En tant que sympathisant (critique) du Parti de Gauche en général et de Jean-Luc Mélenchon en particulier, j’ai été littéralement soufflé et estomaqué par la caricature de Plantu dans le Monde.
Bien sûr on est désormais habitué à voir les adversaires, de droite comme de gauche, de Jean-Luc Mélenchon jouer la discréditation du leader du PG en le taxant de populisme. Mais le voir identifié si directement et si brutalement à un Front National nazifiant (Notez la présence des brassards) dans un journal comme le Monde, et qui plus est par un dessinateur comme Plantu est quelque chose d’absolument inattendu et, il faut bien le reconnaître, une claque magistrale dans la face de toutes celles et ceux qui, à gauche, partagent nombre d’idées du Parti de Gauche.
Soyons clairs, je fais l’étonné, mais il faut bien avouer que depuis près d’une dizaine d’années, et plus précisément depuis le référendum au traité de Lisbonne, l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République et la crise financière, le champ des valeurs de notre république a été plus que chamboulé, et on ne sait plus trop qui se trouve où. Et n’oublions pas de surcroît que c’est pendant les grandes crises de l’Histoire que se révèlent les vrais tempéraments. Tous ceux qui ont bien révisé leur Histoire de France se souviennent que le Socialiste Marcel Déat devint en 1940 un zélé serviteur du régime de Vichy et de l’occupant Nazi (et un point Godwin, un !).
Pour autant il est inutile de se lamenter et de se flageller en déplorant l’injustice et l’incompréhension des « mal comprenants ». Il semble d’ores et déjà évident que ce genre d’attaque n’est qu’un début et que le pire est à venir. Mieux vaut donc aller de l’avant et tenter d’apporter des réponses point par point aux agressions dont nous sommes victimes (Je dis « nous » car partageant bon nombre d’idées de Jean-Luc Mélenchon je me sens personnellement insulté).
En ce qui me concerne j’ai donc remarqué une chose sur le dessin de Monsieur Jean Plantureux. Si effectivement Jean-Luc Mélenchon est un populiste flirtant avec le Front National, alors il manque quelqu’un sur le podium aux côtés de Marine Lepen et du leader du Parti de Gauche. Quelqu’un qui depuis plusieurs années maintenant fait le « Buzz politique » par ses sorties tonitruantes, ses bravades, ses insultes… quelqu’un qui parle « Peuple » pour être près du « Peuple », quelqu’un qui vit « Peuple » pour faire encore plus « Peuple », quelqu’un qui pilote sa vie avec les instituts de sondage pour savoir ce que pense le « peuple », lui dire ce qu’il a envie d’entendre (« J’entends mais je n’écoute pas ») et faire absolument l’inverse de ce qu’il promet… et surtout quelqu’un qui reprend des thèmes entiers du Front National pour mieux capter son électorat… Ce quelqu’un est bien entendu Nicolas Sarkozy, « Président » de la république française. Car si il y a bien quelqu’un de populiste en ce pays c’est bien cet homme qu’une « hallucination collective » (je ne verserai pas de royalties à DSK pour cet emprunt) a porté à la Magistrature suprême. Et en la matière il faut reconnaître que Jean-Luc Mélenchon n’est qu’un Perdreau de l’année qui à tout apprendre du Maître.
C’est donc là le tour de force de Monsieur Jean Plantureux. Réussir à banaliser le Front National en participant au discrédit de tous les partis alternatifs qui n’appartiennent pas à la sacro sainte ligne sociale-Libérale (ou simplement libérale) de ses employeurs.
On pourrait bien entendu faire preuve de mansuétude à l’égard du dessinateur en se disant que l’erreur est humaine et que nul ne peut se targuer de n’avoir jamais failli dans ses missions. Mais l’auto justification pathétique et spécieuse dudit dessinateur sur l’antenne de France Info le jeudi 20 janvier démontre bien que sa capacité d’analyse politique est très sérieusement entamée, et que son crédit est durablement altéré.
« A Jean Plantureux, le Front National reconnaissant… »