Ainsi ils ont osé porter la main sur le maître. Ils ont osé brandir le poing vers les cieux et insulter les dieux de pacotille qui régissent désormais le monde. Ils ont oublié que la violence de classe est l’apanage exclusif des nouveaux maîtres des forges. Ils ont commis l’irréparable. Ils le paieront avec des larmes de sang.
Ils sont désormais la lie de la société. Quels que furent leurs motivations ils ne sont plus que les ennemis de la société, les voyous de la république. Tirés du lit à 6 heures du matin pour être emmenés en garde à vue comme des terroristes, ils sont au pilori de notre monde moderne et la populace est invitée, voire sommée, de les huer et de les humilier. Au pseudo lynchage qui coutât une chemise à 1000 euros d’un DRH inutilement surpayé, les maîtres répondent par le lynchage médiatique et la probable mise à mort sociale de quelques salariés. Pour certains d’entre eux d’ailleurs la mort réelle suivra de peu la mort sociale. Sans travail il est désormais difficile de vivre dans le monde des maîtres. Bien sûr les maîtres le savent. Mais il importe de frapper fort. Comme sous l’ancien régime. Le peuple est si nombreux et les maîtres sont si fragiles. Par deux fois dans l’histoire de simples mortels s’en sont pris aux biens et à la vie des maîtres. Deux dates frappées à jamais d’infamie. 1789 et 1917. Et il en aura fallu du temps pour rétablir un semblant de servage. Il est donc vital de ne point faillir. Quand elle châtie, la main du maître ne doit pas trembler, sinon la bête le sent et vous mord. Et quand elle vous mort il faut l’abattre.
Ainsi va le monde enchanté du néo-libéralisme de gauche et de droite. Une classe politique corrompue, des journalistes aux ordres, des intellectuels en service commandé et le tout dans la main des patrons de l’industrie et de la finance. La démocratie se meurt, mais on a toujours du pain et des jeux.