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Billet de blog 5 juillet 2015

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Du temps où la croisade musulmane était dirigée par l’Etat Français.

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Le monde musulman tout entier se trouve aujourd’hui aux mains des  sectes religieuses organisées sous la forme de sociétés secrètes. Ce sont elles qui préparent un mouvement panislamique avec lequel l’Europe sera quelques jours aux prises. (1889)

Huit jours en Kabylie : à travers la Kabylie et les questions Kabyles, par François Charvériat, E. Plon, Nourrit et Cie, Paris, 1889.

Professeur à l’Ecole de Droit d’Alger, auteur d’un discours sur l’assimilation des indigènes dans l’Afrique romaine, François Charvériat, entreprit son onzième et dernier voyage en Kabylie en 1887. Huit jours en Kabylie recueillent des informations précieuses pour examiner certains problèmes liés au contexte politique de l’époque. Il meurt à 34 à Alger, emporté par la fièvre que ses travaux avaient peut-être déterminée.   

Il précise que : « Pour achever de réchauffer le zèle musulman, des pèlerinages à la Mecque furent organisés aux frais de l’Etat ». (p.223)

C’est le maréchal Bugeaud qui a bâti la mosquée actuelle de Dellys. (Beauvois, op. cit., p.104)

 « Comme ils (les kabyles) ne possédaient pas partout des mosquées, ils furent engagés à en bâtir dans les villages qui en manquaient et le gouvernement français en fit même construire quelques-unes à son compte, et notamment à Tizi-Ouzou, où il n’en existait pas. … (…) L’administration fut même invitée par le pouvoir central à rehausser par un éclat officiel les solennités de l’Islam.

 (…), les bureaux arabes, par une singulière aberration, travaillèrent avec ardeur contre les intérêts les plus clairs de la France. Par leur ordre, la Kabylie demeura rigoureusement fermée à toute influence non musulmane. Les écoles françaises furent sévèrement proscrites. Les Zaouias ; c’est-à-dire les écoles musulmanes furent, au contraire, favorisées, et l’enseignement du Coran reçut une nouvelle impulsion. Les Kabyles ne se conformaient pas à toutes les prescriptions de l’orthodoxie islamique, tout au moins s’octroyaient certaines tolérances.  (p. 222)

Plus loin, François Charvériat insiste sur la volonté de l’administration française d’islamiser et d’arabiser la population qualifiée d’indigène. Il reprend les propos de Emile Masqueray,  professeur d’histoire au lycée d’Alger, tirés d’une note sur les Aoulâd-Daoud du Mont Aurès écrite en 1879 :

  La conquête française modifia l’organisation berbère de l’Aurès tout entier par secousses et sans règles fixes… On désira donner une loi aux Aurasiens et la loi qu’on choisit fut précisément la loi musulmane dont ils s’étaient défaits ; c’est bien nous, en effet, qui leur avons imposé des gâdis en 1866. Quand on voulut se mettre en relations suivies avec eux, on ne leur parla que la langue religieuse du Qor’an, au lieu de leur parler leur langue indigène (…) il ne serait pas excessif de dire que nous avons islamisé l’Aurès. (…) Passionnés d’autonomie, ils n’avaient jusqu’ici reconnu aucun chef : ils se trouvent maintenant groupés autour de chefs religieux.

Les habitants de l’Aurès dans la province de Constantine, berbères comme les Kabyles, ont également été arabisés par l’administration française précise François Charvériat.

Dans cette absence de cohérence et pour faciliter le ressentiment, la justice criminelle, quant à elle, était rendue aux algériens par des français comme elle l’était aux vilains par des seigneurs, et les impôts sur les terres algériennes nobles et roturières, prélevés que sur les musulmans.

La terminologie arabe, l'achour et la diffa, semblait arranger les affaires financières de l'Etat.L'achour étant la dime et la diffa, l'obligation de nourrir et de loger les agents  en tournée.

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