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Billet de blog 22 juillet 2013

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Une heure avec James Gray

The Immigrant sortira en novembre sur les écrans français. En attendant, découvrez la Master class du réalisateur americain au Forum des images.

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THE IMMIGRANT (Marion Cotillard, Joaquin Phoenix, Jeremy Renner) © Filmsactu

The Immigrant sortira en novembre sur les écrans français. En attendant, découvrez la Master class du réalisateur americain au Forum des images. 

James Gray aime parler de cinéma, beaucoup. Et se livrer, un peu. L’air de rien, caché sous une barbichette cendrée. Alors, une heure avec lui, à l’écouter et à regarder sa barbichette dans la Master class de James Gray filmée au Forum des images au moment de la sortie de Two Lovers, cela ne se refuse pas. 


De quoi parle-t-il ? De cinéma, de cinéma et encore de cinéma. Des films des années trente aux années cinquante, sa période préférée. Et de cinéma européen. Truffaut et ses 400 coups, Renoir et sa Bête humaine, Fellini et ses Nuits de Cabiria. Et puis Ford, Hitchcock, Scorsese et Coppola. Son mentor, un père de substitution qu’il découvre, gamin, avec Apocalypse Now etLe parrain. Et c’est un choc. Un choc fondateur : "J’essaie de faire des films dans la tradition du Parrain et de John Ford", explique-t-il, la trentaine bien tassée, à Pascal Mérigeau. Il évoque, également, Robert Duvall et James Caan, ses acteurs fétiches qu’il admirait déjà quand il était jeune. "Les acteurs que j’aime, j’ai toujours la possibilité de les voler", avoue-t-il, pas malheureux pour un sou. Et Joaquin Phoenix, aussi, bien sûr. "Le meilleur acteur de langue anglaise dans sa capacité à communiquer une lutte intérieure", selon lui. Ce grand gaillard aux cheveux sombres, qui se retrouve dans Two Lovers face à Gwyneth Palthrow, une belle et blonde brindille. Et qui, quasiment au même moment, annonçait fièrement qu’il allait arrêter le cinéma. 


A plusieurs reprises, James Gray cite Picasso. Et Shakespeare, ce maître du dilemme, qui lui inspira La nuit nous appartient, son troisième film. "Shakespeare, il en connaissait un rayon, non ?" Il évoque Lacan et Aragon. Le fou d’Elsa. "Vainement ton image arrive à ma rencontre, Et ne m’entre où je suis qui seulement la montre, Toi te tournant vers moi qui ne saurais trouver, Au mur de mon regard que ton ombre rêvée". James Gray parle de désir, donc. Et de la scène sur le toit de Two Lovers. "Le désir est quelque chose qui n’a pas de sens", dit-il. Il revient également sur la poursuite de La nuit nous appartient, si ennuyeuse à tourner. Et réalisée en plein soleil. Si : la pluie a été ajoutée après. "De quel côté voulez-vous que tombent les gouttes, Mr Gray?" Il en rigole encore. Il évoque aussi la fin, dont il n’a jamais voulu, de The Yards. Une fin qui divisa la critique, et qui fut l’objet d’un long bras de fer avec l’un de ses coproducteurs. 


Et James Gray parle, en filigrane, de ses origines. Pas beaucoup, mais un peu. De sa ville, New York. De son quartier, le Queens. Un quartier ouvrier, loin des clichés de Manhattan. Il parle de ses parents, surprotecteurs, qui l’ont toujours déconseillé de faire des films. "Tu n’y arriveras jamais !", répète-t-il d’une voix nasillarde en imitant sa mère. Il cite (très) brièvement son frère, qui lui inspira le loser de Two Lovers, amoureux insatisfait et dépressif. Sans oublier, sur le ton de la boutade, ses gosses. Deux gosses qu’il adore et qui l’empêche d’aller au cinéma. Car, finalement, James Gray est un homme normal. Pour passer une soirée au cinéma, il doit a priori se dégoter une baby-sitter. Mais pour passer une heure avec lui, pas besoin de caser ses mômes. Il suffit de se réfugier dans la Salle des collections, de lancer un programme de courts métrages à sa petite marmaille (en plus, c’est gratuit pour eux), et de regarder, vautré dans un canapé flashy, la Master Class. Elle est pas belle, la vie ? 


Entretien de James Gray par Le Figaro à propos de son nouveau film. 
La critique sur telerama.fr 

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