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Felix Bankounda Mpele

Enseignant-Chercheur, Juriste et Politologue, consultant, Membre de l'Association Française de Droit Constitutionnel, Membre-Expert de l'Institut International de Droit d'Expression et d'Inspiration Françaises (1997-2024)

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Billet de blog 21 mai 2021

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CONGO, GOUVERNEMENT MAKOSSO : TEL SYSTÈME POLITIQUE TEL GOUVERNEMENT !

Cinquante jours après sa dernière mise en scène électorale qui l'a consacrée président de la République, Sassou Nguesso a nommé son nouveau Premier ministre le 12 mai, un ancien membre du gouvernement depuis dix ans, dont le profil interroge, intrigue même, face au contexte socio-politique et économique foncièrement préoccupant...

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QU'EST CE QUE LES CONGOLAIS PEUVENT-ILS ATTENDRE DU GOUVERNEMENT MAKOSSO? © Christian Perrin

Désarçonnante a priori, la nomination de l'ex-Ministre de la Jeunesse et de l'Instruction Civique (de 2011 à 2016), de l'Enseignement primaire et Secondaire (2016-2021), Anatole Collinet Makosso, comme Premier Ministre, le mercredi 12 mai, soit exactement cinquante jours après la nouvelle auto-validation de Sassou Nguesso comme président de la République confirmée par sa Cour constitutionnelle, assortie par la formation du gouvernement quelques soixante-douze heures après, est a posteriori conforme aux logiques de fonctionnement du système politique congolais.

On y trouve, y détecte en effet, les différentes pathologies qui caractérisent le pouvoir très personnalisé et familial de Monsieur Sassou Nguesso dans lequel les intérêts, préoccupations et ambitions de ladite famille sont très largement au-dessus des problèmes quotidiens des citoyens, mais aussi des enjeux et urgences du moment : une situation économique et financière très fortement détériorée ; un ancien ministre du gouvernement depuis dix ans dont le label connu de tous est d'être un proche, un fidèle, un inconditionnel et docile de la famille plume à l'appui, au bilan jamais effectué mais en tout état de cause manifestement médiocre, qui remplace à la primature un ancien économiste qui cinq ans durant n'a pas réussi à renouer le pays avec la communauté financière internationale ; des porteurs de clinquantes et lourdes casseroles de notoriété publique maintenus ou hissés au gouvernement ; le fils providentiel du despote qui collectionne les enquêtes et procès au niveau international et qui fait une entrée fracassante au gouvernement sous un 'maroquin' à intitulé déroutant ; un gouvernement par ailleurs pléthorique qui, composé et arrêté le15 mai  jour de son annonce à trente-six membres, passe deux jours après par additif à trente-sept (Ministre du Contrôle d'État et de lutte contre les anti-valeurs, pour convaincre la Communauté financière internationale, semble-t-il!), puis à trente-huit deux jours après encore; une guerre de succession en sourdine dont la nomination du 'fils prodige' au gouvernement sonne le gong !

Bref, c'est de cette séquence politique des nominations, qui se résume simplement en ce qu'elle est, tout compte fait, fille ou symptôme du système politique institué par Sassou Nguesso depuis son retour sauvage au pouvoir, aux antipodes de la République comme formellement proclamée, que nous avons essayé d'ausculter, de rendre compte au cours de cette interview….

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