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Billet de blog 27 juillet 2020

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Il a la haine !

Voici le portrait robot du pauvre type qui a la haine. Ces gens se ressemblent tellement, ces gens avec ces idées d'ultra et d'extreme droite assumées, obsessionnel, qui ne se cachent plus car leurs discours et leurs pensées répugnantes sont de plus en plus répandues. J'ai décidé de mettre par écrit ce que j'ai observé, vous aussi vous les avez sûrement entendues. Ils sont semblables.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est de ceux qui se sont constamment indignés, mais face à leurs télévisions, sans jamais contribuer aux mobilisations par sa présence. Indigné et pas présent, car il ne l’est pas pour les mêmes motifs légitimes que ceux qui luttent. Il est de ceux qui espéraient leurs déconvenues, quand bien même ces batailles octroieraient de quoi faire vivre dignement ses proches, et obtenir le consensus politique. Ils les dénigrent ces mobilisations, car pour lui elles sont dégoulinantes de « gauchistes », de foules jalouses et haineuses qui se lamentent de leurs situations pour lesquelles ils seraient « purement responsables ». À ses yeux, les « gauchistes » sont du « combustible » qui ne respecte pas leurs ordres primaires, qui sont là uniquement pour briser la hiérarchie, la règle capitaliste de son pays et du monde. Pour lui, le « gauchiste » est celui qui raisonne collectif plutôt qu’individu ; qui croit internationale et non multinationale ; qui pratique le pluralisme et en rien le conformisme ; qui travaille au partage commun et nullement l’enrichissement personnel. Le « gaucho » est pour lui l’exact opposé de ce qu’il est. Il concentre l’inverse de ce que doit être la dysharmonie de sa société.

Sa nation devrait à ses yeux reconquérir une pigmentation blanche, mais avec quelques « femmes colorées compatibles blancos ». Cela sans l’avouer, mais le laissant entendre que c’est pour laisser libre cours à son fantasme sexuel colonialiste. Fantasme qu’il opère quand sa « reproductrice » est endormie, et qu’il est devant les sites pornographiques aux hashtags bien racistes, à côté d’un onglet de navigateur d’une URL d’ultra droite.

Il fantasme sur des femmes de couleurs, et de culture différente qui seraient « contrastées et inférieures » à la sienne. Il les considère comme « accueillables » si pratiquant et fantasmant d’une sexualité avec des « visages pâles », ce qui légitimerait d’être dans son désir une « pénétrable », donc « une compatible » à être accueillie dans son pays. Pour lui, la femme étrangère ne serait à même de « s’intégrer » avec des civilisations occidentales qu’en se « débridant sexuellement » par le mal blanc. Ainsi, elle romprait avec ce mythe généralisé de l’obligation de la femme étrangère, existante que pour porter et éduquer un enfant, avec une sexualité empêchée par la culture, la loi, sa confession, son mari, sa famille. Alors par cela, elles auront l’autorisation de se « greffer » à la nation de l’homme blanc occidental et seraient « accueillables » sous conditions de devenir la propriété sexuelle de l’homme blanc occidental, mais sans leurs grands-pères, pères, frères, cousins, oncles, fils.

