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Billet de blog 12 octobre 2009

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Il n'y a pas d'affaire Polanski !

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Cela fait désormais plus de quinze jours que la Blogosphère n’en finit plus de ressasser « l’affaire Polanski », comme si l’enjeu du débat suscité autour de sa personne concernait sa culpabilité ou son innocence. Or, il me semble que non seulement le sort de Roman Polanski indiffère la plupart d’entre nous, mais en outre il apparaît évident qu’il n’y a pas « d’affaire Polanski »

La seule affaire qui compte dans cette histoire, et celle qui fait fondamentalement débat, c’est bien celle du soutien inconditionnel, sans nuance et sans retenue, des élites de tout poil à leur collègue et ami Roman Polanski.

Car c’est bien suite à l’intervention corporatiste du ministre de la culture et des principales personnalités du show-business que la toile s’est enflammée. C’est bien en réaction à l’idée inique et scandaleuse que les règles de droit et de morale s’appliquent différemment selon la qualité des citoyens que les internautes se sont mobilisés.

A une époque ou l’élite d’un pays s’éloigne chaque jour un peu plus de son peuple, il était forcément insupportable de voir les enfants gâtés de la république fouler au pieds tous les principes moraux de justice, de rigueur et d’honnêteté qui sont rappelés plus que durement chaque jours aux citoyens lambda.

Oui, dans un pays où les chômeurs sont des assistés, les internautes des pirates sans foi ni loi, les jeunes des cités des racailles et où la « responsabilité individuelle » est opportunément rappelée à toutes celles et ceux pour qui la vie est une galère sans fin, mais où les capitaines d’industrie et les traders, fussent-ils mauvais, continuent à gagner des sommes purement indécentes, l’expression d’un corporatisme aussi cynique a mis en colère pas mal de monde.

Que le débat se soit ensuite porté sur la culpabilité ou non de Roman Polanski était finalement le meilleur moyen d’étouffer les causes réelles de la flambée numérique.

Et pourtant Polanski on s’en fout !!! Pour un quidam qui a du mal à joindre les deux bouts à la fin de chaque mois et qui ne va plus au cinéma parce que ça coûte trop cher, Roman Polanski n’est jamais qu’un criminel (au sens juridique du terme) en fuite, qui s’est fait appréhendé par la justice américaine (qui hormis la peine de mort vaut bien la nôtre) et qui devra répondre de ses actes. C'est du factuel, cela n’appelle aucun commentaire aucun jugement de valeur, aucune prise de position subjective… c’est juste la loi.

Qu’ensuite il y ait des aficionados pour estimer que le grand cinéaste a des circonstances atténuantes, que des enquêteurs amateurs estiment que le juge untel n’était tout compte fait peut être pas intègre, et que peut être la maman de la jeune fille avait manipulé l’artiste (et j’en passe), c’est un autre débat, totalement subjectif qui doit justement nourrir la justice. Et sur ce sujet nous sommes nombreux à n’avoir aucune opinion et à ne voir aucune objection à ce que Polanski soit libéré suite à son passage devant le tribunal. Mais de grâce, respectons les principes démocratiques qui fondent notre société, ils sont déjà si mal en point !

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