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Billet de blog 16 mars 2015

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Réfugiées au féminin ou des vies de Syriennes au Liban

Déjà quatre ans que la guerre ravage la Syrie, et, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), le nombre de Syriens réfugiés au Liban approche les deux millions. Une petite majorité d’entre eux sont des femmes. Elles habitent dans des campements informels, louent des chambres dans les camps palestiniens surpeuplés ou vivent dans des appartements meublés. Vulnérables, elles doivent être plus autonomes.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Déjà quatre ans que la guerre ravage la Syrie, et, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), le nombre de Syriens réfugiés au Liban approche les deux millions. Une petite majorité d’entre eux sont des femmes. Elles habitent dans des campements informels, louent des chambres dans les camps palestiniens surpeuplés ou vivent dans des appartements meublés. Vulnérables, elles doivent être plus autonomes.

I- Les brodeuses de Chatila

Des fils colorés dansent entre les doigts des femmes en noir. Assises sur des matelas posés à même le sol, elles sont une dizaine à s’affairer dans l’atelier de confection de l’ONG Basmah wa Zeitouneh, niché au cœur de Chatila. Au milieu des tissus et des accessoires, dans le brouhaha des piaillements d’enfants, Mariam s’applique sur sa broderie. Originaire de la province de Homs, elle a fui les bombardements avec sa famille avant d’atterrir dans un deux-pièces de ce camp palestinien du sud de Beyrouth au nom tristement célèbre et aux logements bon marché. Elle y vit depuis trois ans, mais avait attendu quelques mois avant de pousser la porte de l’atelier.

D’une voix ample, Mariam décrit un quotidien rude, une intégration difficile et une promiscuité oppressante : « Je suis une invitée permanente. Mes voisins me réprimandent lorsque mes enfants sont bruyants. Je ne leur réponds pas pour éviter de faire des histoires, mais si j’étais en Syrie croyez-moi, je leur tordrais le cou ».

Payées à la pièce, les ouvrières de l’atelier peuvent espérer gagner de 150 à 300 dollars par mois. Ce maigre pécule leur permet de compléter l’aide mensuelle accordée par l’UNHCR et de subvenir aux premiers besoins de leurs familles.

un reportage de Marine Vlahovic et Florence Massena à lire ici : un reportage publié dans Ijsberg le 15 mars 2015

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