Des militants français et arabes se sont réunis samedi dernier place de l’Opéra à Paris pour protester contre les frappes israéliennes dans la Bande de Gaza.
Samedi dernier à Paris, de nombreux drapeaux ont flotté, agités par des militants et des amis de la cause palestinienne de toutes nationalités mais aux slogans communs. « Israël criminel, Hollande complice », « Gaza Gaza on n’oublie pas », « Nous sommes tous des Palestiniens » ainsi que des appels à l’unité arabe, ont résonné avec force place de l’Opéra.
5 000 personnes selon les organisateurs se sont rassemblées afin de demander l’arrêt de l’opération « Pilier de défense » initiée par Israël le 13 novembre en réponse à des tirs de roquette du Hamas suite à l'assassinat d'Ahmad Jaabari, leur chef des opérations militaires. Autre revendication portée par les dizaines d’associations réunies sous la bannière du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, la reconnaissance de la Palestine comme état non-membre à l’ONU, qui doit être décidée le 29 novembre.
Les manifestants ont brandi des drapeaux syriens, égyptiens, palestiniens et français, au milieu de bannières telles que « Boycott Israel » ou « Ici les enfants perdent leur doudou, à Gaza ce sont les doudous qui perdent leurs enfants ». Aux sympathisants convaincus se sont mêlés au fur et à mesure de nombreux badauds conquis par le message du rassemblement.
A l’image de Amin, 29 ans : « Je suis venu seul ici, je ne suis jamais allé en Palestine mais je ne pense pas que ce soit une question d’origine », explique-t-il. « Tout le monde devrait s’indigner de la situation ».
De nombreux manifestants sont Palestiniens. Khalil, de Bethléem, étudie le droit à Nanterre : « Venir ici, c’est le seul moyen que j’ai d’envoyer un message en France et au monde de soutien à Gaza ». Comme la plupart des Palestiniens vivant en Cisjordanie, Israël lui interdit d’entrer à Gaza depuis dix ans, alors qu’il a de la famille sur place.
Dans la foule, des chercheurs engagés sont venus supporter le mouvement et porter une parole militante : « J’ai vécu là-bas, sous les bombardements, je sais à quel point c’est important de voir des images de soutien à la télévision dans cette situation », confie Julien Salingue, membre d'Acrimed, l’observatoire des médias. « Il faut qu’une autre voix se fasse entendre en France, autre que le Quai d’Orsay ! Des centaines de milliers de personnes se mobilisent partout dans le monde, même aux Etats-Unis et en Israël, il est important que le message passe ».
Fabienne, qui fait partie de l’Union Juive Française pour la Paix, s’insurge : « Israël est le seul pays n’ayant jamais respecté les résolutions de l’ONU depuis 1948, il est temps que justice se fasse ! Les Palestiniens subissent une injustice frappante, je n’arrive même pas à comprendre qu’un peuple ayant aidé par les Palestiniens puisse les traiter de la sorte. Dans la Bible, les arabes sont nos cousins ! ».
Tous ont la même rengaine à la bouche : la reconnaissance de l’Etat palestinien. « Israël doit reconnaître la Palestine selon les frontières de 1967 », estime Estelle, 78 ans et bénévole dans une association de quartier du 5ème arrondissement, le Comité justice et paix en Palestine et au Proche-Orient. « Il faut rendre la situation symétrique entre Israël et la Palestine, ce ne serait que justice. »
Après quelques heures de slogans et de discours, la foule s’est dispersée dans le calme.
Florence Massena