La raison de vouloir découvrir l'univers de Spillane était simple : il avait créé Mike Hammer, un personnage qui avait marqué ma jeunesse sous les traits de l'acteur Stacy Keach dans la série télévisée que je suivais assidûment.Après avoir tant apprécié la série, il m'était venu naturellement l'envie de découvrir les origines de Mike Hammer, à savoir les livres de Spillane. Je me procurais souvent ses romans sur internet (difficilement trouvables autrement), et j'avais un faible pour les éditions du Livre de Poche dont les parutions dataient des années 70. Leurs couvertures accrocheuses représentaient souvent une femme fatale en posture suggestive, sous le nom imposant de Mickey Spillane écrit en grandes lettres. À chaque fois que j'ouvrais l'un de ces livres, dont les pages commençaient à jaunir avec le temps, je plongeais dans un autre univers. Dès les premières pages, l'intrigue m'accrochait, et c'était principalement grâce au style percutant de Spillane.
Pourtant, l'intelligentsia américaine ne voyait pas d'un bon œil cet écrivain prolifique. Pour elle, Spillane produisait de la "littérature de gare", un sous-genre de littérature jugée sans intérêt. Mais Mickey se moquait de ces critiques, et à juste titre : il fut un temps où il était l'auteur le plus lu au monde. Son mépris pour les élites littéraires s'exprimait dans une phrase devenue culte : "Ces grosses légumes d'écrivains pensent qu'il y a davantage de gens qui consomment du caviar que de chips." Et il avait raison. Alors que beaucoup de ces écrivains condescendants sont aujourd'hui oubliés, Mike Hammer, lui, reste une légende du polar.
© 2024 Fabrice Balester

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