Hasard de calendrier, j'ai rencontré l'un puis l'autre au cours de la même journée, dans des lieux différents. Le matin, j'étais assis en compagnie de Sylvie, à la terrasse d'un café italien du quartier deXing Fucun, ce qui signifie le Village du Bonheur ; l'après-midi, face à Zhongxian, dans le joyeux brouahaha du foyer de l'Opéra de Pékin. Ce soir-là, en rentrant chez moi, j'ai mesuré que ma perception de la scène littéraire contemporaine chinoise venait de se concrétiser, grâce à eux. C'est toujours ce qui arrive quand on rencontre un traducteur : de tous les acteurs de la chaîne du livre, c'est lui qui avance en éclaireur et revient vers vous en messager, il a vu ce qui était bon et ce qui ne l'était pas, il s'est colleté au texte et à la langue, et il a trouvé des solutions pour que le livre garde sa saveur initiale tout en devenant comestible dans la langue en traduction. Autrement, il n'y aurait pas de passerelle réfléxive et sensible entre les bassins linguistiques qui composent notre tour de Babel globale...
Les grandes masses, voilà exactement ce que ce genre d'entretiens aide à saisir pour commencer... Quand on demande à un Chinois d'évoquer pour vous l'immensité de la Chine, quelle que soit la position dans laquelle il se trouve à ce moment-là, il s'anime, fait de grands gestes, au point de lever un bras derrière lui en se tordant, de pointer l'index de l'autre main dans une direction opposée, tout en levant les yeux pour que vous situiez un troisième point. La plupart des Chinois que j'ai rencontrés depuis mon arrivée ont visité presque toute la Chine, à l'exception toujours de deux ou trois provinces qu'ils aimeraient découvrir avant de mourir. Ce jour-là, c'est au tour de Zhongxian de balayer l'air sous mes yeux :
- La Chine couvre près de 10 millions de kilomètres carrés. Par sa superficie, elle vient en troisième position, après la Russie et le Canada si l'on prend en compte les Grands lacs, et avant les Etats-Unis. Un terrien sur cinq parle chinois !
Un peu plus tard, il m'aidera aussi à évaluer la masse annuelle de la production éditoriale française, de son point de vue de lecteur chinois francophone :
- C'est beaucoup trop pour moi ! Alors je feuillette... Il me semble que les écrivains français ne pensent pas aux réactions des lecteurs. Si j'écris, je dois anticiper les difficultés de lecture éventuelles. Certains de vos écrivains savent encore raconter des histoires, mais très vite ils les torpillent et les déconstruisent, comme le font Jean-Philippe Toussaint ou Jean Echenoz. Ce que j'apprécie à l'occasion quand c'est fait avec talent.
Pour avoir lu avant moi le précieux Petit précis à l'usage de l'amateur de littérature chinoise contemporaine de Noël Dutrait, Sylvie me facilite la tâche. Elle dégage avec beaucoup d'assurance une vision d'ensemble, de laquelle se distingue un déroulement chronologique, des constantes et des variantes, des courants et des cas isolés. J'adore ces instants de la vie où une taxinomie nouvelle neuve surgit pour gouverner les choses. Soudain, prime l'impression qu'on reprend les choses en main, que la vie redevient tolérable, qu'on échappe au chaos, qu'on acquiert enfin un savoir essentiel :
- Lorsque je suis venue étudier le chinois à Beida, l'université de Pékin, entre 1980 et 1982, j'étais l'élève de François Cheng aux Langues O. A l'époque, une nouvelle scène était en train d'émerger, la "Littérature des cicatrices", dans le sillage de la Révolution culturelle. Cette littérature n'était pas très bonne dans l'ensemble, malgré quelques plumes de talent comme Wang Meng, le nouvelliste qui deviendra Ministre de la Culture par la suite, ou encore Feng Jicai et Zhang Kangkang, mais elle convenait au pouvoir en place. A mon retour en Chine en 1985, où je vis depuis, j'ai constaté que des axes de création avaient été lancés à partir de ce creuset initial, dont un grand nom qui domine aujourd'hui encore le roman chinois, Mo Yan. On pouvait repérer trois courants : l'un, avant-gardiste, sous l'influence du Nouveau Roman, avec Ge Fei, Han Shao Gong et Yu Hua ; l'autre, historique, avec Su Tong ; le dernier, moderniste, au sens où des romancières comme Liu Suola ou Xu Xing décrivaient le quotidien des citadins, dans une langue moins académique. J'en ajouterai un quatrième, Mo Yan représentant un courant à lui tout seul !
