François Morin affirme que « 28 banques gouvernent le monde », l'affirmation est très pertinente. J'aurais presque envie de demander: qui gouverne les banques? Et même, en étant plus terre à terre, qui gagne de l'argent et qui assoie son pouvoir grâce aux banques?
Une partie de la réponse se trouve dans l'excellent blog de PATRICK SAURIN daté du 27 juin 2015 qui dénonce les vrais responsables et les profiteurs de la dette grecque.
Patrick Saurin explique l'historique de la dette grecque depuis le début des années 2000, "à un moment où les grandes banques occidentales décident de déverser massivement sur le marché grec, qu’elles estiment plus rémunérateur pour elles que leur marché national, une part importante des énormes liquidités dont elles disposent"...."Ainsi, entre 2000 et 2009, les crédits explosent, les prêts aux ménages et les crédits immobiliers sont multipliés par 6, les financements aux entreprises doublent. Tout n’est que profit, calme et volupté dans le petit monde de la finance jusqu’à ce qu’éclate la crise de 2008-2009".
Avant la crise, la dette grecque était à 80% entre les mains des opérateurs financiers privés. Aujourd'hui, c'est le secteur public qui la détient dans les mêmes proportions: avec la dette grecque on assiste à "un transfert massif de risque du privé au public »...« Nous n’avons pas connaissance dans toute l’histoire des dettes souveraines d’un autre cas de « migration de crédit » du secteur privé vers le secteur public aussi énorme. »
"Cette « migration de crédit » obéissait au souci de sauver les banques, et non la Grèce et sa population".
"En juin 2013, ATTAC Autriche a publié une étude très détaillée pour identifier les véritables bénéficiaires du soi-disant « sauvetage » de la Grèce intervenu entre mai 2010 et juin 2012. Sur un total de 206,9 milliards d’euros, il est ressorti que 77 % avaient été affectés au secteur financier.
L’étude précise que « ces 77 % constituent… un minimum d’un montant qui a pu être sous-estimé. ». Même Jean Arthuis, président de la commission des budgets au Parlement européen, le reconnaît dans un entretien donné le 11 mai 2015 au journal Libération : « on a, en fait, transféré le mistigri des banques aux États ».
Les banques françaises et allemandes ont bien voulu, au début des années 2000, jouer au casino grec, et gagner des sommes indécentes sur le dos des grecs.
2008, patatras! Les encours sont considérables et mettent en péril les plus grandes banques occidentales.
Qu'à cela ne tienne. On fera comme on a fait il y a une vingtaine d'années avec le Crédit Lyonnais: ce seront les contribuables, les entreprises qui paieront pour la cupidité et l'incompétence des dirigents de la "Haute Finance".
Ces gens là ont une approche bien curieuse du risque: ils veulent bien engranger de beaux pactoles et arroser leurs protecteurs politique en jouant à la roulette, mais quand ils perdent, ils font payer ceux qui perdent tout le temps!!
Regardons de plus près. Qui est à la tête des comités de direction des plus grandes banques françaises? Quel est le profil des leurs administrateurs?
Il ne faut pas chercher longtemps: la grande majorité sont comme Haberer, l'Enarque Inspecteur des Finance, ruineur du Crédit Lyonnais. Ces gens là n'ont rien à faire dans le secteur concurrentiel: ils n'en ont pas les compétences.
Ils s'auto-distribuent les postes les plus lucratifs de l'économie française, et jouissent d'un "droit de ruiner" en toute impunité les plus beaux fleurons français.Toujours responsables, jamais coupables!
Ils sont presque tous passé par les cabinets ministériels, et en cas de problèmes, un coup de fil à un copain directeur de cabinet ministériel, a vite fait de vous soulager de quelques milliards.
Comment se fait-il qu'en 2008, les banques françaises, quasiment en faillite, ont pu être, d'une part, largement renflouées par l'État, et d'autre part, délestées de leurs engagements "pourris" grâce aux transferts de leurs dettes les plus risquées (comme la dette grecque) au secteur public, à la charge des contribuables?
Ces banques auraient dû, dans un pays non corrompu, être immédiatement nationalisées pour 1 € symbolique, leurs dirigents incompétents éjectés sans ménagement et remplacés par des banquiers "professionnels".
Seulement voilà! nationaliser les banques pour 1 € symbolique revenait à ruiner les actionnaires de ces mêmes banques, qui ne sont que les autres banques elles mêmes ou des sociétés controlées par les mêmes qui sont à la tête des banques...Et qui ont des comptes àrendre aux politiques qui les ont mis là où ils sont...On n'en sort plus!
Et puis, pour les politiques, c'est bien plus compliqué de toucher des commissions offshore des banques, une fois qu'elles sont nationalisées. A quoi croyez vous que servent toutes leurs succursales dans les paradis fiscaux? Aucun risque de voir ces pays voyous poursuivis pénalement...Ceux qui en profitent ont le pouvoir économique, politique et judiciaire...
François Hollande a bon dos de défendre le gouvernement grec: ce ne sont pas ses petits copains énarques qui paieront l'addition. Hollande a l'habitude de flamber avec l'argent des autres! Il n'est pas le seul...
Dans ce drame, le peuple grec est aussi le cocu de l'histoire:
- 80% des prêts accordés aux grecs sont allés dans les poches des banques et de ceux qui ont touchés des commissions au passage.
- Dimitris Kouselas, le secrétaire d'État au ministère grec des Finances, évalue à «280 milliards d'euros, soit 120% du PIB grec» les fonds helléniques en Suisse. 0,5 à 1 % des grecs détiennent, rien qu'en Suisse, (presque) l'équivalent de la dette grecque.
Et aucun risque qu'on aille chercher cet argent dans les banques helvétiques. Ça risquerait de faire un précédent, et il y en a beaucoup qui ont des pactoles dissimulés dans ce paradis fiscal...
C'est certainement vrai, les grecs sont fainéants, fraudeurs, certains sont flambeurs, mais une chose est sûre, ce ne sont pas eux les salauds!
Ce n'est pas à eux que profite le crime.