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Billet de blog 25 août 2014

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Liban, un patrimoine à deux vitesses (publié dans Orient XXI le 21 août)

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Les sites historiques libanais de Tyr (Sour), dans le sud, et Byblos (Jbeil), dans le nord, ont été inscrits en 1984 au patrimoine mondial de l’Unesco. Ils sont aussi importants l’un que l’autre du point de vue de l’héritage historique, mais très différents par leur localisation géographique et la politique culturelle qui leur est appliquée. Les questions pratiques soulevées par la mise en valeur de ce patrimoine donnent une image de la situation de délitement étatique du Liban, de sa difficulté à se remettre d’une histoire mouvementée mais aussi des différentes solutions à sa portée.

À Tyr, les habitations se trouvent parfois à deux mètres seulement de ruines datant de 2500 ans avant J-C. Le visiteur qui, au terme d’un trajet fort mal indiqué, déambule dans les rues de la ville antique et de la nécropole découvre un site à l’abandon, dont les pierres sont recouvertes d’herbes folles, et les pièces de monuments entassées pêle-mêle. À Byblos, à l’inverse, une attention très particulière est portée au site vieux de 5000 ans annoncé par une rue de colonnades, et tout le centre-ville est tourné vers lui. Le visiteur peut facilement trouver des informations sur ce qu’il voit et les ruines, malgré la nature environnante, sont dégagées et entretenues.

Le contraste entre les deux villes antiques porteuses d’un héritage historique important pour le pays est frappant. Il s’explique par l’évolution de la situation politique, fortement marquée par les conflits internes et régionaux, mais aussi par la mise en application, au niveau institutionnel, de politiques publiques peu efficaces en matière de préservation du patrimoine. Ainsi, Tyr est encore en reconstruction après la guerre de 2006 contre Israël tandis que Byblos, épargnée par les guerres successives, a profité d’investissements importants pour valoriser le tourisme.

«  Patrimoine  » : ce mot même pose problème dans un Liban divisé confessionnellement, politiquement et culturellement. Dans un pays où l’on n’enseigne pas l’histoire récente dans les écoles, comment s’attendre à un investissement collectif dans les sites mémoriels  ? Pour Zara Fournier, doctorante en géographie à l’université de Tours, «  le patrimoine en tant que porteur de la mémoire collective n’existe pas au Liban  ». «  Le problème de l’identité est à vif, et donc le patrimoine libanais au sens classique du terme, architectural, urbain et historique, est supplanté par l’héritage personnel  », ajoute-t-elle.

Pour lire le reste, cliquez pour vous rendre sur l'article publié dans Orient XXI.

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