Si la victoire du non au référendum de dimanche soir prochain en Grèce reste possible, elle n’en est pas moins très peu probable.
Il est effectivement très difficile pour un citoyen de voter sereinement quand une des parties prenantes lui braque un révolver sur la tempe pour l’intimider.
Et, depuis l’annonce du référendum par Alexis Tsipras, les intimidations de l’UE envers les tenants du non relèvent carrément de la marche d’une panzer division dans un magasin de porcelaine.
De la coupure des liquidités, aux menaces (illégales) de sortie de l’Euro, en passant par le matraquage médiatique, et le relai du patronat grec qui menace de ne plus payer personne si le non l’emporte, le combat de Syrisa est non seulement inégal mais complètement disproportionné.
Dans ces conditions l’alternative proposée au Grec n’est plus de choisir entre une austérité infinie et l’espoir d’une reprise en main de son destin, mais entre l’austérité infinie ou la mort immédiate.
Personnellement, bien que convaincu du caractère scélérat, voire mafieux, de l’union européenne, en tant que « chef » de famille (bon en vrai ce n’est pas moi le chef), je ne suis pas sûr à 100% qu’au moment de glisser mon bulletin dans l’urne, mon bras ne tremblerait pas.
Et je doute très fortement que devant cette pression gigantesque infligée par les nouveaux collabos de la finance, le peuple grec soit en mesure de voter non dimanche.
Pour autant, une fois le oui acquis, le combat ne sera pas terminé.
J’ai du mal à appréhender les événements qui suivront le probable oui du peuple grec. On assistera vraisemblablement à la jubilation morbide des fonctionnaires de l’info éditocratique, devant l’humiliation d’un Tsipras obligé de signer tel quel l’accord scélérat concocté par l’Eurogroupe, et cela marquera certainement une période de normalisation austéritaire et ultralibérale pour tous les pays d’Europe qui ont eu le malheur de tomber dans le piège de l’Euro.
Mais que le résultat du référendum soit oui ou non, les choses ont d’ores et déjà changé. Les masques sont tombés et l’UE apparaît pour ce qu’elle est : une sorte de dictature financière et totalisante qui n’a plus rien à voir avec la démocratie.
De là il y aura vraisemblablement deux alternatives d’évolution : soit un effondrement de l’intérieur d’une entité sans cohérence et sans projet, soit une transformation de l’UE en dictature réelle.
Dans les deux cas de figure le peuple aura son rôle à jouer. Et l’expérience grecque nous démontre par l’absurde que le chemin vers la fin du cauchemar européiste (terme péjoratif différent de européen), ne passera plus par les partis standards qui prônent l’adaptation et la transformation de l’intérieur d’un modèle européen totalement verrouillé, mais bien par ceux qui prônent sa destruction puis sa reconstruction sur des bases saines et démocratiques.
Dessin Sam