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Billet de blog 8 décembre 2012

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Jacques a dit: "Mittal vole"...

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Jacques Attali a encore une fois démontré sa grande sagesse de grand prêtre de la mondialisation et des vertus de la division internationale du Travail lors de sa prestation télévisuelle sur BFMTV. En déclarant que "Tout le monde sait que les hauts fourneaux ne redémarreront pas. Florange, c’est fini"  il a encore perdu l'occasion de se taire. Selon lui, les salariés de Florange ne sont pas à plaindre, ils ne perdront pas leur emplois alors qu'il y a tous les mois 50 000 chômeurs dont personne ne parle, et patati et patata...

Je me suis vu revu près de 40 ans en arrière, entre les deux tours de l'élection Présidentielle de 1974, alors étudiant à Lyon j'étais allé voir un débat à l'école de commerce à Eculy entre deux jeunes économistes prometeurs. Jacques Attali était le représentant de F. Mittérand et Lionel Stoleru celui de VGE. Au final, ce qui m'avait marqué à tout jamais, c'était que tous deux étaient d'accord sur un point; un volant de chômage de près de 10 % sera inévitable pour combattre l 'inflation, le Mal de l'époque! Venant de la bouche de l'économiste number one de François Mitterand, dont le parti affichait dans ses statuts "l'appropriation des moyens de productions" il y avait de quoi ébranler le jeune militant que j'étais. Pourtant la Droite comme la gauche s'y sont employés avec constance et nous avons eu et nous avons encore ces millions de chômeurs, le volant de réglage!

C'est à quelque chose près ce que j'ai ressenti en regardant jacques Attali sur BFMTV. Que disait-il de si effrayant? "Tout le monde sait que la sidérurgie, quand on la regarde globalement, n’a un avenir que sur les ports. Cela ne peut plus être là, tout le monde le sait depuis longtemps. C’est fini... c'est une industrie dépassée et du passé" Bigre le grand Homme a rendu son verdict, derrière ses affirmations on devine l'arrogance du chantre du libéralisme pour qui les unités de production à faibles valeurs ajoutées sont pour les pays à bas coûts salariaux et ceux à fortes valeurs ajoutées près des grands centres de consommation. En ce début de XX Iéme siècle, celui ou enfin les Entreprises supplantent les Etats et où l' Homme peut être sacrifié sur l'hôtel des Profits.et des dividendes, la page est tournée...

Quel contraste, avec les déclarations préremptoires de ces dernières semaines sur la " Compétitivité" de la France et de son industrie, du rapport Gallois et des déclarations du gouvernement Ayrault ou du Président de la République, sur fond de " la Patrie est en danger! Français sortez le pognon de vos poches pour sauver la compétitivité de la France" On est gaté!

Ainsi donc la France n'a plus besoin de Hauts fourneaux loin des ports! Il est vrai que la France n'a pas besoin si j'ai bien compris de produits sidérurgique tout court. La France mitterandienne avait nationalisé une sidérurgie en faillite en la payant au prix fort aux barons de l'acier qui s'en sont plaint à l'époque pour la forme car ils auraient dû pointer au chômage! Et par la suite, la France devait  céder "sa Sidérurgie" privatisation oblige, puis l'entreprise européenne nouvellement privé devait céder à l'OPA  du mercenaire de Goldmann Sach, Lakshmi Mittal. Elle était désormais en de bonnes mains, les siennes.

Plus personne, aujourd'hui, n'ignore que la finalité de l' entreprise Mittal  c'est la valeur actionnariale, toujours plus de dividendes et moins d'investissements tel est sa devise et elle le prouve puisqu' elle distribue plus de dividendes qu' elle ne fait de bénéfices!

Gamin j'avais appris, sur les bancs de l'école à être fier de notre sidérurgie, comme quoi les vérités d'hier peuvent être les absurdités de demain. Pourtant plus tard en habitant la Moselle pendant quelques années j'ai pu comprendre la valeur qui animait  ses habitants aussi bien coté bassin sidérurgique que coté bassin houillier, "dur au travail mais fier de leur contribution à la Nation"  Encore aujourd'hui  c'est cette même valeur qui anime les quelques résistants du village gaulois de Florange!

Quel contraste également entre la place de la sidérurgie française en 2012 en europe à peine 9% de la production européenne, l'Allemagne 25%, l'Italie 16% entre nos 23 000 salariés de la sidérurgie d'un coté  et celui des 90600 salariés de la sidérurgie allemande (qui comme chacun le n'est pas concentré que dans les ports Allemand vu que sa facade maritime n'est pas très grande) Il est vrai que notre balance commerciale des produits sidérurgiques est déficitaire de plus de 425 000 tonnes. Il est vrai aussi que la Recherche sidérurgique française,construite sur plus de deux cents ans de pratique est aujourd'hui dans les mains de Mittal et ne nous appartient plus, comme c'est encore vrai qu'Arcelor Mittal ne paye plus d'impôts en France ou si peu mais cela ne l'empêche pas de pomper les subsides de l'Etat. Non vraimment, l'avenir de la sidérurgie française, versus Attali, Mittal et Hollande, est parfaitement visible, on n'en aura plus besoin, on achetera les produits sidérurgiques allemand ou italien. Les visionnaires qui nous dirigent nous auront conduit dans une Europe fédérale sans chômeurs et où il fera bon vivre, l'Eden ici bas quoi!

La France n'a plus besoin de sa sidérurgie, n'est ce pas MM. Hollande ,Ayrault ?

D'ailleurs, Attali, dans sa prestation télévisée, l'a craché à l'écran " c'est une industrie dépassée et du passé"

Non décidement, la France n'a plus besoin de sa sidérurgie, par contre elle a besoin d'entrepreneurs comme Mittal, n'est-ce pas Mme Parisot?

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