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Billet de blog 19 avr. 2019

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Monsieur le président, la violence, c'est vous !

Après les tentatives de détourner un mouvement social et politique dans les débats sur les migrations, sur l’antisémitisme ou sur l’unité autour de Notre-Dame, le pouvoir se retrouve … muet. Son premier ministre vient de prédire des violences. Mais qui est responsable de ces violences ?

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Le silence du président n’est plus de mise. La crise sociale et démocratique est toujours là. Les gilets jaunes continuent de manifester. Et ce pouvoir n’apporte aucune réponse. Les manifestations pour le climat se poursuivent. Et ce pouvoir n’apporte aucune réponse.

Et voici que Monsieur Castaner annonce des violences à venir dans les manifestations.

Telle est donc la tactique de ces messieurs : en fait ils espèrent les violences pour discréditer le mouvement. Mais ce sont eux qui portent la violence et qui la sèment. Leur mépris pour le peuple qui soutient majoritairement les gilets jaunes est infamant. Il devient insupportable. Mais il est dangereux aussi pour la situation à venir.

Monsieur le président votre énième diversion a fait long feu. S’il était juste de ne pas parler le soir de l’incendie de Notre-Dame, votre silence depuis cet événement est un nouveau signe de mépris.

Et votre diversion n’a pas prise. Vouloir instrumentaliser l’empathie de tout un peuple à l’égard d’un monument emblématique d’une histoire nationale et représentatif de l’évolution du savoir-faire humain pour appeler à l’unité nationale ne pouvait aboutir parce que la nature même du pouvoir que vous représentez est incompatible avec l’unité de la nation.

Avez-vous oublié que vous êtes le président des riches ?

Comment pouvez-vous parler de solidarité sans rétablir l’ISF, supprimer le CICE, combattre réellement l’évasion fiscale, obtenir que les plus grandes entreprises payent l’impôt ? Comment pouvez-vous parler de solidarité sans relever sensiblement les minima sociaux, les retraites et impulser une dynamique d’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat ? Comment pouvez-vous parler de solidarité en repoussant sans arrêt les mesures contre le réchauffement climatique ou pour la sauvegarde de notre biodiversité ? Comment pouvez-vous parler d’unité en refusant de mettre en place les actes d’une démocratie directe où la parole populaire retrouverait sa vraie place ?

Le peuple n’est pas dupe et vous continuez de le prendre pour ce qu’il n’est pas, de même qu’il ne supporte pas la pantomime des plus riches qui voudraient bien nous faire pleurer, agenouillé, sur leur générosité.

Tout cela a fait long feu.

Et votre silence aujourd’hui est encore plus inacceptable alors que les mesures – il vaudrait mieux parler de mesurettes - que vous auriez dû annoncer sont connues aujourd’hui de toutes et de tous. Monsieur le président est-ce que vous les assumez ? Vous savez bien déjà qu’elles ne correspondent pas aux attentes.

Mais vous contournez toujours le problème. La diversion de Notre-Dame suit celles que vous avez tentées auparavant en réintroduisant par exemple la question des migrations dans le débat, ou bien en suscitant l’émoi à l’égard de l’antisémitisme. Tout cela est perçu comme le témoignage de votre refus de répondre à ce qui est devant vous : la crise.

Alors que vous reste-t-il ?

Puisque vous ne voulez pas démissionner visiblement, puisque vous ne mettez pas en place une assemblée constituante qui pourrait refonder justement notre république et l’unité nationale bien plus qu’un « grand débat » aux questions pipées, puisqu’en Europe vous subissez camouflet sur camouflet de la part de Madame Merkel, puisque vous continuez les guerres décidées par l’OTAN et que votre ministre ose dire que les ventes de la France ne se font que pour des armes qui ne sont pas offensives, que vous reste-t-il ?

Vous comptez semble-t-il, comme l’exprime votre ministre de l’intérieur, sur le pourrissement d’un mouvement victime de la violence ?

Avez-vous conscience que cette violence c’est vous qui la générez, Monsieur le président, par votre silence et votre mépris ?

Comprenez-le bien vous n'êtes pas confronté à une révolte mais à une crise de régime, de système, celui que vous représentez parce qu’une poignée de riches ont décidé de vous faire entrer à l’Élysée par effraction, sans aucune base sociale contrairement à tous vos prédécesseurs.

Monsieur le président répondez à l’urgence démocratique, sociale et écologique ou bien démissionnez.

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