Faris Lounis (avatar)

Faris Lounis

Journaliste indépendant

Abonné·e de Mediapart

77 Billets

0 Édition

Billet de blog 30 mars 2025

Faris Lounis (avatar)

Faris Lounis

Journaliste indépendant

Abonné·e de Mediapart

« Je suis ma liberté » de Nasser Abu Srour : penser la prison en contexte colonial

Une note de lecture publiée dans « Le Monde diplomatique » du mois d'avril 2025

Faris Lounis (avatar)

Faris Lounis

Journaliste indépendant

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’art de symboliser et de parler au mur omniscient de la colonisation, de neutraliser la froideur et le cynisme de son béton armé. Une langue nouvelle, libre et ironique, un anticolonialisme novateur en langue arabe qui défait de stériles et rétrogrades mythologies nationales. Un certain art de dire une vie de résistance contre la déshumanisation. Le mur colonial devient même la voix témoignant de l’arbitraire. Arrêté en 1993 et condamné à la prison à vie pour complicité présumée dans l’assassinat d’un officier de renseignement israélien, l’écrivain palestinien Nasser Abu Srour (56 ans) retrace son expérience carcérale dans une confession parsemée d’éclats poétiques et philosophiques. « J’ai commencé très tôt à courtiser ce mur. Tout au long de mon incarcération, dans des espaces en perpétuel mouvement, comme s’ils craignaient de s’évaporer s’ils s’arrêtaient de tournoyer, le mur est resté mon unique point fixe. » Séances de torture, révoltes, désillusions amoureuses et foi en la littérature, ce récit, traduit de l’arabe par Stéphanie Dujols, affirme la dignité d’une nation occupée qui marche vers sa libération.

Faris LOUNIS

Le Monde diplomatique, avril 2025

Je suis ma liberté

Nasser Abu Srour

Gallimard, Paris, 2025, 304 pages, 22,50 euros.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.