A cet instant, Sylvie s'interrompt : une explosion retentit, près de nous, sans qu'on puisse la localiser. Un pétard ? Un moteur ? Nos voisins de table s'agitent, un couple d'Européens qui s'expriment en allemand. Une petite fille s'élance en hurlant, sous l'effet de la peur, et s'écroule en larmes lorsque la porte de verre du magasin lui résiste, trop lourde pour elle, et lui interdit de rejoindre sa mère, à l'intérieur. Un autre voisin, danois celui-là, nous donne la clé :
- C'est votre briquet, à cause du soleil. Du temps que je fumais, la chose m'est arrivée, six fois !
Je me souviens de ma surprise en arrivant à Pékin où tout le monde fume encore, dans les cafés, les restaurants, les halls publics.
Sylvie reprend une gorgée de café latte avant d'allumer une cigarette, au feu de l'Allemande :
- En 1989, après la répression de Tian'anmen, tout s'est gelé, d'un coup. Il a fallu attendre 1992, avec la tournée dans le Sud de Deng Xiaoping, et l'accélération des réformes économiques, pour que les choses reprennent graduellement, après l'état de choc. Rien de neuf alors, seulement la reprise lente des courants précédents. La plupart des romanciers, qui sont de bons auteurs, peinent pourtant à développer une littérature originale. La société se transforme à toute allure autour d'eux, mais eux ne parviennent pas à dire à chaud ces mutations profondes. Ils racontent leur vie, urbaine et banale, dans laquelle il ne se passe pas grand-chose. Mo Yan est le seul à faire entendre une voix originale en prise directe avec son époque. Il publie alors Le pays de l'alcool que je n'ai malheureusement pas pu traduire. Ma fille avait deux ans à l'époque, et je ne me voyais pas m'attaquer à ce roman dans lequel des hommes d'affaires assaisonnent des bébés avant de les dévorer lors de banquets, dans une ville imaginaire... Le coup d'avant, j'avais quand même égorgé un cochon avec Mo Yan, dans Les treize pas paru au Seuil ! J'avais beaucoup ri et ça ne m'avait pas posé de problème... Ensuite, le vrai renouveau a eu lieu entre 1998 et 1999 avec l'avènement de la littérature des villes et l'apparition de deux phénomènes littéraires, Mian Mian et Wei Hui. Ce sont de véritables locomotives qui font beaucoup parler d'elles ici et retiennent l'attention des lecteurs étrangers.
