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Billet de blog 7 mai 2020

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NI MACRON, NI MELANCHON, NI HULOT, EVIDEMMENT ENCORE MOINS LE PEN EN EMBUSCADE...

Nous n'avancerons pas si chacun fait semblant d'ignorer l'échéance de 2022, elle constitue un passage obligé et un marche-pied pour les orientations nouvelles à construire qui fonderont la politique écologico-socio- économique et la démocratie dans laquelle elle se mettra en oeuvre.

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          Ni MACRON, Ni MELANCHON, Ni HULOT,  encore moins LE PEN en embuscade, évidemment...

                          Réveillé par la prise de parole de Vincent Lindon et l'article d'Edwy Plenel, j'ai envie de livrer quelques réflexions que je pense partagées.

                          Pourquoi ce titre - stigmatisant, jugeront certains, du moins les sus-nommés ?

                          J'entends d'abord souligner ce que je tiens pour une malhonnêteté intellectuelle, je veux parler du refus affiché des "têtes d'affiche" d'inscrire les nécessaires transformations écologico-socio-économiques dans la perspective de l'échéance électorale de 2022. D'aucuns peuvent me rétorquer que la situation deviendra de plus en plus explosive et qu'elle n'attendra pas les élections présidentielles pour se résoudre. Je n'écarte pas cette hypothèse, mais le travail de réflexion et de propositions entamé dès maintenant ne sera pas inutile : on ne peut uniquement compter sur "le grand soir".  Ces transformations que nous appelons de nos voeux ne prendront tout leur sens que si elles s'inscrivent dans un cadre démocratique lui-même renouvelé.

                          Dans le mouvement qui s'amorce, on ne peut faire abstraction de la donne institutionnelle actuelle, dont l'élection présidentielle constitue la pierre angulaire. Pourrions-nous imposer dans les deux ans qui viennent un référendum sollicitant une sixième République ? J'en doute. Mais 

peut-être ne suis-je pas au fait du désir de nos concitoyens de tourner la page ? Ce qui me paraît en revanche plus crédible, c'est la possibilité d'élections législatives anticipées dont le mode de désignation des députés privilégierait la proportionnelle, une refonte complète des institutions venant après. Après l'élection présidentielle, gagnée par les forces de transformation.

                           Cette hypothèse pose donc dès maintenant la question de la présence, disons de quelqu'un.e qui porterait les objectifs définis le plus largement possible, à partir de programmes, de propositions déjà existants, de contributions citoyennes qui viendraient les enrichir, le tout permettant de dégager des priorités écologiques, sociales, économiques et démocratiques. Je ne m'arrête que sur ce dernier point pour essayer de bien faire comprendre le sens de ce que je veux exprimer, au risque d'une certaine lourdeur... Celle ou celui qui soutiendra ce mouvement, le portera, le personnalisera - d'une certaine manière -, en acceptera évidemment les perspectives : le pouvoir qu'elle ou il aura à assumer n'aura plus rien à voir avec celui tel que défini par la cinquième République. A terme, vraisemblablement un an, ce chantier de rénovation démocratique sera mené parallèlement à d'autres, éminemment urgents. Une majorité plurielle engagée sur un contrat de gouvernement, une équipe restreinte, dirigée par un.e premier.ère ministre responsable devant l'Assemblée Nationale réellement représentative, elle-même en relation étroite avec une assemblée type CESE refondé autour des savoirs, de l'expérience de la société civile et des citoyens, ayant une assise, donc des représentations locales (au moins dans chaque département), un.e président.e de la République, garant.e du contrat et de son exécution, mais plus omniscient, ni omniprésent, ni autocrate, ne jouissant d'aucune immunité particulière, au même titre que tout l'exécutif et les députés : tels pourraient être les contours de la rénovation démocratique, sans entrer à ce stade dans le détail.

                                Ensuite, pourquoi avoir donné des noms, pourquoi ceux-là et pas d'autres ?

                                Commençons par Nicolas Hulot, récemment sous les feux de l'actualité. Je ne sais pas vous, mais moi, son intervention me met mal à l'aise. Elle tombe à point au moment où l'exécutif, président en tête, est fortement contesté, pour des raisons sur lesquelles il n'est pas nécessaire de revenir, car parfaitement exprimées par Vincent Lindon et Edwy Plenel, notamment. Elle tombe à point, car je ne peux m'empêcher de penser que Hulot roule pour Macron, ou, qu'en tout état de cause, peut-être, à l'insu de son plein gré, représente-t-il un joker pour un pouvoir aux abois. Sur le contenu de ses propositions - je ne parle pas de son énumération à la Prévert de bons sentiments - il y a des choses qui méritent d'entrer dans un corpus de réflexion, et nous aurions tort de nous passer de ses connaissances et de ses idées. Mais, chez lui, nulle trace d'ISF, d'impôt exceptionnel ou de contribution "Jean Valjean", ce qui doit effectivement tranquilliser son ami banquier. Donc, non, il ne pourrait prétendre conduire le train de la transformation, même si aujourd'hui il se défend d'une telle velléité...

                                    Le Pen, gagnons du temps, vous pouvez vous reporter à mon papier de blog "L'impasse". Comme vous, je vivrais très mal un remake de 2017. C'est pourquoi il est urgent de bien réfléchir et de nous préparer.

                            Mélanchon, là je vais m'attirer quelques foudres. Pourtant, je vais dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : dans le cadre défini plus haut d'une large discussion, puis d'un engagement contractuel, trop d'ego, trop de réactions caractérielles, trop de sectarisme ne peuvent concourir à déshystériser le débat et le combat à mener. Je le dis d'autant plus tranquillement que j'ai soutenu sa candidature en 2017, et que j'ai assisté, médusé, comme au moins la moitié de ses " supporters", à l'effondrement du capital confiance accumulé au premier tour de l'élection. Le programme des Insoumis est très intéressant, il doit évidemment figurer dans l'ensemble de ressources dont nous avons besoin pour dégager des objectifs politiques prioritaires, mais en dehors d'une candidature de Mélanchon, qui ne pourrait que nuire à un entraînement majoritaire. Pas facile de "tuer le père"...

                                Reste Macron. Je n'ai rien à ajouter aux analyses de Lindon et Plenel. Je ne crois absolument pas à sa reconversion, le déterminisme qui pèse sur lui est trop fort. Si, comme certains le pensent, il se peut qu'il ne renouvelle pas sa candidature, tant mieux. Raison de plus pour avoir bien préparer la suite et se trouver en position de force le moment venu.

                                Mais alors, qui ? Je n'ai pas cité d'autres têtes d'affiche, car je pense profondément  que nous, citoyennes et citoyens de ce pays, majoritairement, nous attendons quelqu'un.e qui ne soit pas lié.e à un appareil politique, qui jouisse d'une liberté de pensée, qui soit capable de prendre un peu de hauteur, en dehors des jeux et des joutes politiques, suffisamment intelligent.e et fort.e pour affronter et briser les critiques de bas étage, quelqu'un.e d'honnête et désintéressé.e, épris de la chose publique, d'abord et avant tout au service de ses concitoyens.es. Des noms ! Je ne sais pas, il faut réfléchir, consulter, des noms peuvent venir après, quand le travail de construction de ce fameux socle d'objectifs politiques prioritaires aura commencé.

                                                  Daniel Flamant

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