Tandis que pour l’homme étranger, il considère qu’eux visent à avoir des relations sexuelles avec des « blanches », qui elles n’appartiendraient qu’aux hommes blancs. Car elles pratiqueraient une sexualité débridée par rapport à « leurs femmes étrangères », qui serait contrainte par leur culture d’être là uniquement pour accomplir la reproduction d’un mâle. La femme occidentale et blanche serait dans la liberté d’une sexualité sans tabou et brisante des soi-disant frustrations dues à une religion, une culture, des mœurs. Qu’en plus de l’objectif de la « conquête des femmes blanches », leurs « feignantises » les pousserait à faire des enfants pour des aides sociales ! Ces allocations qui pour lui devraient être accordées en privilège aux familles composées par un homme blanc, non gauchiste et qui devraient être garanti qu’aux ayants droit du sang, selon leurs origines lointaines, la couleur, leurs coutumes, leurs croyances. Rien ne devrait être accordé aux « vies de profiteurs et de baiseur » à ces yeux. Il reproche son propre fantasme de la femme étrangère au fantasme auto inventé de l’homme étranger pour la femme blanche. Alors que lui-même possède ce fantasme, il le reproche à ce qu’il hait. Il ne l’autorise pas à d’autres, mais le trouve légitime quand c’est lui qui applique ce délire pervers. Puisqu’eux aussi sont des mâles, ainsi ils seraient comme lui, comme l’homme blanc au fantasme colonial, face à une femme de couleur. Tout serait toujours une question de conquête. Et sachant qu’ils partent « d’ailleurs » pour arriver dans son pays à lui, par soif libidinale et d’aides sociales, dès lors, ce serait en conquérant « nos femmes qui nous appartiennent » et qui devraient donc avoir des relations qu’avec l’homme blanc. Par conséquent, ils viennent pour se reproduire et envahir la nation par les femmes, voir par la possession des femmes et de leurs ventres, nourrie par les charges patronales qu’il déteste tant. L’invasion et les femmes sont, pour lui, toujours abordées sous les jougs de l’emprise du mal dominant, la propriété, la sexualité et la reproduction.

« J’en suis sûr que tu as plein de beurette et d’ebony qui discrètos matent des films de cul. Genre flaque de cyprine en fantasmant sur de la grosse queue blanche, comme nous on se branle en matant leurs shnek foncés fuchsia » expression provenant d’un petit fasho collant des affiches d’extrême droite, à côté de mon arrêt de bus, un soir et dont un de leurs copains me taxait du feu que je n’avais certainement pas pour eux. Identifiant des êtres humains, des femmes, à la même manière que des hashtags racistes de site pornographique et rapportant ces êtres humains à la couleur d’un appareil génital. Ça en dit long sur la civilité de ces êtres qui se croient pourtant supérieurs.

Il a la haine. Il rêve de retrouver son pays en majorité non croyante, sans « laïcité négociable », car ce serait selon lui, basé sur des valeurs à l’inverse de ce que portent les musulmans et les autres cultures. Il souhaite rejoindre un idéal de vie des années 60, car il est né pendant cette période. Il désire une France figée dans un purgatoire d’un temps qu’il n’a pas tellement connu, mais d’une histoire enivrante. Il veut que les gens se passionnent pour un style de musique qui l’enchantait dans sa jeunesse et l’enchante toujours, sans évolution des rythmes, des notes. Et par égoïsme, ces musiques qu’il chérit, tout le monde doit les aimer et il restreint tout le monde à écouter pareillement. Il raffolerait qu’il n’y ait que quelques canaux de télévision, comme à cette époque qu’il affectionne tant. Un nombre de chaînes qui se compte sur une main, afin que chacun regarde l’identique émission de télévision qui le divertit, lui, et que tout le monde pourrait partager comme sujet de discussion. Dès lors, les gens pourraient discuter des mêmes choses qui l’intéressent. Il réclame un ordre hiérarchique partout où il pourrait lui aussi diriger et dominer. Une société faite par les hommes comme lui, pour les hommes blancs dominants comme lui. Il aime le roman de cette époque que l’on voit à la télévision les jours de deuil d’artiste de son enfance et adolescence. Il affectionne ce temps, car il y trouverait sa place, il y songerait son idéal de vie, dans un pays qui était davantage blanc, avec beaucoup moins d’étrangers, avec moins de musulmans et moins de femmes qui se plaignent de la testostérone des mâles blancs.

Il n’est pas né à la bonne époque, alors l’ère actuelle il la déteste et espère qu’elle « évolue », et pour lui, elle a bien commencé à changer concrètement. Elle va vers un retour de son idéal.

