Mon cher Ousmane
Ici de paisibles Gilets sont arrêtés en pleine nuit, emprisonnés
menottés devant leurs enfants
On les appelle des Meneurs
On n'en saura rien
Les médias sont achetés
L'Etat a peur
L'Etat a la trouille
La bourgeoisie est morte de trouille
Alors elle criminalise l'expression du désaccord
Elle frappe enfants, adultes et vieillards
Devant des milliers de camions puants conduits par des esclaves
Qu'ils ont osé arrêter
Ici on revêt l'uniforme pour brûler, casser des têtes
Briser des vies
Pour Noël, Noël aux gondoles,
L'Etat est vendu au privé
L'Etat privatisé, et ses milices emprisonnent des enfants
Ils ont relancé un lacrymogène payé par leurs parents
On arrache la mâchoire à des lycéens
politiquement fichés sur des logiciels de notes
On fracasse le crâne aux gens qui crient qu'on leur ment
On gaze par hélicoptère des foules
sur des ponts, des ronds-points, des places
On emploie des munitions périmées et interdites
d'autres inédites, chimiques, petits bijoux de saloperie
On est policier, on cogne pour 100 euros de mieux
On se tait, ça vaut mieux, car policier on ne rentre plus dans les quartiers
dont le désespoir est le terreau
On le sait et on courbe l'échine, car il faut bien vivre, n'est-ce-pas ?
On est enseignant, et on reçoit des menaces de son ministre pour délit d'opinion
On le sait et on courbe l'échine, car...
Mon cher Ousmane
La France souffre
Et les puissants ricanent, méprisent, voyagent dans des Sommets de sottise
Ils sont malades et dangereux
La planète gémit
Et nous sommes la force et la santé
Envoie-moi ton esprit
Envoie-moi tes ancêtres
Envoie-moi tout ce que tu peux, envoie-moi le Komo
Notre esprit est en flammes
Et l'indignation et le scandale nous étouffent
Que Dieu ou qui que ce soit nous vienne en aide
Bien à toi