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Billet de blog 20 mai 2022

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Le Festival Ciné-Palestine Paris dévoile la programmation de sa 8ème édition

L'équipe du FCP a le plaisir de vous annoncer son programme pour la 8ème édition - focus Féminismes et hommage à Ghassan Kanafani - qui se tiendra cette année à Paris, Île-de-France et Marseille. Le FCP vous invite aussi à découvrir deux titres de sa dernière programmation à travers les mots des étudiants de la Femis, avec qui le festival lance une nouvelle initiative.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'équipe du FCP annonce son programme pour la 8ème édition dont deux points forts guident les choix des films de cette année : les Féminismes et l'hommage à Ghassan Kanafani.

FOCUS FÉMINISMES
Pour cette 8ème édition, le Festival Ciné-Palestine souhaite mettre en lumière le travail de femmes cinéastes qui s’attachent à mettre en avant
la résistance des femmes palestiniennes face à l’occupation, ainsi qu’à contester l’hégémonie masculine dans la sphère intime comme publique, et dans le cinéma, depuis les années 1930 et jusqu'à nos jours.

En effet, au contraire d'une moyenne internationale qui révèle depuis toujours une forte majorité de réalisateurs, la scène cinématographique palestinienne montre quant à elle une très grande concentration de réalisatrices. Pourtant, la valorisation du cinéma palestinien ne se concentre que trop majoritairement sur celui des hommes. C’est donc avec entrain que l’édition de cette année tentera d’y remédier.

HOMMAGE À GHASSAN KANAFANI
Le festival consacre une place importante aux archives du cinéma palestinien. Ainsi pour commémorer le travail littéraire, politique et militant de Ghassan Kanafani, mort assassiné par le Mossad il y a 50 ans, nous souhaitons mettre en avant la pluralité de son œuvre.

Parmi les films à travers lesquels le FCP Paris rend hommage à Kanafani : Les dupes et Retour à Haifa, qui seront présentés à Marseille ; deux films du réalisateur libanais Christian Ghazi seront projetés au Luminor de Aubervilliers et Little Lantern de l'italien Mario Rizzi sera projeté le 1er Juin au Studio Théâtre de Stains. C'est ce film que nous vous invitons à découvrir à travers la présentation de Elisa Germain-Thomas, dans le cadre d'une nouvelle initiative du FCP qui donne la parole aux étudiants de la Fémis. 

Deux étudiants ont proposé leurs idées, Elisa sur Little lantern et Emilien Astor qui a écrit sur The return of Osiris, un court métrage que le FCP montrera au cours de sa traditionnelle séance de courts métrages inédits le 29 mai au cinéma Luminor à Paris. Le projet, voué à se developper au cours des prochains événements, veut mettre à l'avance les mots des cinéphiles plus jeunes qui découvrent le cinéma palestinien aujourd'hui.

Little Lantern de Mario Rizzi

Au cœur de camps palestiniens libanais, le réalisateur italien Mario Rizzi suit le travail passionnant d’Anni Høver Kanafi dans des jardins d’enfants dédiés à l’éducation et à l’art. Anni a désormais 85 ans et c’est avec une grande modestie qu’elle partage cette histoire, son histoire,
qui l’a menée à la création de ces écoles, véritable lumière d’espoir pour les enfants prisonniers des camps. Danoise d’origine, c’est l’amour pour l’écrivain activiste Ghassan Kanafi qui la pousse à s’installer au Liban et à s’engager pour la cause palestinienne. Le film mêle son témoignage, celui d’une femme au courage impressionnant, à la vie quotidienne dans les jardins d’enfants et à la représentation d’une pièce de théâtre montée par les enfants. La caméra de Rizzi se fond dans le décor en dévoilant le pouvoir social de cette structure, l’amour et le calme
qu’elle procure : c’est une autre manière d’aborder le conflit, une vision qui met en avant des initiatives remplies d’espoir bien que locales et rares. « La petite lanterne », c’est la clé du spectacle, mais c’est avant tout ces jardins d’enfants et le combat silencieux qu’ils mènent. C’est avant tout Anni Høver Kanafi, une figure féminine époustouflante capable, par un seul silence final, d’évoquer l’horreur de la situation et la nécessité d’agir.

Illustration 1

The Return Of Osiris de Essa Grayeb

9 juin 1967, journée noire pour la République Arabe Unie et la lutte pour la libération de la Palestine. Un Etat israélien surarmé et une poignée de jours suffirent à dynamiter l’idéal panarabiste dessiné depuis des années par la figure de Gamal Abdel Nasser. Le film d’Essa Grayeb revient sur le choc de la défaite et le séisme de la démission du président égyptien. En procédant à la savante juxtaposition d’un demi-siècle d’images télévisuelles et cinématographiques, le réalisateur livre une chronique fictionnelle du traumatisme de tout un peuple et de la fin d’une troisième voie. A l’image se confondent et défilent les mauvais téléfilms et les grands noms du cinéma égyptien, les archives de bombardements et les soap-opéras mielleux. En toile de fond, le discours d’un Nasser exsangue et chargé d’émotions, verbalisant la déroute.

Illustration 2

Le travail de montage du réalisateur structure alors cet entrelacs de références et d’images, liant chaque destinée aux autres et ouvrant une fenêtre fictive sur cette journée du 9 juin. Les visages émaciés accrochés à leur poste de radio prennent sens, la vraisemblance est troublante. La pop-culture et le cinéma deviennent alors des outils de mémoire, faisant converger art et histoire politique, suturant par la même occasion le tabou que représenta la guerre des six jours.

Le court-métrage s’achève sur une euphorie collective, celle du soulèvement d’un peuple fictif, ivre de
liberté bien que captif du film où il s’anime. Mais refusant la reddition et l’abandon de Nasser, les
personnages traversent bientôt l’écran, ne formant qu’un corps politique résonnant en un cri :

« Nous nous battrons »
"هانحارب"

Non la lutte n’est pas finie, elle résonne, vive et exaltée, cinquante ans après!

LE CONCOURS

Les autres moments forts du festival restent en place dont un en particulier : le concours de courts métrages du FCP.
Évènement incontournable du Festival, le concours de courts métrages propose pour la sixième année consécutive une variété d’œuvres de fiction, de documentaire et d’animation.
Afin de promouvoir les créations cinématographiques palestiniennes ainsi que de soutenir le travail des étudiant.e.s, la nouvelle sélection propose de découvrir trois films de réalisateur.ice.s palestinien.ne.s confirmé.e.s et trois films réalisés par des jeunes cinéastes dans le cadre de leurs études.
La diffusion des courts métrages aura lieu le 2 juin à 20h au Cinéma l'ECRANIls seront aussi visibles sur le site de Mediapart dans lequel se déroulera le vote du public.
Vous pouvez d'ores et déjà réserver vos billets pour les nombreuses séances du festival à travers notre site ainsi que sur le site du cinéma Le Luminor.
Nous précisons que, pour la première fois cette année, les séances auront lieu à Paris, Montreuil, Aubervilliers... et Marseille ! La cité phocéenne accueille le FCP du 7 au 9 juin.
Nous vous prions donc de faire attention au lieu de diffusion lors de votre réservation !
Le programme ci-dessous est à télécharger sur notre site via ce lien : Programme FCP

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