Zhongxian est le contemporain de Dai Sidje, qu'il a traduit en chinois. Comme lui, il a vécu une adolescence à la campagne, près de Shanghai et loin des "nids à livres" (bibliothèques et librairies - il fit partie des jeunes instruits envoyés à la campagne sous la Révolution culturelle), à l'exception toutefois des classiques de Mao, Marx et Lénine. A l'époque, ce jeune quinqua qui parait frêle, a construit des polders, planté du blé, du coton, du colza, du riz, et une autre céréale dont le nom lui échappe en français. De ces années, il se remémore les lectures fondatrices : la poésie de Mao, dont il m'assure qu'elle est magnifique, conventionnelle mais magnifique (il ne sera pas le seul de mes interlocuteurs à l'affirmer, il est juste le premier d'entre eux), les grands romanciers russes, les écrivains français, loués par Marx et Engels, pour leur critique de la société capitaliste, Voltaire, Diderot, Lesage, Balzac et Hugo. Plus près de nous, Anatole France et Romain Rolland, dont le héros Jean-Christophe fut pour lui, dans les années soixante, un modèle et un frère. D'autres livres, sans qu'il se souvienne par quels subterfuges, passèrent entre ses mains, à une époque où les livres ne circulaient pas librement. Bons parents, les siens lui demandèrent seulement de ne pas prêter ces livres, qui avaient peut-être été volés - et sans doute été échangés sous le manteau. L'apprentissage de l'anglais, grâce aux programmes pédagogiques de la radio publique chinoise, compléta cette éducation en solitaire.
Depuis, les temps ont changé, sa ville natale, Shanghai, est devenue la plus grande ville de Chine, et lui, l'autodidacte, responsable d'une unité de recherche à l'Académie des sciences sociales : il a traduit Diderot, Nerval et Claudel, les romanciers du Nouveau Roman, ceux entrés plus récemment dans le catalogue des Editions de Minuit. Dans quelques mois devrait paraître sa traduction des Bienveillantes, dont il loue l'une des trames, l'aventure d'une famille allemande dans le tumulte de l'Histoire, mais pas l'autre, les portraits des dignitaires nazis. L'une de ses étudiantes soutiendra prochainement une thèse consacrée à trois traductions successives de Mme Bovary. Les questions de théorie de la traduction le passionnent, même s'il n'ignore pas qu'il oeuvre dans un monde de plus en plus global, de moins en moins littéraire :
- Je le vois bien, plus personne ne lit de romans dans le métro. Nous sommes entrés dans l'ère de la "littérature du texto"... Il suffit d'avoir un portable et d'écrire des textes-fleuve rien qu'avec deux doigts... Allez voir le site de Zhang Yueran et dites-moi ce que vous en pensez ! Ce qui emporte l'adhésion des lecteurs aujourd'hui, c'est un ouvrage comme Woolf Totem de Jiang Rong, qui invitent les Chinois à prendre exemple sur les loups.
Sur cet atlas des langues, les performances de la littérature française en traduction sont modestes en Chine, comme elles le sont aux Etats-Unis, où elles ne représentent que 3% des publications annuelles. Zhongxian dessine pour moi un état des lieux des flux entre le français et le chinois :
- Trois grandes maisons d'édition se partagent le marché du français : Yilin à Nankin, Yiwen à Shanghai et Waiguowen à Pékin. D'autres petites maisons prennent le relais comme dans les provinces de Canton ou du Hunan. Dans l'autre sens, en ce qui concerne les échanges entre éditeurs chinois et français, les transactions sont rarement directes, les romanciers chinois étant plus rapidement acquis sur le marché anglophone. Les Français ont tendance à venir en second, à limiter la prise de risque, à laisser les Anglais et les Américains aller au casse-pipe, à se décider enfin sur la base des dossiers de presse en anglais... Les échanges ont lieu principalement à l'occasion des salons du livre de Paris ou de Pékin, comme ce fut le cas en 2002, lorsque la Chine était l'invitée d'honneur, et comme ce sera le cas à Francfort en septembre.
