C'est le hasard de la rencontre du jeune Mamadou au premiers mois de l'année 2015 qui m'a fait connaître concrètement la situation des jeunes mineurs isolés étrangers.
Une rencontre que j'ai évoqué dans ce billet :
De la fierté d'être un héros de temps modernes.
(j'avais utilisé un nom d'emprunt du fait de sa minorité à l'époque)
Peu de temps après j'organisais une rencontre avec Olivier Favier car Mamadou avait grand besoin de raconter son histoire dans le détail.
A l'issue de cette rencontre Olivier a écrit cet article :
Mamadou, hier, aujourd’hui et demain
J'ai rencontré Mamadou à Chauny, Picardie, à la toute fin du mois d'avril. C'est en lisant le récit de Mohamed que lui avait fait découvrir Eugénio Populin, qu'il a eu envie, à son tour, de raconter son histoire. Un long et courageux témoignage, traversé là-aussi de réflexions d'une intelligence et d'une maturité peu communes, que je vous invite à découvrir... et à partager.
Olivier Favier
A l'époque Mamadou était scolarisé en lycée professionnel (cuisine) et c'est avec l'appuie d'Olivier (qui l'a soutenu dans sa demande auprès des responsables du service enfance qui étaient réticents) qu'il a réussit à obtenir une réorientation en lycée général.
Il vient de me faire savoir qu'il a obtenu son baccalauréat L avec mention.
il a obtenu 19 en anglais, une langue que pourtant il ne connaissait pas du tout en arrivant en France en 2015. Il a passé un été à apprendre seul sur Duolingo (un site en ligne d'apprentissage de langues).
A la rentrée il étudiera les sciences politiques à Paris VIII.
Je lui adresse tous mes vœux de réussite dans cette nouvelle étape de son parcours et lui renouvelle mon soutien.
Mamadou aujourd'hui comme hier, tu peux, avec raison, être fier de toi !
Demain le confirmera, j'en suis sur.
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Nous avons aimé l'Odyssée, Moby Dick, Robinson Crusoé, les voyages de Sindbad et de Conrad, nous avons été du côté des corsaires et des révolutionnaires.
Qu'est-ce donc qui nous fait défaut pour ne pas être avec les acrobates d'aujourd'hui, les sauteurs de barbelés et de déserts, entassés pendant le voyage dans les chambres à gaz des cales, dans des chambres froides, dans des containers, attachés aux essieux des camions ?
Qu'est-ce qui nous manque pour un applaudissement sincère, un café « corretto » à celui qui portant son père sur son épaule et son fils dans ses bras, les a emmenés depuis la ville de Troie, vidée par les flammes ?
Bénit soit le voyage qui vous amène, la mer rouge qui vous laisse sortir, l'honneur que vous nous faites en frappant à la fenêtre.
Erri De Luca
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ps : une bonne nouvelle quelque peu ternie par le fait qu'il n'a pas eu de réponse positive à sa demande de logement étudiant, il est donc à la recherche d'un logement, une collocation ou chambre, pour la rentrée prochaine.