Florence Masséna (texte) et Sébastian Castelier (photos)
La « crise des ordures », telle qu’on la nomme au Liban, a commencé le 17 juillet 2015, lorsque la décharge de Naamé, la plus grande du pays et située à une vingtaine de kilomètres de Beyrouth, a clôt ses porte – treize ans après la date initiale de fermeture.
Cette clôture a été accompagnée de la fin du contrat avec Sukleen, l’entreprise de ramassage des ordures choisie par l’Etat depuis 1994. Aujourd’hui, les ordures sont ramassées de temps en temps par des employés de Sukleen encore en service, des activistes écologistes, ainsi que des employés municipaux, mais aucun traitement durable n’est encore mis en application.
Face à cette situation, la population s’est mobilisée dans les rues dès juillet autour du mouvement civil « You Stink » (Vous Puez). Celui-ci veut lutter contre la corruption, le dysfonctionnement de l’État et la paralysie des institutions politiques – gérées par les seigneurs de la guerre civile libanaise, de père en fils.
Une commission menée par le ministre de l’agriculture Akram Chehayeb, en septembre 2015, a été chargée de trouver une solution durable au problème des déchets. Mais les suggestions avancées par le groupe n’ont pas été appliqués, ce qui a relancé le blocage.