L’objectif principal de la plateforme : « Simplifier l’accès des bacheliers à l’enseignement supérieur », comme le précise Diplomeo.
Inscription sur le site, formulation des vœux, classement des souhaits, réponses des établissements : la procédure APB se déroule en différentes étapes, rappelle le 20Minutes.
De nombreuses critiques
Mais depuis son lancement, il y a un peu moins d’une dizaine d’années, la plateforme a essuyé de nombreuses critiques. Des reproches formulés, pour la plupart, par les candidats eux-mêmes.
La dernière étude en date relative à APB, réalisée par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP) et intitulée « Les jeunes bacheliers et leur orientation », précise d’ailleurs que 60% des candidats dénoncent la complexité du logiciel.
46% des jeunes interrogés estiment même que la procédure a compliqué leur choix d’orientation en terminale plutôt que de le faciliter.
Un comble alors que l’objectif premier de ce portail est de simplifier la démarche pour les candidats comme pour les établissements.
L’algorithme d’APB au centre des polémiques
Au centre de ces critiques, l’algorithme d’Admission Post Bac, qui réparti les étudiants au sein des formations au terme de la procédure. Celui-ci essuie en effet de nombreuses attaques depuis plusieurs années. Certains reprochent en effet à la plateforme son manque de transparence.
Pourquoi certains candidats se retrouvent-ils sans formation alors qu’ils ont formulé leurs vœux pour intégrer des filières non sélectives ? Quels sont les critères de sélection pris en compte par les tirages au sort pour ces filières ?
Des interrogations mises en lumière par plusieurs spécialistes au cours des dernières années.
En décembre 2015, pour faire taire les critiques, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé vouloir « rendre public l’algorithme APB, pour que chacun comprenne les règles » et pour « enlever ce côté boîte noire du système ». Des explications ont donc été mises en ligne sur le site d’APB.
L’orientation des jeunes en cause
Mais plus qu’un problème d’algorithme, c’est l’orientation des jeunes qui semble poser problème. Une étude effectuée par OpinionWay en 2015 auprès de 1907 étudiants français, révèle notamment que 67% d’entre eux auraient aimé être davantage accompagné lors de leur choix d’orientation. Pis, près d’un étudiant sur deux avoue qu’il ne savait pas encore ce qu’il souhaitait faire comme métier lorsqu’on lui a demandé de choisir son orientation.
Chaque année, lors de l’ouverture de la plateforme APB, de nombreux jeunes sont totalement désorientés.
En attestent les nombreux messages - qui sonnent comme des appels à l’aide - postés sur les réseaux sociaux. « Arrêtez de parler d’APB, j’ai déjà peur pour l’an prochain », « J’ai vu la page APB, j’ai fermé directement, j’ai eu trop peur de faire une bêtise », « Je ne sais même pas quoi mettre dans APB », « Un an plus tard, de retour sur APB et je ne sais toujours pas quoi mettre », « Aujourd’hui, le site APB a ouvert, du coup, je suis en pleine remise en question, je ne sais pas ce que je veux faire » : tous les jours, des centaines de remarques de ce genre sont publiés sur Twitter.
La hausse constante du chômage, le manque d’information quant aux débouchés des différents cursus, l’offre pléthorique de formation : il est aujourd’hui de plus en plus difficile pour les jeunes de s’orienter. Face à cette problématique, il convient de se poser les bonnes questions.
La plateforme APB est-elle vraiment adaptée pour des jeunes qui ont de plus en plus de difficultés à trouver leur voie ? L’accompagnement est-il suffisant de la part des lycées et des enseignants ? Quelles sont les solutions pour aider lycéens et étudiants à faire le choix qui correspond réellement à leurs aspirations professionnelles ?
Nombre de problèmes sur lesquels l’Éducation nationale va devoir se pencher dans les mois et les années à venir. Pour que les prochaines générations aient plus de chances de s’en sortir dans la jungle de l’enseignement supérieur.