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Felix Bankounda Mpele

Enseignant-Chercheur, Juriste et Politologue, consultant, Membre de l'Association Française de Droit Constitutionnel, Membre-Expert de l'Institut International de Droit d'Expression et d'Inspiration Françaises (1997-2024)

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Billet de blog 29 juillet 2023

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ÉCHO AU CANADA DE LA CONFERENCE DE PRESSE DE BRAZZAVILLE / RÉACTION M. FONTECILLA

La réalité de la gouvernance économique et financière au Congo détonne, étonne et déroute. M. Fontecilla, Député à l'Assemblée nationale du Québec, Porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de solidarité sociale et d'action communautaire est bouleversé de savoir que les fonctionnaires congolais ne sont pas payés depuis des mois. Le pays est pourtant très riche.

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https://www.youtube.com/watch?v=4DGdVAqGxkY&t=3939s

MONSIEUR ANDRÉS FONTECILLA, DÉPUTÉ DE LAURIER DORION

ÉCHO AU CANADA DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE, ORGANISEE LE 20 MAI 2023 À BRAZZAVILLE

PAR TROIS LEADERS POLITIQUES ET AGISSANT EN TANT QUE CITOYENS CONGOLAIS

Notre Invité Prestige et la légitimité de son intervention

Monsieur Andrés Fontecilla est député de l’Assemblée nationale du Québec depuis 2018. Il est Porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière (1) de logement et d’habitation, (2) de lutte contre le racisme, (3) de sécurité publique et (4) de solidarité sociale et d’action communautaire. Il fut, en 1994 et 1995, observateur international des Droits de la personne en Haïti pour le compte des Nations-Unies.

M. Fontecilla remercie les organisateurs et organisatrices de cette conférence de l’avoir invité et souligne, d’emblée, le caractère «essentiel de l’activité en termes de justice sociale pour le peuple du Congo-Brazzaville qui vit des situations difficiles et des conditions démocratiques loin d’être parfaites.» Bien qu’il ne connaisse pas, de façon très approfondie, le pays, il nomme : «Je crois savoir qu’il y aurait beaucoup à faire pour permettre au peuple du Congo-Brazzaville de mieux pouvoir s’exprimer et on l’a bien entendu à travers la présentation de M. Goma et d’autres personnes ici. Et il me semble que l’une des conditions fondamentales pour empêcher la corruption c’est tout d’abord la capacité de l’exercice des libertés démocratiques.»

Ayant pris connaissance du communiqué de presse diffusé préalablement à la tenue de l’activité et s’être informé sur la situation qui prévaut en ce moment au Congo-Brazzaville, M. Fontecilla clarifie le cadre et le contexte de son intervention en stipulant que «tout d’abord, ça ne m’appartient pas, à moi, de dire au Peuple du Congo-Brazzaville comment faire et quelle direction doit-il prendre. Mais tout ce que j’entends ici me parait tout à fait légitime. C’est un appel à la justice sociale, c’est un appel à la transparence des institutions étatiques du Congo-Brazzaville ; appel qui doit être entendu par les hautes sphères et en particulier le gouvernement mais aussi les différentes institutions existant au Congo-Brazzaville.» M. Fontecilla reconnait clairement et nous le citons : «Pour moi la question fondamentale, vous l’avez posée il y a quelques minutes, c’est comment il peut se faire que dans un pays aussi riche que le Congo-Brazzaville, qu’il soit en même temps aussi pauvre ?» C’est bien la question à mille milliards de dollars canadiens on pourrait s’en convenir.

Une classe politique parasite qui vit au crochet de la richesse qu’elle ne produit pas.

Fier de ses origines chiliennes en Amérique latine, M. Fontecilla reconnait du moins que «la malédiction de nos différents pays ce non pas notre pauvreté, mais plutôt notre richesse. Une richesse à laquelle nous avons toujours contribué à produire et surtout une richesse que nous avons contribué à exporter soit à travers des méthodes classiques du colonialisme, soit à partir d’une classe politique parasite. Je vais [bien] le dire, une classe politique parasite qui vit au crochet de la richesse qu’elle ne produit pas mais ne fait que l’intermédiaire de là où cette richesse est produite par nos peuples et le système économique international. Et, en passant, on se met une bonne partie dans nos poches.»

