en scène surtout que le Tintoret fut possédé » (André Malraux). Car le Tintoret a la facilité d'opérer des choix, par exemple :  l'allongement fulgurant d’un bras, ou le raccourci crédible d’une jambe, d’un corps, d’une tête.  Et pourtant rien ne paraît être arbitraire, comme chez les artistes de notre modernité.

– Pourquoi ?

Prenons l’exemple de Paul Cézanne. Le maître d’Aix travaille…

 à suivre,  le 12 oct. 2020 :  https://blogs.mediapart.fr/etienne-trouvers/blog/121020/siderations-visuelles

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