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Billet de blog 3 mai 2014

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Une drôle de chronique de Danièle Sallenave

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le bruit a couru et continu de courir malgré les démentis que la nouvelle ministre de l'écologie avait dicté quelques éléments de bonne conduite aux seins de son ministère : ne pas fumer dans la cour, ne pas faire de bruit dans les couloirs et éviter les décolletés trop généreux...

En écoutant cette chronique matutinale de Danièle Sallenave dans un demi-sommeil, j'ai été pris de vertige en imaginant des seins chahutant dans les couloirs ou fumant dans la cour et - pourquoi pas ? - en cachette dans les toilettes du ministère de l'écologie.

Comme je me lève tôt mais que je me réveille tard, j'ai fini par comprendre qu'il fallait entendre au sein de son ministère et pas aux seins comme l'atteste la version écrite de la chronique :

Habituellement, l'annonce des Idées claires de Danièle Sallenave de l'Académie française par Marc Voinchet me fait sourire car elle me ramène systématiquement au bon mot de Pierre Desproges qui dans l'une de ses chroniques au Tribunal des flagrants délires distinguait la Coupole du Louvre en précisant « c'est là qu'a des mies, et c'est là qu'a des croûtes ! ».

Danièle Sallenave de l'Académie m'a donc bien fait rire, non pas à ses dépens mais à son insu. Il suffit d'écouter la chronique pour s'apercevoir qu'elle ne s'est pas rendue compte de l'ambiguïté et de la polysémie induites par l'oralité de son propos. Un peu comme si la langue, qu'elle maîtrise en virtuose, n'était plus un moyen de communication. La langue pour elle-même donc.

J'en étais là de mes méditations réflexives quand j'ai fait le rapprochement avec Sauvons les lettres. Contrairement à ce qui est suggéré par cette dénomination, cette association n'avait pas pour objet de fédérer des facteurs et d'organiser leur résistance contre le développement des boîtes mail, la disparition subséquente du courrier et  l' obsolescence programmée de l'expression passer comme une lettre à la Poste. Il s'agissait en fait d'une association de professeurs rassemblés dans  l'objetif  de sauver les lettres, donc la langue.  Sauvons les lettres, cette dénomination n'avait pas laissé de me surprendre dans la mesure où je m'étais imaginé que l'on était en droit d'attendre d'une association d'enseignants qu'elle en appelle à sauver les élèves. Toujours est-il que je me suis aventuré à taper Danièle Sallenave/Sauvons les lettres dans un diabolique moteur de recherche et que je suis tombé là-dessus :

Quelle surprise ! La langue pour elle-même...

Pour revenir au sujet, c'est-à-dire la lutte contre les addictions au ministère de l'écologie et ailleurs, puisque c'est quand même de cela que nous parlons, je ne résiste pas à vous renvoyer au témoignage d'un autre virtuose de la langue française :

"Après d'inombrables tentatives avortées, j'ai enfin réussi à arrêter et à triompher de mon addiction. Grâce à cet ingénieux succédané qui facilite le sevrage sans rompre avec la vieille habitude, je ne baise plus, je baisote".

                                                                                                                                                                                                       Eric Chevillard

On peut lire son célèbre blog ici : http://l-autofictif.over-blog.com/article-2232-123331827.html

et écouter Danièle Sallenave là : http://www.franceculture.fr/emission-les-idees-claires-de-daniele-sallenave-segolene-et-les-decolletes-2014-05-02

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