Deuxième séance de notre séminaire, mardi 19 novembre 2013, à 19 heures 30, à la Bourse du travail de Paris, où nous débattrons de démocratie avec David Chavalarias, chercheur, Alban Jacquemart, sociologue et Henri Simon, militant conseilliste.
La mode politique est à la « démocratie participative ». Si l’expression peut prêter à sourire (car qu’est-ce qu’une démocratie « non participative » ?) ou irriter (car l’essentiel semble être d’éviter de parler de démocratie « directe »), son apparition témoigne d’un essoufflement de la démocratie sous sa forme parlementaire classique. Le fossé qui sépare les représenté-e-s des représentant-e-s qui les gouvernent paraît en effet plus béant que jamais. La mise en scène d’un débat d’idées censé être à l’origine de décisions collectives masque mal les intérêts réels qui président aux choix des autorités publiques. Le spectacle tragi-comique de la politique professionnelle détourne l’attention de la population des enjeux sociaux véritable,s quand elle ne la dépolitise pas.
S’agit-il là d’une tare congénitale de l’action politique ? Faut-il abandonner la sphère de la citoyenneté « abstraite » pour agir sur les causes « matérielles » de l’aliénation ? Mais l’introduction de la démocratie au travail (ou « collectivisation des moyens de production ») suppose aussi des dispositifs proprement politiques de délégation du pouvoir. Dès lors, comment déjouer les mécanismes qui aboutissent à la confiscation du pouvoir au prétexte de sa délégation ? Quelles alternatives à la démocratie parlementaire existe-t-il en terme de prise de décision collective ? Ne faut-il pas prendre en compte les enjeux de pouvoir et les intérêts contradictoires que portent les différents acteurs du monde social pour construire des modes de représentation véritablement légitimes ?
Nous en discuterons mardi 19 novembre 2013, à de 19 heures 30 à 21 heures 30, à la Bourse du travail de Paris (Salle Louise Michel - sous-sol, 3, rue du Château d’Eau, Paris 10ème, M° République), avec :
- David Chavalarias, chercheur au CNRS (Centre d’analyses de mathématiques sociales) et à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), il est également directeur de l’Institut des systèmes complexes Paris-Ile-de-France (ISC-PIF)
- Alban Jacquemart, sociologue, chercheur associé au Centre Maurice Halbwachs (ENS/EHESS/CNRS) ; il participe actuellement à la recherche sur « Le plafond de verre dans les ministères. Une analyse de la fabrique organisationnelle des dirigeant-e-s » (CMH, DGAFP),
- et Henri Simon, militant marxiste, partisan du communisme de conseils.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.