Votre démarche aujourd’hui est particulièrement justifiée de faire des enquêtes…

Monsieur le Député Andrés Fontecilla a pris la hauteur de l’implication, dans une certaine mesure, de son pays le Canada dans sa participation à cette criminalité économique et financière en reconnaissant que «j’ai eu l’occasion de dire que le Canada et aussi le Québec, la métropole du Québec en particulier Montréal sont aussi concernés par ces allégations de corruption venant des personnes très proches du pouvoir à Brazzaville ; des personnes qui viennent en particulier faire des acquisitions immobilières très, très importantes avec de l’argent dont on ignore la provenance.» M. Fontecilla souligne : «… Je crois que votre démarche aujourd’hui est particulièrement justifiée de faire des enquêtes afin de savoir où s’en va l’argent [issu] des richesses naturelles du Congo-Brazzaville.» Le Député à l’Assemblée nationale du Québec renchérit en disant qu’«on le sait, on l’a lu, il y a des enquêtes journalistiques qui mettent en lumière des affaires de corruption, des détournements de fonds publics et tout cela au détriment des conditions de vie des populations locales. Une petite minorité de gens s’enrichit en haut pendant qu’une très grande majorité de la population vit dans des conditions misérables en bas.»

Si un fonctionnaire n’est pas payé, la corruption au sommet traverse tous les échelons de l’État

Vient ensuite, certainement, la chose la plus troublante et la plus absurde que M. Fontecilla n’ait jamais entendu de son existence en s’étonnant que «J’ai entendu aujourd’hui quelque chose qui me parait absolument extraordinaire ! Comment ça se fait que les fonctionnaires ne soient pas payés depuis des mois ?» Et de continuer dans une analyse logique et, naturellement, pertinente quand M. le Député dit la conséquence d’une telle situation en soulignant que «si un fonctionnaire n’est pas payé, ce qui se fait c’est de transmettre cette corruption qui se passe tout en haut en créant les conditions pour qu’elle, [ladite corruption], traverse tous les échelons de l’État parce que ce fonctionnaire-là doit vivre et la corruption devient un moyen de subsistance.» Il y a donc dans la pensée de M. Fontecilla un élément capital qui est mis en jeu et qui concerne particulièrement les institutions du Congo-Brazzaville, la population du Congo-Brazzaville et qu’au fond, dit-il «ça concerne aussi toute l’aide internationale au développement.» Les bailleurs de fonds, renchérit-il, devant une situation de corruption sont beaucoup plus réticents à donner des fonds pour [cette aide au] développement.

D’autre part, continue M. Fontecilla, «les populations locales voient cette situation-là avec beaucoup de cynisme. Cela alimente [par conséquent] le cynisme d’État et délégitimise la classe politique ainsi que les institutions et, à terme, cette perte de légitimité des institutions d’un pays peut conduire à d’importants troubles sociaux.»

La légitimité d’une demande d’enquêtes comme exigence fondamentale

Il apparait donc pour M. le Député de l’Assemblée nationale du Québec au Canada «que la demande de ces enquêtes soit, au fond, une demande légitime, une demande de transparence pour que, en tant que ressortissants ou citoyens du Congo-Brazzaville, tout le Peuple ait le droit de savoir où va la richesse, Votre richesse nationale. Vous avez le droit d’exiger soit les enquêtes, soit au fond davantage de transparence pour voir où va cet argent-là. Cela me parait une exigence fondamentale.

Prenant en compte sa propre exigence morale de ne pouvoir s’ingérer dans les affaires politiques de pays tiers, M. Fontecilla attire de nouveau l’attention de l’auditoire et/ou du lecteur en stipulant qu’«une fois de plus, il ne m’appartient pas de vous dire comment mener les affaires, Vos affaires au Congo-Brazzaville. Mais je salue l’existence d’une Diaspora forte, vivante, dynamique qui s’intéresse toujours à son pays d’origine et qui est en mesure d’exercer une certaine influence pour que les choses aillent mieux.»

Davantage de transparence, je vous appuie dans cette quête de justice et me déclare solidaire

Donc, pour M. Fontecilla, «davantage de transparence et je vous appuie dans cette quête de justice, dans cette quête à consolider vos institutions démocratiques en vue d’être plus transparent et je peux vous rassurer qu’ici au Québec, il y a un grand nombre de personnes dont les politiciens comme moi qui suivent attentivement la situation au Congo-Brazzaville. [Se faisant], nous nous attendons à ce qu’il y ait des actions afin d’approfondir la transparence et entamer les enquêtes et s’il y a des coupables, les punir pour faire en sorte que l’argent du Congo-Brazzaville aille là où il doit aller c’est-à-dire au développement du pays, à soulager la pauvreté et la population du Congo-Brazzaville. Nous vous suivons très attentivement et me déclare solidaire avec votre démarche afin d’obtenir justice. Je vous remercie.» 

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