Ce billet m'a été inspiré au départ par deux commentaires d'Oliv 92, sur la fracture élitiste, que je n'arrive plus à retrouver dans les nombreux billets consacrés à la nouvelle affaire Dieudonné.
J'avais aussi lu de brefs commentaires de Christian Paultre sur le fait que certains de ces billets se plaçaient dans le registre de l'émotion.
Mon écriture a été déclenchée suite à un échange et une réflexion de Rasta dans le fil de l'article de Laurent Mauduit :
http://www.mediapart.fr/journal/france/301213/hollande-soutient-valls-dans-l-affaire-dieudonne
Un commentateur a d'abord posté en lien un édito de l'Express :
Puis Rasta analyse ainsi le discours de Barbier :
"L'éditorialiste en appelle à une "volonté d'hygiène" de la part des loueurs de salle. Il souhaite également promouvoir une étude de texte des interventions de l'humoriste afin que les spectateurs en concluent que "Dieudonné (est) néfaste, nauséabond, malfaisant".
Une étude du champ lexical utilisé par les "grandes plumes" de la presse n'aurait pas de mal à montrer les similarités entre leurs mots et ceux utilisés par la tradition d'extrême-droite française."
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Mon commentaire a été le suivant :
31/12/2013, 11:53 | Par Fantie B. en réponse au commentaire de rasta le 31/12/2013 à 11:43
Tout à fait d'accord. En effet la logique de dénonciation employé par certains est commune avec certains extrémismes : il s'agit de susciter l'émotion primaire et non la réflexion. Cette logique étant aussi sous-tendue à mon avis par un fantasme d'éradication possible des réflexes racistes dans l'humanité.
Un autre champ lexical utilisé par certains dénonciateurs (ou les mêmes) est celui de la crétinerie, bêtise et autre QI dde faible niveau. Ici, comme l'a fait remarquer oliv92 quelque part, en s'appuyant sur les analyses d'Emmanuel Todd, cette stratégie de dénonciation vient renforcer la fracture sociale contemporaine entre les "élites cultivées" et le "bas peuple".
Comme je fais partie de ceux qui pensent que ces deux stratégies ont révélé depuis belle lurette leur contre productivité pour atteindre l'objectif de faire diminuer le racisme et l'antisémitisme, je suis sans nulle doute classée dans une autre catégorie créée par ces dénonciateurs qui se décernent des brevets de vertu : celle des idiots utiles.
Il n'empêche : croyant beaucoup à l'importance du champ lexical comme révélateur des stratégies inconscientes, je persiste, et j'écris même ce commentaire volontairement polémique.
Contre tous les totalitarismes, même déguisés en vertu guidant le peuple.
Tant qu'à faire, je compléterai plus tard ce billet en posant quelques liens vers des billets que j'estime réflexifs et où je me suis déjà exprimée sur ce que je pense de Dieudonné, de la quenelle, de l'appel à la loi et de l'appel à l'interdiction.
Précision au cas où : ce qui m'intéresse ici ce n'est pas de décerner de bonset mauvais points, mais de réflechir collectivement aux stratégies de luttes contre le racisme, l'antisémitisme (et pourquoi pas contre "le système" qui pour moi est capitaliste...)