Dans son adresse aux communistes du 30 mars 2016, Pierre Laurent a confirmé un engagement déjà pris : François Hollande ne sera pas le candidat des communistes.
Le problème c’est qu’il sera candidat.
Aux multiples arguments déjà énoncés sur cette question, j’en ajoute un qui vient des propos de son ami ministre de la défense. Si François hollande n'était pas candidat, cela veut dire qu’il avouerait qu’il a échoué et avec lui toute la gauche, ce qui - on en conviendra – savonne la planche de tout autre candidat socialiste.
Mais il sera candidat et dans ce cas, Pierre Laurent ne dit pas qui les communistes soutiendront.
Mais au fond ce n’est pas ce qui le préoccupe. Il pense seulement à sauver les groupes communistes au parlement. Pour cela il incite à mener une campagne des législatives indépendamment de la présidentielle. Imaginez un candidat à la députation interrogé par des citoyens sur le candidat qu’il soutient aux élections présidentielles. Pourrait-il lui répondre « ce n’est pas mon problème ? » Le citoyen comprendra que la seule question qui le préoccupe est sa propre élection.
Et il aura de plus en plus de mal à argumenter sur son utilité à l’Assemblée Nationale tant la cinquième république a piétiné cette assemblée. Un député communiste malheureusement décédé disait qu’il passait 99 % de son temps au parlement à modifier 1 % du budget de la France.
Bref nos candidats aux législatives ne peuvent pas faire autre chose que de commencer par la campagne présidentielle, d’y être présent et d’y porter notamment, une réforme constitutionnelle.
Quel sera le résultat pour le PCF des élections législatives ? Risquons-nous a de la prospective certe aléatoire.
Si Jean-Luc Mélenchon gagne en 2017 nous savons ce qu’il fera. Il Mettra en place une constituante, engagera la dé-financiarisation de notre économie, négociera les traités européens et refusera de les respecter s’ils ne sont pas changés ; il engagera la planification écologique et la mise en place d’une filière économique de la mer et encore d’autres mesures issues de « l’Humain d’abord » et de son actualisation nécessaire.
Dans ce contexte, les « candidats du président », du mouvement « la France insoumise », remporteront de nombreuses circonscriptions. Nous serons les premiers à nous placer dans ce sillage.
Si la droite gagne, ses candidats, dans les circonscriptions où elle est forte, mettront en danger nos députés. Par contre nous regagneront sans doute les députés que le PS nous a pris en 2012.
François hollande perdant, aucune négociation avec le parti socialiste ne pourra aboutir sa fonction n’étant pas de sauver le PCF.
Essayons de sortir des décomptes d’élus.
Si François hollande est candidat pour perdre comme tout le monde le dit aujourd’hui, alors les nombreuses prises de position de dirigeants socialistes ne visent en fait que l’après présidentiel et notamment le contrôle du parti socialiste.
Quel rôle joueront les différents partis dans la recomposition politique qui suivra de 2017 ?
La direction du PCF se fixe l’objectif de reconstruire la gauche. Mais s’il s’agit de la reconstruire autour d’un PS toujours dominant, nous savons que le résultat de ce travail ne permettra pas de changer la vie.
Plutôt que la réhabilitation d’un immeuble en ruine, choisissons de construire du neuf. Seule une recomposition politique avec une force anti libérale dominante peu changer la donne. Une force qui serait la première dans notre pays et que d’autres rejoindrait pour construire une majorité au pouvoir comme nous l’avons vu en Grèce ou bien à Madrid aux élections municipales.
Je dis bien une force et non pas un nouveau parti. Une force construite avec notre peuple en lui donnant la place qui lui permette d’être décisif dans toute action de transformation.
Et ça tombe bien, la campagne présidentielle que nous allons mener pendant plus d’un an si nous la commençons aujourd’hui va nous permettre de commencer à construire cet immeuble neuf.
Alors oui, engageons une campagne unique présidentielle et législative. Engageons-la avec des centaines de candidat-e-s très divers à l’image de notre peuple qui seront présents dès maintenant dans toutes les batailles sociales, politiques, culturelles.
Discutons avec notre candidat « légitime » Jean-Luc Mélenchon, avec les forces du front de gauche, avec la société civile, pour que s’engage dans tout le pays une grande campagne appuyée sur des milliers de groupes citoyens et populaires à l’image de la France. Telle est la voie à mon sens, de la victoire et d’une recomposition politique durable permettant de placer notre pays aux côtés de ceux qui en Europe comme dans le monde cherchent du neuf afin de répondre enfin aux aspirations de nous toutes et tous.