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Fabrice MAUCCI

Géographe, enseignant, ancien élu local rêvant de renouveler, d'unifier et promouvoir une vraie Gauche pour relever les défis démocratiques, économiques, sociaux, écologiques, éducatifs, culturels et technologiques, sans naïvetés ni renoncements.

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Billet de blog 22 décembre 2010

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Au bord du gouffre, que fait la gauche? (1/4 : ce monde dont nous ne voulons plus)

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La France vit mal, le monde multiplie les crises, l'Europe se trompe et pendant ce temps, ici comme ailleurs, la Gauche se perd.

Vingt-et-un an après la chute du mur de Berlin la démocratie n'a pas progressé d'un pouce. Dix-huit ans après le sommet de Rio, notre milieu de vie n'est toujours pas la priorité de nos dirigeants malgré les dégradations et les menaces. Neuf ans après les attentats du 11-septembre, le choc des civilisations s'insinue dans chacune de nos nations tel une prophétie auto-réalisatrice. Onze ans après Seattle et vingt-sept mois après la faillite de Lehman Brothers, l'humanité n'a pas amorcé la moindre correction d'un système économique devenu vicieux à l'extrême. Notre navire continue donc de dériver vers le pire à tous points de vue.

Dans ce monde où les richesses s'accumulent pour se concentrer aussitôt dans un nombre de mains ultra-restreint, où un milliard d'affamés sans eau potable ni électricité cohabitent avec deux milliards d'internautes dont la moitié en surpoids, les valeurs d'entraide, de solidarité, de développement partagé, d'émulation, de compréhension et de tolérance reculent face au dogme de la « compétition économique », à l'égoïsme, la méfiance et la haine.

A ceux que la révolte titille on explique désormais que les dettes publiques rendent tout progrès – au sens complet du terme – impossible et qu'il faut même admettre la régression, les agences de notation étant devenues le bras armé de grosses fortunes jamais rassasiées. A d'autres, il reste nécessaire de montrer des boucs émissaires, lesquels finissent effectivement par devenir menaçants, tout comme un service public qu'on dépouille finit toujours par devenir impopulaire donc « achevable ».

La diversion simpliste qui désigne de faux coupables de tous nos maux – l'euro en fait partie – est plus que jamais à la mode, confortée par une média-cratie dont les trois socles sont la « micro-information spectacle », l'abrutissement des masses et le renforcement de notre addiction consumériste. Le gain égoïste, la peur et le jeu (éliminatoire, c'est encore mieux) sont des valeurs phares. Les racismes, les fanatismes, les négationnismes ont le vent en poupe. La destruction lente mais programmée de l'école et de ses ambitions doit terminer le travail en évitant à l'avenir tout potentiel de raisonnement et de contestation.

Résumons donc : nos cerveaux sont lavés, nos portefeuilles essorés, nos biens communs sacrifiés, notre « vivre ensemble » délité faute de volonté d'accepter l'autre ou les règles en vigueur. Mais une minorité y gagne, de plus en plus arrogante, de plus en plus protégée. En France, en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne, elle est au pouvoir. En Espagne, en Grèce, au Portugal, aux Etats-Unis, elle lui dicte sa loi. Dans toutes ces démocraties, le peuple a tellement perdu sa boussole politique qu'il utilise son – modeste – pouvoir pour le confier à ses bourreaux, directement ou indirectement. Et la chute n'est peut-être pas finie.

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