Ces remarques complètent le tableau qu'avait brossé Sylvie le matin même, parfois pour en prendre le contre-pied :
- De nombreux éditeurs publient du chinois en France : l'Olivier, le Seuil, Picquier et l'Aube, pour qui je travaille, mais aussi Gallimard qui a une collection chinoise, Actes Sud qui fait un travail très riche, Flammarion, et surtout Bleu de Chine dont le catalogue est entièrement dédié à ça. Les tirages moyens avoisinent 3.000 exemplaires. Certains titres, très soutenus par la presse, ne se vendent pas, comme La forêt zèbre de Tian Yuan, que j'ai traduit et qui s'est vendu à 800 exemplaires... Seules Mian Mian et Wei Hui ont franchi le cap des 20.000 ventes. Sinon, la littérature chinoise ne fait pas de carton en France, aucun prix n'est encore venu la consacrer. L'effet du Salon du livre est retombé à Paris. Sur la scène internationale, depuis que je fais ce métier, la géographie des pôles de traduction s'est par ailleurs déplacée : dans les années 80, les grands traducteurs du chinois travaillaient aux Etats-Unis, au sein des presses universitaires ; aujourd'hui, ils exercent en Europe, avec une forte concentration en France, en Allemagne et en Italie. Plus rien ne se joue désormais aux Etats-Unis.
En présence d'un bon livre, elle sollicite son sixième sens et cherche à deviner quelle pourrait être la juste achimie entre un texte qui se distingue et un éditeur potentiel :
- Plus l'éditeur a une personnalité forte, des goûts arrêtés, un catalogue différent, plus vite je sens ce qui est pour lui ou pas. Je me trompe rarement. Cela arrive, je ne me décourage pas pour autant. Je reste avec le roman sur les bras et je guette l'opportunité suivante...
A ses yeux, la littérature chinoise est entrée depuis dix ans dans une autre phase :
- En un sens, on est passé à une littérature "normale". On constate le retour à l'individu, aux parcours personnels, avec des romans d'apprentissage et d'initiation. Il n'y a plus d'écoles ni de courants dominants, rien que des écrivains qui montent et sortent du lot, parmi les plus jeunes. On assiste ainsi à une explosion de talents divers et variés, bien plus foisonnants aussi qu'on le croit hâtivement.
Ce matin-là, le ciel est bleu, la température monte vite, le soleil tape. L'arbre au pied duquel nous avons trouvé refuge n'offre qu'une ombre relative. J'arrête de prendre des notes et déplace ma chaise légèrement, pour rester à l'abri. Je baisse le visage, la main en visière. Rien ne gêne Sylvie, qui rit beaucoup, ravie de parler de ce qu'elle aime le plus : les livres, la langue chinoise, son cadre de vie à Beijing, sa fille qui étudie en Allemagne.
Et la nouvelle scène, que pourrait-elle m'en apprendre ? Je rouvre mon cahier Moleskine, le seul qui ait échappé aux restrictions lors de mon embarquement à Roissy.
Elle enchaîne :
- Il y a des oeuvres qui comptent déjà, comme celles de Dai Lai ou Yan Lianke. Le premier met en scène des êtres qui, pris au piège de la société, aspirent à une liberté qui leur est interdite, en raison du poids des traditions et des nouvelles règles économiques qui condamnent au succès. Le second rapporte des retours au village d'origine, comme dans Le rêve au village des Ding, sur le Henan et la question du Sida, ou propose des fantaisies érotico-politiques, comme par exemple dans Servir le peuple. Deux romanciers m'importent aussi, que j'ai traduits, et qui ont en commun d'avoir une vie professionnelle distincte de leur activité d'écrivain. D'abord, Feng Tang qui a fait des études de médecine mais pratique des audits financiers à Hong Kong et à Pékin. Il a écrit une trilogie d'inspiration autobiographique tout à fait magistrale. Malheureusement, ce roman d'apprentissage n'a pas vraiment pris en France, comme si le lecteur tenait rigueur à l'écrivain de ne pas cultiver l'exotisme et de dépeindre des vies trop similaires à la sienne... Ensuite, Murong Xuecun qui a ouvert un bar et a écrit des romans très sombres, qui dénoncent la corruption morale dans la société moderne, comme dans Chengdu, oublie-moi. Phénomène à rappeler, ce romancier traduit par Claude Payen a d'abord écrit ses romans sous forme de feuilletons sur internet. Il a ainsi pu dialoguer avec ses lecteurs. Ses oeuvres ont été lues avant même de paraître en volumes papier ! On ne peut pas ne pas évoquer Yu Hua, dont j'aime surtout Le vendeur de sang, minimaliste et pudique, avant les romans dégoûlinants de bons sentiments...
