Agrandissement : Illustration 1
C'est juste d'alerter sur tous les féminicides, et pas seulement sur les femmes victimes de leur conjoint, ou ex-conjoint.
Il faut dénoncer tous les meurtres commis sur des femmes parce qu'elles sont femmes. Donc dénoncer ce meurtre d'une prostituée.
Non, la prostitution ne tue pas.
Je sais que le débat sur la prostitution traverse le mouvement féministe. Je suis de celles qui considèrent que la prostitution - et non l'esclavage - devrait être libre, mais je me garde de caricaturer les opinions de mes adversaires, tout aussi féministes, qui pensent que c'est une atteinte majeure à la dignité des femmes. (le lien sur l'image renvoie à un groupe féministe anti-prostitution )
Par contre, quand ces dernières affichent "la prostitution tue", ce sont elles qui caricaturent. Elles rejoignent, sans le vouloir, tous ceux (et celles) dont la première réaction devant le meurtre ou le viol d'une femme, est "elle l'a quand même un peu cherché".
Non, la prostitution ne tue pas, pas plus que le jogging seule en forêt, pas plus que l'alcool en soirée, pas plus que l'auto-stop ou le mini-short. Pas plus que le mariage (au moins, ce slogan-là est-il drôle).
Les clients ne sont pas des assassins. Les maris et les ex- (maris, amants...) non plus ! Mais certains, bien trop nombreux, qui trouvent sans doute que nos vies ne valent guère.
Ce sont les assassins qui tuent. Les assassins qui considèrent qu'une femme qui ne prend pas toutes les précautions est une cible potentielle. Et la société qui trouve que quand même, ces choses-là n'arrivent pas par hasard, et pas à une femme honnête.
La prostitution est un métier dangereux. Nous sommes nombreuses à penser qu'il le serait (un peu) moins s'il n'était pourchassé dans les frontières limites illicites de notre société.
Mais ça se discute.
Mes adversaires ne sont pas les autres féministes. Mes adversaires sont les machistes, car le machisme tue, souvent. Le féminisme ne tue personne.