Françoise Dumas qui fait partie de l’appel des 14, épouse les thèmes du président elle veut avec les maires de sa circonscription dépasser les « clivages habituels ». Tout de même elle a cette phrase superbe sur les gens qu’elle rencontre : « Que je sois socialiste ou pas, ils s’en foutent. » Logique qu’elle appelle ensuite à trouver des solutions urgentes « quitte à ce qu’elles ne soient pas dans la théorie socialiste du début du XXe siècle. »
Mais plus intéressante sont les réactions de Kléber Mesquida et Denys Robiliard. Tous deux appellent à un changement d’orientation économique. Et même si le premier appelle cette réorientation « inflexion majeure » il s’agit en fait d’une véritable remise en cause des orientations libérales prises par François Hollande, notamment du « socialisme de l’offre » avec cette remarque qui remet en cause le fondement même du programme de son président : « Si l'on relance la consommation et qu’on alimente ainsi la croissance, ce n’est pas très grave d’avoir quelques milliards de dettes en plus. » (K Mesquida)
Denys Robiliard, va plus loin encore. S’aventurant hors de la sphère économique il crie son malaise : « Par ailleurs, ça ne sert à rien de courir après les slogans du Front national. Je n’ai pas l’intention de me prostituer. J’ai quelques principes et je ne les sacrifierai pas. » Et sur les combinaisons politiciennes : « On nous parle désormais d’une sorte d’accord avec la droite pour faire voter certaines mesures. Mais quand on fait de la politique, c’est pour changer les conditions de vie des gens. Je ne suis pas persuadé que c’est en faisant une alliance droite-gauche qui ferait des choix discutables qu’on y arrivera. »
Si une force anti-libérale consciente de la crise du politique s’affirmait (le FDG a été fait pour cela) peut-être ces deux députés la rejoindraient. Mais il faut leur faire une proposition – à eux comme à l’ensemble des citoyen-ne-s - qui ne donne pas le sentiment qu’on cherche à se « raccommoder » in fine avec le PS sur un compromis qui serait inefficace. Changer suppose une rupture avec les logiques libérales que François Hollande a décidé d’adopter fin 2013 justement avec son pacte de compétitivité.