Sommet Afrique-France, sommet Chino-africain, sommet Turquie-Afrique, Sommet pour la Démocratie et, bientôt encore, sommet Russie-Afrique ! Indiscutablement, c'est la saison des sommets, avec souvent l'Afrique, pourtant continent ou kyrielle d'États, mais reçue cependant extérieurement et apparemment comme un État, sans que cela ne lui profite vraiment ! C'est suffisamment curieux, pour ne pas dire intriguant, pour se demander pourquoi cette confusion entre États et État, cette immobilité de ses dirigeants face à cette confusion , cet apparent engouement des puissances extérieures pour le vieux continent dit le plus gâté par la nature, tout en demeurant le plus pauvre du monde, sur les contradictions, archaïsmes et convoitises qui rongent ledit continent. Il semble que l'une des raisons, et pas des moindres, qui justifie ce marasme des États africains dans les relations internationales, réside en ce qu'étant à la tête des États fragiles et, pas souvent légitimement installés, nombreux des dirigeants africains recherchent dans ces rencontres et sommets, moins les solutions d'amélioration des conditions de vie de leurs concitoyens que les soutiens pour l'enracinement de leur pouvoir. Une situation bien rodée à la bonne période de la Guerre Froide, et qui semble reprendre du poil de la bête depuis quelques années. Cela expliquerait, du côté africain, cet engouement des dirigeants pour les sommets. Les puissances étrangères ont besoin de l'Afrique pour des raisons à la fois économiques, géopolitiques et géostratégiques tandis que les dirigeants africains, eux, ont essentiellement besoin des parrains internationaux ! Avec le risque de rebooster la Guerre Froide, même sans idéologie consistante.
C'est autour de ces contradictions que porte cette interview, à travers le thème "L'Afrique face aux nouveaux enjeux géopolitiques et géostratégiques", et qui, sans évidemment prétendre épuiser le sujet, loin de là, essaie de donner, d'ouvrir les pistes pour comprendre les enjeux qui se déroulent présentement au Berceau de L'humanité, sur les incroyables contradictions et incohérences politiques, sur les possibles perspectives politiques...
N. B. Interview datée du vendredi 10 décembre