Tous les problèmes du monde, tous les problèmes de son pays à lui, tous ses problèmes au quotidien, puis tous les problèmes des autres, serait à ses yeux, de près ou de loin, la faute et exclusivement de la faute des personnes d’origine « magrébine », « arabe », « musulmane » et de couleur. Ces gens-là qui sont pour lui les coupables objectifs de la dérive du monde et surtout de son pays. Leur couleur de peau et leurs croyances rendraient ces gens à ses yeux comme inférieurs. Il les considère trop peu intelligents pour qu’il participe à un ordre dans un pays, au contraire, il truciderait partout où ils vont ; pour lui, c’est dorénavant une raison génétique. Pour lui, ces groupes agissent uniquement dans la violence et sans civisme, comme si son propre délire lui en acquitterait, et qu’il n’y avait que comme cela que son pays se sortirait de son fantasme de dérive étrangère : la répression, le sang, le châtiment et des cargos les ramenant dans leurs pays d’origine de leurs noms de famille. Car ces groupes ne comprendraient que par ce qu’ils feraient eux-mêmes, l’expression de la violence. Chacune de ses pensées fait l’objet d’associations sur fond de haine avec ces êtres humains, donc ces pensées sont faites exclusivement de colère, de rage, de détestation. Ces pensées qu’il a, il l’est reproche pourtant à ceux qu’il déteste.

C’est devenu maladif et il ne le sait plus, tellement son obsession est devenue quotidienne et constante.

Il a la haine. Ses obsessions, de haines, maladives, qui l’ont entièrement rongé, qu’il n’assume désormais plus en petit comité, sa télévision le conforte dans ses idées. Et même, elle lui confirme et les développe. Les chaînes d’informations en continu et certaines émissions de radio sont son loisir principal, son terreau fertile pour ses idées obsessionnelles, qui lui apportent ce soutien intellectuel qu’il n’a pas chez lui, dans son entourage. Des idées déposées dans son terreau fertile qui le renforce dans la conviction que ses affirmations sont bonnes. Tous ses mots et cette rhétorique, et les gens qui les expriment le savent, n’engendrent chez les gens comme lui, une réaction chimique acide, totale, sans plus aucune humanité. Alors son occupation est de commenter les images, sans que l’on puisse le couper dans sa rhétorique et ses discours, pour les revendiquer avec encore plus de violence quand l’occasion amicale ou familiale le lui permet.

« Et puis si les gens sont dans la misère, c’est qu’ils l’ont cherché, ils le méritent. Je te foutrais tout ça au travail forcé » ; « Pas besoin de service social. Si les gens sont dans la merde, c’est exclusivement leur faute, qu’ils crèvent » ; « Pas besoin de code du travail, des prud’hommes, ça ne sert à rien et ça coûtent trop cher » ; « le SMIC sa broie l’économie et empêche l’ordre, les gens doivent obéir à ceux qui leur fournissent avec générosité du travail. Un jour, il faudra payer les patrons pour travailler à leur côté ».

Quand un gauchiste est seul sur un plateau de télévision, entouré de dominant et qu’ils le « bouffent », il espère que cela dégénère en violence physique en direct sur le plateau de télévision ou à la radio, transformée en salle d’audience de tribunal pour l’occasion. Il n’en serait pas capable physiquement lui de frapper les gens, mais sa rage lui donne le goût du sang, alors ils espèrent que les autres sous-traitent son envie de violente rage physique. Il espère à haute voix un retour des brigades patronales, mais il voit en la police, le retour de ces milices qu’il espérait tant, tout comme ces violences contre celles et ceux qui ne veulent plus obéir aux plus forts par la richesse et la domination. Puis lorsque la colère est trop forte, juste à la toute fin d’un débat entre « sachants », il se remet sur sa première chaîne favorite pour calmer ses ardeurs et regarder son animateur préféré qui tous les jours depuis des années, amuse une galerie qui ressemble à sa France lissée, la France qu’il souhaite retrouver.

