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Billet de blog 5 déc. 2014

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Rassembler commence par ne pas diviser

Igor Zamichiei s'est livré à une attaque de plus contre une des formations du Front de Gauche (FDG). Pourtant celui-ci rassemble des organisations qui sont les plus proches, tant sur l'analyse de la politique néo libérale menée par le gouvernement avec le soutien du PS pris globalement que sur l'alternative nécessaire dont son programme « l'humain d'abord » trace les grandes lignes même s'il s'agit de l'actualiser. Il est curieux de vouloir rassembler en commençant par diviser ce qui constitue  le socle le plus cohérent d'une l'alternative possible.

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Igor Zamichiei s'est livré à une attaque de plus contre une des formations du Front de Gauche (FDG). Pourtant celui-ci rassemble des organisations qui sont les plus proches, tant sur l'analyse de la politique néo libérale menée par le gouvernement avec le soutien du PS pris globalement que sur l'alternative nécessaire dont son programme « l'humain d'abord » trace les grandes lignes même s'il s'agit de l'actualiser. Il est curieux de vouloir rassembler en commençant par diviser ce qui constitue  le socle le plus cohérent d'une l'alternative possible.

Tout cela n'empêche pas de constater en effet qu'une grave crise de la politique se manifeste.

Elle est d'abord le résultat de la succession de gouvernements dominés par l'UMP ou par le PS qui pratiquent aujourd'hui une même politique. Le PS a rejoint le camp de tous les partis socialistes ou sociaux démocrates en Europe qui vont, en Allemagne par exemple,  jusqu'à participer à une coalition avec la droite. C'est d'abord cette confusion entre droite et gauche au service d'une même politique qui nourrit l'ascension du front national.

Cela suscite des réactions à l'intérieur du PS et le mouvement des frondeurs en témoigne, tant mieux. Mais ces derniers, selon la formule de Pierre Laurent « restent au milieu du gué » et ne manifeste pas dans leur vote à l'assemblée leur opposition à la politique d'austérité mais aussi de la casse de toute organisation sociale juste et démocratique. Ils ne peuvent concevoir une alternative sans un PS dominant et ils se fixent l'objectif de gagner la majorité dans leur parti. Souhaitons leur bon courage mais voyons bien que la direction du PS est à la manœuvre et multiplie aujourd'hui les textes « de gauche » en totale contradiction avec les orientations du gouvernement qu'ils soutiennent. La charte qu'ils ont adopté à leur assisses en est un bon exemple qui contient également une adhésion à l'écosocialisme afin de tenter de séduire EELV.

Toutes ces petites manœuvres entre amis dégoûtent un peu plus les citoyens et les citoyennes de la politique. On peut douter qu'ils et elles s'y laissent prendre. Le monde à changé mais la gauche en France aussi et on peut penser aujourd'hui qu'il n'y aura pas de transformation de notre société avec un PS restant dominant à gauche.

Le FDG a été créé pour être au service d'un rassemblement plus grand que lui, jusqu'à être majoritaire. Il n'a pas su après les présidentielles qui avaient constitué un formidable espoir, se déployer dans la société en s'élargissant à toutes ces personnes qui n'ont pas renoncées à vouloir une autre société fondée sur une culture qui ne soit pas libérale où compétition, concurrence et rentabilité financière de toute activité humaine soient l'alpha et l'oméga.

Mais la tache reste devant nous. Il n'y a pas d'autre espoir. C'est à cela que doivent servir les assises de la transformation sociale et écologique dont le FDG a lancée l'idée, – le nom est peut-être à revoir – conçue comme un lieu de rassemblement dans lequel personne ne tentera de « tirer la couverture » vers lui ou vers elle. Oui, le PCF peut trouver là une occasion formidable de démonter son utilité. Encore conviendrait-il que ses organisations départementales et locales soient informées de l'existence même de ce processus.

Ce processus d'assises rassemble déjà les formations du FDG, EELV, et des syndicalistes, des militants associatifs nombreux. Les « frondeurs » pour l'instant n'y sont pas. Ils faut les convaincre d'y venir. Dans de nombreux départements de tels collectifs existent et souvent des citoyen-ne-s y participent. Ensemble ils et elles cherchent à dessiner les contours d'une société dans laquelle nous pourrions enfin vivre. C'est cela qu'il faut construire.  Bien loin d'un appel à la construction d'un autre gouvernement auquel personne ne peut croire. C'est en montrant qu'une autre société est possible, fondée sur un autre projet culturel, qu'émergera la possibilité d'un autre pouvoir.

Cela ne signifie pas que la présidentielle de 2017 n'est pas essentielle dans ce processus. Mais il nous faudra trouver une candidature et une candidature unique, porteuse d'un tel projet alternatif aux candidatures annoncées, toutes libérales du PS et de l'UMP et libérale populiste du FN. Cela suppose le respect de toutes les forces politiques qui recherchent ce chemin.

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