LÉGISLATIVES CONGOLAISES : DU COUBERTINISME ÉLECTORAL À LA MÉDIOCRITÉ ET LA PERVERSION EXHIBÉES !
Des précédentes législatives congolaises de l’été 2017, nous avions consacré une réflexion intitulée : " Congo : au paroxysme du coubertinisme électoral " https://blogs.mediapart.fr/felix-bankounda-mpele/blog/170917/congo-au-paroxysme-du-coubertinisme-electoral
Cela, par le biais d’un cocktail de stratagèmes, rivalisant entre eux d’obscénité, mis en place par le pouvoir despotique pour se pérenniser au pouvoir. Ces stratagèmes, autour d’une dizaine, vont de l’apartheid territorial et ethnique à l’ineptocratie, en passant par une assiette électorale élastique, le décompte électoral monopolisé, le cens électoral, l’abstention exploitée, la corruption ouverte à souhait et quasi officialisée, l’entretien des dynasties autocratiques, une opposition choisie voire créée de toutes pièces et donc entretenue, la Commission électorale dite indépendante et la juridiction constitutionnelle, authentiques ‘garçons de course’ du pouvoir comme elles l’ont déjà brillamment démontré lors des présidentielles de 2016 et 2021 notamment, mais aussi lors du changement de la Constitution en automne 2015 où, pour sauver le soldat Sassou Nguesso, ladite juridiction constitutionnelle était allée jusqu’à se faire euthanasier ! Étranglant au passage le semblant de droit constitutionnel qui y restait !
https://blogs.mediapart.fr/felix-bankounda-mpele/blog/170920/comment-des-juristes-ont-etrangle-le-droit-constitutionnel-au-congo
Autant de mécanismes ici rappelés, qui expliquent pourquoi, depuis quatre présidentielles et quatre législatives, Sassou Nguesso, réinstallé criminellement au pouvoir par des forces armées et financières étrangères sous l’instigation de la France de Jacques Chirac en octobre 1997, est toujours ‘élu’ au premier tour, ainsi que son éternelle ‘chambre introuvable’. Surtout, notera t-on, avec ce suffrage restreint sous la forme du suffrage censitaire, c'est-à-dire financier, 97% des Congolais sont clairement exclus de la députation, les frais de participation ayant été multipliés par quinze, passant de 100 000 fcfa (soit 154 euros) à 1,5 millions de fcfa (soit 2.250 euros). Tandis que la fonction présidentielle, elle, n'est plus à la portée que de moins de 1% des Congolais, avec l'exigence, entre autres, de 25 millions de fcfa (soit 38.000 euros) comme condition de participation, dans un pays où l'écrasante majorité de la population a été volontairement appauvrie et...tire le diable par la queue! Ainsi procédèrent les révolutionnaires français au lendemain de 1789, pour écarter délibérément les pauvres du système électoral, ainsi le pouvoir despotique congolais a décidé de disqualifier désormais le commun des Congolais de la députation et de la fonction présidentielle.
S’explique ainsi la longévité au pouvoir de Sassou Nguesso, qui va tout de même, tout compte fait, vers ses quarante ans d’exercice du pouvoir, ponctués de temps en temps de séquences de crimes massifs, de la corruption et du pillage dégoulinants.
À moins d’une semaine, le 10 juillet précisément, date des prochaines législatives, le constat est clair a priori : outre le maintien de ces techniques du coubertinisme électoral évidemment, l’on s’enfonce un peu plus dans la médiocrité et les perversions politiques exhibées.
C’est de cela dont il est fait état dans cette interview.