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Billet de blog 4 octobre 2012

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Van Gogh / Resnais

"Vous n’avez encore rien vu" vient de sortir, alors que démarre à la Pinacothèque l’exposition Van Gogh, rêves de Japon. Alors, forcément, un film s’impose ces jours-ci, une de ces petites raretés dont regorge la Salle des collections du Forum des images : le fameux "Van Gogh" d’Alain Resnais.

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"Vous n’avez encore rien vu" vient de sortir, alors que démarre à la Pinacothèque l’exposition Van Gogh, rêves de Japon. Alors, forcément, un film s’impose ces jours-ci, une de ces petites raretés dont regorge la Salle des collections du Forum des images : le fameux "Van Gogh" d’Alain Resnais. Prix de la Biennale de Venise en 1948. Et, deux ans plus tard, Oscar du meilleur court métrage « en deux bobines ». Quand même.


Il est difficile d’imaginer Alain Resnais en culotte courte. Pas tout à fait en culotte courte, mais presque. En 1947, Resnais a vingt-cinq ans. Il a sans doute une belle gueule de jeune premier et sa légendaire coupe de cheveux. Quatre ans plus tôt, il était entré à l’IDHEC. 1943, c’était l’année de la première promotion de ce qui deviendra la grande école de cinéma française. L’IDHEC aussi était jeune, mais Resnais avait en plus la fougue de ses vingt ans : « j’ai senti qu’on allait me mettre à la porte et je suis parti ». Il a donc claqué la porte, avant de faire ses premiers pas auprès de Nicole Védrès (sur l’excellent Paris 1900, autre pépite de la Salle des collections) et de se lancer dans une série de portraits de peintres. Notamment Henri Goetz et Hans Hartung. Il réalise ensuite dans la foulée sa première véritable commande : Van Gogh, donc. Il en tourne une première version en 16mm, à partir des toiles peintes. La seconde, en 35mm cette fois-ci, à partir de photographies.



Le peintre aimait avant tout la couleur. Ces couleurs saturées et torturées. Ces bleus et ces jaunes, cette lumière, avec ces coups de pinceaux comme autant de coups de couteaux. Resnais n’avait pas le luxe de la couleur à la fin des années quarante. Il a tourné en noir et blanc. Il explique que ce fut même un choix pour « éviter la trahison picturale » et « mieux révéler l’aspect tragique de sa peinture ». Mais il a réussi à filmer la lumière. Elle irradie certains plans. Ces ciels assombris, plus sombres encore que le regard de Van Gogh. L’œil est clair, pourtant, sous sa barbe. Quelques centimètres à peine où transparaît le désespoir d’un homme. Il crie. La lumière crie. Un cri sourd et silencieux, que l’on devine même dans ses tournesols.



Le film suit sa vie, depuis sa Hollande natale jusqu’au champ (final) d’Auvers-sur-Oise. « Pour moi, note Alain Resnais en 1956 dans Arts, Van Gogh est moins un film sur Van Gogh qu’une tentative de raconter la vie imaginaire d’un peintre à travers sa peinture. » Le commentaire raconte donc une histoire, celle de sa courte vie. Parfois avec grandiloquence, c’est vrai. Parfois, aussi, dans la première partie du film, la caméra est un peu trop volatile. Certes. C’est que Van Gogh a le charme de l’ancien. Des parquets qui craquent et des moulures craquelées. Car Van Gogh est considéré comme le premier film d’un cinéaste aujourd’hui nonagénaire. Le premier qui a compté dans sa longue carrière. Ce n’est pas rien. Alors, il faut venir voir Van Gogh. Tout de suite.

EN ECHO
Voir un extrait sur Youtube
Plus d'infos sur l'exposition Van Gogh, rêves de Japon

Résumé et analyse du film par le Ciné-club de Caen

Films sur Van Gogh disponibles en Salle des collections du Forum des images

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