Il prend du plaisir à lire sur son smartphone fabriqué pourtant par des étrangers, les sites internet d’ultra/d’extrême droite, qui reprennent les articles de presse pour valider une idéologie économique du chacun pour soi et une idéologie de race du chacun chez soi. « Ça commence toujours comme ça un bon fait divers » qu’il aime tant : un « prénom d’arabe » ou de « sonorité de négro » comme il le dit, un fait grave accompagné de violences physiques et pour lui s’est signé ; si le journal indique que le prénom a été remplacé et que c’est un prénom en remplacement qu’il considère européen, pour lui c’est la preuve que c’est un journal gauchiste, un journal de bolchevique (malgré qu’il ne sache pas ce qu’est un bolchévique), qui cache la vérité donc collabore avec l’étranger. Par tradition fascisante, il a pour seul commentaire « Tiens, c’est encore un Norvégien », puis se lance dans une tirade ou il va cracher en criant, accompagné des postillons à l’odeur d’un cadavre en putréfaction. Prétendant par ironie que seule une personne avec ce type de prénom peut agir comme tel, donc pour lui une personne d’origine et de culture étrangères, ainsi c’est nécessairement prémédité. Prétendant en même temps qu’un homme blanc d’origine nordique est lui pur, et ne peut commettre des atrocités, crimes, des faits de délinquances et d’incivilités. N’excusant rien, il ne voit ni la démission des parents, ni la misère sociale, ni la mise à l’écart par la société, ni la pauvreté de l’éducation ou son abandon, ni parfois les problèmes psychiatriques, ni tout ce qui découle de ces épreuves de la vie, de la souffrance et qui engendre aussi les pires crimes et drames, les pires agressions et actes d’incivilité. Le contexte n’excuse rien, il doit être jugé. Mais l’ADN ne fait pas le justiciable, ni par sa couleur de peau, ni par sa culture, ni par sa religion, mais uniquement l’humain qui a commis des actes qui doivent être jugés.

Il a la haine. Sur le sujet du désordre social qu’infligent les capitalistes, pour lui, un ultralibéralisme doit régir autoritairement pour l’économie et engendrera par conséquent la hiérarchie des races. Ça commence toujours dans de simples critiques non fondés contre ceux qui comme lui pourtant, ne survivent que par la force physique ou intellectuel de leurs travails. Les discours patronaux sont en roue libre dans sa bouche et se synchronisent sans accrocs avec le discours d’un ultralibéralisme et d’ultra/d’extrême droite, qui conditionne son discours en une haine qu’il ne perçoit même plus, mais qui est propre aux plus inhumains parmi les humains, que notre terre a dû et doit supporter. Mais ce discours ultra libéral et d’ultra/d’extrême droite a trouvé sa place partout. L’un fait l’autre, indéfiniment et une fois rentré dans cette boucle, elle en devient en perpétuelle continuité. Les gens comme lui, ils aiment les deuxièmes tours des ultras. Même s’il a pour favori l’ordre social avant l’ordre économique. Chacun ses préférences dans sa hiérarchie.

Il a la haine ce soir de Noël 2017. La famille de sa compagne qu’il traitent comme un morceau de barbaque, est présente chez elle ; car c’est elles qui payent la plupart des charges alors qu’il gagne beaucoup plus. Ils sont en France depuis quelque temps pour le travail. On est venu les chercher dans leurs pays, car ils « coûtent » moins cher que la main-d’œuvre française. C’est à cale que l’on reconnaît un capitaliste, à sa contradiction. Il veut de la chaire à produire pas chère, mais ne veut pas les voire dans les rues de leurs pays, rue pourtant fabriquer par ces mêmes prolétaires.

Noël, c’est davantage l’occasion de se voir que de fêter Noël. Pour faciliter les échanges entre eux, entre personnes du même pays d’origine, ils parlent portugais à table, quand ils discutent entre deux personnes. Et ils parlent même français avec lui, un Français délicat et gêné, mais l’essai reste encore un gros effort pour eux. Mais soudainement, la langue étrangère, la sonorité de celle-ci le ronge terriblement. Il tape furieusement des deux poings sur la table. Sa mèche retombe sur son visage et tremble comme une mèche sismique au rythme des tremblements de crispation de sa tête. Il s’écrit « ici, on est en France, alors vous parlez français, sinon vous rentrez dans votre pays, putain ! ». Il en a recraché des postillons déféquant réellement une odeur de poubelle pleine de déchets alimentaires, stagnants depuis des jours. On y apercevait ses dents pourrissantes qui le devenaient de plus belle, les années passant et sa haine augmentant. Ses yeux étaient gorgés de sang, laissant présager l’envie de faire du mal physiquement si on ne lui obéissait pas. La violence du déclenchement de sa colère a refroidi l’ambiance fraternelle et familiale de retrouvailles entre des gens qui ne se voient que peu, mais s’aiment terriblement.

