C’était dit et c’était définitif ! On ne me verrait plus jamais dans un isoloir ! Ecœuré par la négation du référendum de 2005, révolté par le coup d’état financier de l’Europe contre la Grèce, fatigué du clientélisme et de la corruption de nos « zélites » politiques, désabusé par la privatisation de la presse par les oligarchies financières, atterré par l’asservissement des journalistes à ces mêmes oligarchies, dégouté par la mise à sac organisée de notre environnement, consterné par l’abdication des « zintellectuels » français, j’avais décidé qu’on ne m’y reprendrait pas.
Pas même pour Mélenchon, dont l’agressivité, l’agitation et la brutalité verbale ont fini par me lasser. Et pourtant j’avais voté pour lui, ou pour le parti de gauche, à chacune des dernières élections. Mais la lassitude aidant, et la peur que l’expérience Tsipras ne se reproduise en France, j’en étais donc arrivé me jurer de ne plus jamais m’approcher d’une urne, sauf si cette dernière contenait les cendres de cette cinquième république corrompue et, accessoirement, celles de hollande et sarkozy, quintessence absolu de la veulerie politique.
Puis, la colère passant, j’ai eu un peu honte de cracher dans la soupe mélenchoniste. Bien sûr Mélenchon est un personnage exaspérant. Ca je n’en démords pas. Ses vociférations me cassent les oreilles et me mettent les nerfs en pelote. Sa mauvaise foi lorsque – rarement – ses interlocuteurs parviennent à le pousser dans ses retranchements, me sidère. Sa morgue et son mépris, quoique souvent justifiées à l’égard des pantins qui l’interviewent, siéent peu à un homme politique de son niveau.
Mais… mais je n’oublie pas que Jean-Luc Mélenchon est aujourd’hui le seul représentant de la gauche dans le paysage politique français. Et je ne parle pas de la gauche de la gauche, ou de l’extrême gauche. Je parle simplement de la gauche républicaine et démocratique. Celle qui pourrait se dire réellement socialiste et dont le nom a été usurpé par le parti social-libéral (donc la gauche de droite, ou la droite complexée comme dirait Lordon), de Messieurs hollande et valls (je ne mets pas de majuscule à leur nom, mais c’est délibéré). Et oui ! C’est lui la gauche. Et un peu le parti communiste, mais ce dernier est tenu en laisse par le parti dit « socialiste ».
Je n’oublie pas non plus que Melenchon est celui qui est allé au bout de sa démarche et de ses convictions en refusant de continuer de siéger aux côtés des deux salopards sus cités.
Je n’oublie pas non plus qu’il est l’un des seuls représentants de la gauche républicaine à se battre réellement pour la justice sociale. Il avait notamment réclamé l’amnistie pour tous les salariés licenciés, qui étaient poursuivis par la justice suite à des occupations d’usine ou des mouvements de protestation.
Je n’oublie pas non plus qu’il est souvent à l’avant-garde des combats. Pour n’en prendre qu’un je citerai celui du traité Transatlantique qu’il dénonce depuis des années quand les journaux n’en parlent réellement que depuis quelques mois.
Je n’oublie pas non plus qu’il s’efforce de penser l’avenir en dehors des clous du libéralisme et qu’il cherche de nouvelles voies de progrès. Son programme sur le développement maritime me semble particulièrement intéressant.
Non, je n’oublie pas tout cela. Et je me dis que chez Méluche ce qui compte ce n’est pas la forme mais le fond. Et quand je le lis sur son blog ou que j’écoute ses discours, je me rends compte que je suis d’accord à peu près avec tout de qu'il dit, et que si il n’en reste qu’un…. Ben ce sera lui.
Donc, finalement je ne me priverai pas d’utiliser la dernière cartouche qu’il nous reste en votant pour lui. Après ce sera trop tard.
Faites comme moi !