Ils ont soutenu toutes les guerres illégales et meurtrières occidentales de ces dernières décennies,
Ils ont fermé les yeux sur les centaines de milliers, voire les millions, de morts que leurs croisades « démocratiques » ont causés au moyen orient.
Ils ont applaudi au « droit d’ingérence humanitaire » qui, de la Bosnie à la Lybie en passant par l’Irak leur a permis de se passer simplement de toutes légitimité pour attaquer des pays souverains.
Ils ont estimé que tuer des milliers d’enfants des suites d’un embargo « en valait la peine ».
Ils ont nié complaisamment les tentatives de déstabilisation des gouvernements menés par l’occident.
Ils ont ignoré les innombrables crimes de guerre commis en Irak et en Afghanistan par les tirs de drones étasuniens.
Ils regardent ailleurs quand des lanceurs d’alerte comme Julian Assange sont emprisonnés ou quand perdure le camp de concentration de Guantanamo.
Il leur pousse des ailes humanitaires sans précédent pour les réfugiés Ukrainiens alors qu’ils acceptent sans ciller depuis des années les noyades d’immigrés syriens, libyens, irakiens en méditerranée qui, eux aussi, fuient les guerres que nous avons-nous même contribué à déclencher.
Ils reçoivent dans leur mairie ces mêmes réfugiés ukrainiens tandis qu’à deux rues de là ils interdisent de donner de la nourriture aux autres réfugiés, « qui ne sont pas comme nous ».
Ils appellent à la guerre, au combat, à la résistance, mais quand quelqu’un leur propose de rejoindre les rangs des combattant ukrainiens, ils rétorquent, toute honte bue, que chacun doit rester à sa place, et que la leur est derrière un clavier.
Et pourtant…
… Et pourtant ils se répandent comme des nuées malfaisantes sur les plateaux de télé et dans les radios pour nous sommer de faire bloc derrière eux dans leur dénonciation du camp « du mal et de la folie », et en appeler à « l’humanité ».
Ils nous exhortent à adopter intégralement leur grille de lecture du conflit Russo/Ukrainien en cours, nous menaçant d’excommunication démocratique si, par malheur, nous osions en remettre en question ne serait-ce qu’une virgule.
Ils vont jusqu’à classer dans le clan du complotisme toute réserve émise sur la parole mainstream diffusée en boucles sur les ondes. Emettez la simple hypothèse (pourtant documentée) que nous, occidentaux, avons une responsabilité non négligeable dans ce qui advient, et vous voilà officiellement catalogué comme poutinolâtre et soutien de la dictature russe.
Ils sont philosophes de plateaux (parfois ridicules et à chemise blanche largement ouverte sur le torse), journalistes, hommes et femme politiques (maire d’une grande capitale par exemple), universitaires, simples quidams jetant leurs haines sur les réseaux sociaux. Et tous sont unanimes : Nous (occidentaux) sommes le bien alors que le reste du monde est le mal. Bref, jamais on ne vit si grands défenseurs des droits humains avec tant de sang (par association, quoi que…) sur les mains et tant d’infâmie sur la conscience, et pourtant ils sont là, à nous haranguer et nous donner des leçons de morale.
Dès lors défendre la cause ukrainienne sans se compromettre avec cette engeance malfaisante devient un véritable parcours du combattant qui revient à se désolidariser des uns tout en restant solidaires des autres. Oui, l’acte de Poutine est une folie (ce qui n’implique pas nécessairement que lui le soit). Oui le peuple ukrainien doit être défendu par tous les moyens possibles de la part de l’occident (sauf militaires à moins de viser l’apocalypse nucléaire), et non il ne peut y avoir d’excuse à cette violation de toutes les règles de droit et d’humanité. Pourtant, comprendre l'essence d'un problème n'est ni le légitimer ni le justifier et constitue bien au contraire un début de solution. Et n'en déplaise à nos "résistants" en carton, il se trouve que la responsabilité de nos pays est effectivement engagée dans le processus de causalité qui a conduit à cette situation, et ce justement en raison de toutes les violations du droit international que nous avons commises et qui ont créé à la fois de la déstabilisation internationale et des précédents dont s’est emparé Poutine. L'ignorer revient à se construire des récits fictifs qui n'aideront en rien les civils ukrainiens pris sous les bombardements russes. Et le fait même de renvoyer au statut de complotiste toute personne souhaitant questionner cette responsabilité occidentale constitue un danger mortel pour nos propres démocraties. Mais de cela il ne peut être question pour nos libérateurs de salon. Comme d’habitude, ils ne veulent pas discuter, ils veulent juste contraindre et imposer. Gageons d’ailleurs que l’autoritarisme de Poutine leur siérait bien pour imposer au monde leur idéal politique « liberal » (mais n'est ce pas déjà ce qu'il se passe en dehors des frontières de l'occident ? ).
C’est donc avec ces monuments d’hypocrisie et de duplicité qu’il faudrait composer aujourd’hui, or je refuse catégoriquement de me mêler aux rangs de ces faiseurs de guerre qui, pleins de leur suffisance et leur hypocrisie, éructent sur les plateaux de télévisions, oubliant leurs propre complaisance, compromission et complicité aux différents crimes de guerre commis de par le monde par nos armées. Je refuse de défiler dans les mêmes manifestations que ces bonnes âmes qui tendent leurs mains pendant que leurs bottes écrasent. Je ne veux rien à voir affaire avec ces Janus de pacotille qui n’ont honte de rien et surtout pas de leur duplicité.
Nos combats pour la liberté et la démocratie ne sont pas solubles dans leurs doubles standards.
Alors soutenons l’Ukraine, mais sans eux.