Alors de par la difficulté de parler français, étant sur le territoire que récemment, la joie de Noël à laisser place à de la peine. Des mots simples en français sont chuchotés pour avoir le droit de manger ce qui était proposé par celle qui lui sert de boniche, sa grosse vache, sa bougnoule, comme il s’amuse à la traiter, même devant sa famille qui semble effrayée par l’individu.

Il a la haine. Pourtant, « son pétrole » qu’il met dans la voiture de sa compagne vient de l’étranger. Quand on lui dit, il répond par les arguments du business et d’une idéologie bien capitaliste. Et s’il n’y a pas d’affaire possible, alors ce sera par la guerre et ce sera de tout de manière « le nôtre ».

La question sociale se rejoint par où l’une ferait l’ordre de l’autre. Il confie qu’il n’y a pas besoin de Poste, que la supérette peut le faire. Il n’y a pas besoin de cheminot, car l’électronique et le numérique peuvent enfin les remplacer. Il n’y a pas besoin d’assurance maladie ni de CHU là où il y a les mutuelles et cliniques privées, qui permettraient de soigner selon les moyens et commencer une sélection au mérite. Il n’y a pas besoin d’impôts si on gagne de l’argent c’est pour soi et, après tout, si tout est privatisé tout sera négociable, donc juste. Il n’y a pas besoin d’écoles, puisqu’elles seraient « remplies de progénitures d’étranger » qui ont détruit celle-ci et qu’il faudrait alors favoriser les cours privés. L’eau devrait être comme une parcelle de terrain, un bien privé et coter en bourse, ce qui permettrait de l’utiliser d’après son besoin et au mérite et donc selon ses revenus. Il n’y a pas besoin de route, puisque si la sélection naturelle commence, « les gens importants et utiles » exploiteraient des axes qu’ils entretiendraient eux-mêmes avec une entreprise privée et employable uniquement pour eux, ceux qui le méritent. La culture ne devrait être accessible qu’à certains, et ceux qui la font devraient passer devant un conseil idéologique pour éviter toute influence étrangère, de culture, de couleur, de race, de religion, de gauchistes.

Il a la haine. Des « idéologues », il y en a. Il se passionne pour eux et adore écouter ces discours. Un certain urologue en marche vers une science d’amélioration de l’humain, qui admet entre les lignes une extermination des « faibles » au profit d’une supériorité par l’intellect et l’ADN ; un journaliste qui joue à l’apprenti sorcier où la race, la culture et la religion définissent la position de chacun dans la société. Il écoute celles et ceux qui sous-entendent, il les déchiffre, il traduit leurs réflexions et comprend qu’ils ne peuvent pas encore parler librement, qu’ils ne peuvent pas dire ce que la majorité pense, mais que c’est une question de temps. En attendant, il détecte celles et ceux qui rentrent dans son cercle de gens « importants » pour la nation, qui pourront remanier l’ordre du pays et donc lui laisser tout le temps qu’il lui plaira de les écouter bavarder à la télévision et la radio.

Il a la haine. Pour lui ce que les nazis et le grand capital de l’époque n’ont pas réussi à faire en 39-45, l’ultralibéralisme par le secteur privé arrive à le faire en introduisant leurs généraux dans le secteur des administrations, dans les médias, la haute sphère, dans le secteur public qui dirige d’apparence le pays. Le loup est déguisé en poule. Cela a pris et prend du temps, il le conçoit, mais il en ressent déjà les effets, de plus en plus, jour après jour.

