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Les animateur-rices du blog FCP sur Médiapart : La deuxième édition du Festival Ciné-Palestine se tiendra du 23 mai au 5 juin 2016, à Paris et dans plusieurs départements de la Région Île-de-France. Comment est née l’idée d’un tel festival ?
Patrizia Roletti : L’idée du festival est venue en 2014, après mon dernier voyage en Palestine où j’ai ressenti de façon très forte ce besoin des artistes palestiniens, rencontrés par hasard, ou peut-être pas, de s’exprimer, de faire entendre leur voix, de montrer leur talent et leur créativité.
Vu mon parcours professionnel dans le cinéma, j’ai pensé qu'un festival entièrement dédié au cinéma palestinien pourrait être la meilleur façon de les aider à atteindre ce but. J’ai alors découvert que plusieurs festivals dédiés au cinéma palestinien se déroulaient partout dans le monde (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Australie), mais pas à Paris, capitale du septième art. L’aventure a commencé dans un café de Belleville où j’ai proposé une première ébauche de ce projet à un petit groupe d’ami-e-s. Ils n’ont alors pas hésité à s’embarquer dans cette aventure et constituent toujours aujourd’hui une partie du comité d’organisation du Festival Ciné-Palestine.
FCP Médiapart : Quels sont les objectifs de ce festival ?
P. R. : Le FCP a pour objectif de diffuser l’œuvre cinématographique palestinienne et de répondre à un déficit de distribution, notamment en France. Il entend en particulier soutenir les jeunes artistes émergents, qui constituent en quelque sorte la « nouvelle vague » du cinéma palestinien. Cet ensemble d'artistes, jeunes et moins jeunes, fait preuve d'une créativité foisonnante, avec des œuvres qui sont de vraies propositions de cinéma. Elles méritent d'être vues par un public le plus large possible.
En diffusant ces films, au delà du cercle associatif et dans des lieux dédiés au cinéma, le FCP propose une vitrine et une plateforme qui permet à un public de tous horizons de découvrir un cinéma extraordinaire, riche en genres et en styles, et encore bien trop peu connu.
Enfin, le FCP a aussi l'ambition de devenir un rendez-vous annuel incontournable où les artistes palestiniens (de Palestine et de la diaspora) peuvent se rencontrer, élargir leurs réseaux et qui sait, bâtir des nouveaux projets cinématographiques.
FCP Médiapart : Quelles sont les perspectives du FCP ?
P. R. : J'espère un développement à la hauteur des enjeux de soutien au cinéma palestinien contemporain. C'est ambitieux, mais nous souhaitons dès les prochaines éditions créer des espaces dans le festival dédiés à des rencontres entre professionnels du cinéma, une sorte de « marché du film », où les artistes palestiniens pourront rencontrer des nouveaux producteurs/distributeurs européens potentiels et présenter leurs projets.
Nous aimerions également développer plus de master class, avec des ateliers de formation, ainsi qu'un concours pour les jeunes talents, et pourquoi pas, élargir le festival à d’autres disciplines, comme la musique et les arts plastiques.
Les idées sont là, les ambitions également, il nous manque encore les moyens et le soutien de nombreuses institutions incontournables pour ce genre de projet, mais nous y travaillons ! Et nous sommes persuadés d'y arriver. Ce festival s'inscrit dans une dynamique mondiale de reconnaissance et de soutien du cinéma palestinien et plus généralement des productions artistiques palestiniennes.