Y aurait-il un écrivain qu'elle apprécie mais qui n'aurait pas encore été traduit en français ?
- Oui, Li Er, que je place haut. Cet excellent romancier est doué d'une plume qui s'adapte selon les sujets. Il a publié une sorte de roman policier à tendance historique, situé dans la Chine de l'Entre-deux-guerres mondiales ; une charge féroce aussi sur la vie politique locale, avec le portrait d'une femme maire de village qui ne sera pas réélue à la fin du roman, en dépit de ses vertus. Son mari est parti à la ville, elle a la charge de sa fille et de ses vieux parents, elle fait tout son possible pour ses administrés ; pourtant, elle est mise à l'écart, et les magouilles la cernent de toutes parts.
Quelles seraient les lignes de force de la nouvelle scène chinoise ?
- Capter la vérité d'une apparente contradiction... A priori, la société chinoise est millénaire et statique ; pourtant, c'est là que s'opère aujourd'hui le plus grand changement à l'intérieur de notre monde globalisé. D'un côté, on note un retour à certains aspects traditionnels, comme par exemple la réintroduction des anciennes fêtes féodales dans le calendrier ; de l'autre, des bouleversements sociétaux radicaux, sous la pression de l'ouverture économique. Les bons livres parviennent à traduire ça. L'internet permet aux auteurs de dialoguer directement avec leurs lecteurs, avant même que leurs ouvrages soient distribués. Deux romans, par exemple, Qiu comme l'automne et Une fille pour mes dix-huit ans, ont été accessibles d'abord en version téléchargeable. L'impact d'internet sur la reconnaissance des romanciers est colossal en Chine.
Plus tard, en fin d'après-midi, passant d'une vitrine à l'autre, dans le hall de l'Opéra de Pékin, aux côtés de Zhongxian qui m'explique les détails d'un costume ou évoque les subtilités d'interprétation d'acteurs célèbres en Chine, je réponds à ses questions sur le déclin de la présence française aux Etats-Unis, ou pour paraître moins sinistre, sur la réorganisation des études francophones sur les campus américains, tels que j'ai pu l'observer.
A mon tour, je l'interroge sur la place des idées et thèses françaises, tel qu'il voit les choses depuis Pékin :
- Aux yeux des Chinois, la France est un pays singulier, qui cultive sans relâche sa différence vis-à-vis de la superpuissance américaine. Les Français ont toujours un "oui mais..." à la bouche. Qu'on se rappelle de Gaulle et l'OTAN, Chirac et l'Irak. La Chine change très vite, la France beaucoup moins. Elle est de moins en moins puissante face aux toujours plus puissants. Sa langue, sa littérature, son cinéma, sa gastronomie même, marquent le pas face aux performances américaines. Sur ce point, la tradition culturelle française et la tradition culturelle chinoise se sentent menacées par l'hégémonie américaine. Cela dit, ce que j'apprécie en France, et qui n'a pas encore disparu, c'est la co-existence de toutes sortes de lecteurs.
Cette ultime remarque de Zhongxian, qui ouvre ma soirée, fait écho à une réflexion de Sylvie quelques heures auparavant :
- La Chine reste un mythe pour les Français. Elle est objet de fascination et source d'angoisse. En France, on parle souvent de la Chine à tort et à travers. Les Français sont attachés à cet exotisme : si la Chine devient trop proche, si elle commence à ressembler à l'Amérique, alors ils s'en écartent et détournent le regard. C'est ce qui est arrivé, je crois, aux romans de Feng Tang, qui décrivent une Chine moderne, sans exotisme, dont les Français ne veulent pas entendre parler.