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Depuis le début septembre, les médias du milliardaire Bolloré (CNews, JDD, JDNews, Europe1, entre autres) et le groupe de publications ultras qui les accompagnent (Frontières, Omerta, L’Incorrect…) sont en pleine offensive. La crise politique et sociale les survolte, tout à leur obsession de franchir un nouveau seuil pour mieux prendre les commandes du débat public.
Nous avons eu droit à des Unes extravagantes du Journal du Dimanche comme celle du 31 août, présentant sous le mot choc « Exclusif » « la première interview croisée » d’Eric Zemmour et de sa compagne Sarah Knafo. « Solutions », titre le JDD, les deux figures de l’extrême-droite l’assurent : « Avec 100.000 places de prison et la remigration, les Français seront protégés ».
Les inepties xénophobes et sécuritaires de ces deux personnages occuperont une bonne part des débats de CNews durant trois jours…
La semaine suivante, dimanche 7 septembre, c’est au tour de Philippe de Villiers de faire la Une du JDD. L’ancien sous-préfet fait sa rentrée sur CNews et exige « un référendum sur l’immigration ». Là encore, c’est exclusif, assure le JDD : le Vendéen lance un appel « pour que les Français stoppent le populicide ». La chaîne TV consacrera deux jours de débats à relayer l’appel.
Puis les médias Bolloré, Pascal Praud en tête, lancent la grande offensive contre Radio France, France Inter, et l’ensemble du service public de l’audiovisuel que le RN promet de privatiser s’il parvient au pouvoir. Les enregistrements tronqués publiés par le magazine « L’Incorrect », d’une rencontre privée entre les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand et deux responsables socialistes, sont l’occasion d’une guerre totale relayée en boucle par CNews, le JDD et Europe1, Praud officiant sur ces trois médias.
« Je ne les lâcherai pas », promet-il, et c’est bien le cas. « Nous faisons face à un oligopole hostile, à des médias militants, d’obsessions », estime Vincent Meslet, directeur éditorial de Radio France dans Le Parisien, samedi. « Ces gens sont fous, Meslet, apparatchik du service public que personne ne connaissait avant-hier, doit être viré », rétorque Pascal Praud qui en appelle à la ministre Rachida Dati.
Quand ce n’est pas les gauchistes bien-pensants de Radio France, les médias Bolloré s’en prennent à l’ultra-gauche « palestiniste » qui aurait mis à feu et à sang la France le 10 septembre. Le mouvement social qui a rassemblé entre 150.000 et 200.000 personnes le 10 septembre est résumé à une bande d’encagoulés casseurs « gauchistes et djihadistes ». Pauline Bock, d’Arrêt sur Images, fait un récit détaillé de cette délirante journée de CNews : à lire ici.
Arrêtons-nous à ces quelques exemples. Les médias de la haine s’organisent, se font la courte-échelle et parviennent à dicter leur agenda. Il nous faut collectivement réagir avant d’être englouti.e.s.
C’est pour cette raison que le FPL a décidé de mettre en scène « le procès de Bolloré » et de convoquer « les médias de la haine devant le tribunal ». Nous vous invitons à une grande réunion publique le mardi 30 septembre, à l’Espace Reuilly (75012). L’entrée est gratuite, l’inscription est obligatoire pour des raisons de sécurité. La soirée sera diffusée en direct.
Au-delà du cas Bolloré, c’est bien l’ensemble des médias de la haine qui seront convoqués au tribunal ce soir-là. Juges, procureur, avocats sont déjà désignés et étudient l’acte de renvoi devant le tribunal ainsi que les chefs d’accusation. Les parties dressent leur liste de témoins. Et cela devrait surprendre !
Qu’est-ce que produisent ces médias pour chacune et chacun de nous ? Comment déteignent-ils sur les autres médias mainstream et parfois même sur l’audiovisuel public ? Comment contrer cette ambiance de guerre civile ?
Dans ce moment inédit de crise sociale et politique, l’offensive de ces médias représente un danger majeur. Diffamations massives, production industrielle de post-vérités et fake news, campagne déchaînées contre leurs adversaires, violences verbales, incitations aux discriminations, à la xénophobie, à la haine raciale, etc. ? Ce sont ces questions dont le tribunal se saisira pour mesurer les risques de fractures du corps social, de troubles à l’ordre public. Réservez ci-dessous votre soirée du 30 septembre !