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Billet de blog 10 janvier 2013

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Les syndicalistes sociaux libéraux contre les précaires

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Aujourd’hui chacun fait semblant de durcir le ton, jeu de la négociation oblige Mais cette agitation pourrait bien masquer un compromis douteux voulu tant par le MEDEF que par les sociaux libéraux gouvernementaux et syndicaux.

J’ai bien peur qu’une taxation symbolique des contrats précaires suffisent à certains syndicats qui ne se sont guère préoccupés depuis longtemps des chômeurs et des précaires. Depuis que la CFDT a accepté de gérer la dégressivité des allocations de chômage  les salariés précaires ont de quoi être inquiets : ils vont une fois de plus faire les frais du "réalisme social-libéral" de la CFDT.

Si l’on veut mettre un terme au dualisme du marché du travail et à la montée vertigineuses de la précarisation du salariat, il faut restreindre l’usage des contrats précaires en pénalisant financièrement son emploi systématique par les employeurs.

Il faudrait revenir sur les définitions particulièrement floues des motifs de recours : par exemple le contrat d’usage est devenu une notion tellement extensive qu’elle permet aux entreprises comme celle de Mme Parisot d’employer les 2/3 de son effectif en emploi précaire. Mme Parisot est elle à ce point incapable d’organiser son activité qu’elle soit obligée d’agir au coup par coup embauchant enquête par enquête? La présidente du MEDEF montre ainsi qu’elle a bien peu de leçons à donner en matière de gestion d’entreprise …à moins que l’usage des précaires ne soit qu’un moyen sauvage (800 euros/mois pour le meilleur contrat précaire de l’IFOP, un contrat par intermittence!) de faire baisser les salaires.

Les mesures annoncées ne sont que de la poudre aux yeux de ceux qui veulent bien y croire. Certes la pénalisation des contrats de moins d’un mois pourrait être une bonne chose sauf que cette pénalisation laisse de coté l’intérim gros pourvoyeur de contrats courts et ultra courts.

De la même façon, l’absence de surcotisation sur les contrats dits d’usage permet de maintenir ceux ci…et de vider cet accord de toute efficacité contre la précarité

Il est anormal de faire payer les salariés (et les patrons qui ne précarisent pas) pour ceux qui utilisent la précarité de façon permanente qui en ont un usage structurel. Il y a là escroquerie à l’assurance chômage : quelle assurance accepterait d’assurer un automobiliste qui annonce qu’il va jeter, au bout de 6 mois, sa voiture contre un mur pour être remboursé ?

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