Il a la haine. Les congés payés, les aides sociales, l’école, les routes, la sécurité sociale, les cotisations salariales et retraites, le droit du travail, la solidarité, la fraternité, l’équité… pendant de nombreuses années il en a profité. Aujourd’hui, il les dénigre pourtant et hait les gens qui se sont battus pour que ces conquis sociaux puissent exister et pour qu’il existe aussi. Quelle contradiction ! Plus le temps passe et plus l’ultralibéralisme au pouvoir favorise le marché et le secteur privé au bénéfice de la minorité de profit, il s’en plaint « c’était mieux avant ». Pourtant l’avant il n’en veut pas, enfin juste l’avant qui lui plaît. Enfin bref, il est rempli de contradictions ce monsieur mais il a la haine.

Il a la haine. Il n’a plus aucune humanité comme tous ces gens ayant relayé ses deux idéologies que sont l’ultralibéralisme et l’idéologie d’ultra/d’extrême droite. Et chaque jour qui passe le ronge, et pourtant il se dit comme pour excuser sa dérive assumée, qu’il vit avec une étrangère. Son étrangère est suffisamment blanche, et auprès de qui il sait rappeler chaque jour ses difficultés à parler et écrire correctement la langue française. Sa duplicité le rend fou. Lui-même n’aurait pas sa place dans l’idéal de société qu’il souhaite et qu’on lui a inculqué, mais elle est tellement serviable à ses yeux, qu’il s’en convainc et on l’aide tous les jours à conforter sa pensée à la TV, la radio, dans les médias, qu’il aura plus de chance dans cette utopie décharnée.

Il a la haine et vous référencer toutes ses « solutions » prendrait des pages, car c’est une idéologie. Elle comprend donc la planification de ses actions et je vous épargne les pires. Vous pensez au nazisme, c’est bien pire et ces gens sont parfois nos collègues, nos voisins, nos amis, nos chefs, nos collègues de travail, nos frères et sœurs, dans nos familles qui se sont laissé raconter une histoire où ils auraient une place bien au chaud, mais au prix du sacrifice des autres, le sacrifice de l’humain et de l’humanité pour l’ordre économico-racial du marché.

Comment est-il devenu comme cela ? Personne ne le sait. Ses parents et ses proches, pour celles et ceux qui apprécient encore de le fréquenter ou le fréquentent par obligation, ne comprennent pas ce qu’il est devenu. Il ne se rend plus compte de ce qu’il est, ce qu’il dit. Il est pour lui la norme.

Des personnes comme lui, ils sont beaucoup et deviennent une base irréversible à l’idéologie ultralibérale, d’ultra/d’extrême droite. Lui, il a choisi de vivre reclus dans sa campagne pour éviter de croiser les « races qu’il hait », pour éviter de respirer et vivre à leurs côtés, en attendant qu’une « purge » ou « les allées sans retour » permettent que tout redevienne vivable à ses yeux.

À ce niveau-là de folie, essayez de faire prendre conscience à ces individus de leurs incohérences pour qu’ils puissent s’éduquer et se remettre en cause, les pousserait uniquement à les rendre dangereux. Dès lors que le doute s’installerait en eux, ils essaieront de se prouver à eux-mêmes que leurs violences doivent être légitimes. Ainsi, certaines de ces personnes qui auraient la légitimité de la violence, se rendraient coupables de crimes, de plus en plus poussées dans la violence pour obtenir l’ordre qu’ils espèrent tant.

Notre société a construit ces gens de toute pièce. Un ensemble d’outils d’influence, on construit ces êtres dépourvus d’humanité. Ils sont le résultat même de ce que les humains peuvent faire de pire, car chaque action et mot de chacun engendre des conséquences et il est la conséquence d’un monde où on influence l’individualisme, la culpabilisation, le chacun pour soi, pour le fric, par la haine de l’autre, par la soif de domination.

Ils sont là les déshumanisés comme lui, ils sont de plus en plus nombreux. C’est terrible. Prendre conscience de cela nous fera avancer pour mieux lutter contre ces folles idées. Mais les heures sombres et ensanglantées peuvent arriver très vite, elles ne demandent qu’à prendre la place qu’ils souhaitent prendre. La conclusion en marquera l’histoire, encore une fois.

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